Que de sujets passionnants pour un monde qui bouge !
Capital risque :
Plongeon ! Les montants investis par les VCs français ont chuté de 22 % à 416 M€ dans des entreprises européennes du secteur high-tech, au 1er semestre par rapport au six derniers mois de 2010, selon l'indicateur Chausson Finance ( lire aussi...). L’internet fait exception avec un repli seulement de 8 % pour 98 M€ investis. Or le rôle du capital risque n’est il pas notamment de financer des jeunes sociétés high tech ?
Or la tendance démontre que cet enjeu est de plus en plus remis en question. Une des raisons principale tient aux rendements moyens de ce type d’activité (investir dans des sociétés high tech). N’y a-t-il rien à faire ? Certes il y a toutes les raisons de marché que l’on connait. Mais ne peut-on aussi s’interroger sur notre savoir faire en matière de création de valeur ? Sur notre capacité à générer et accompagner des leaders technologiques dans une optique de plus value à terme (investissement, suivi, sortie) ? N’y a t-il pas aujourd’hui un sujet sur la composition des équipes des fonds VC ? Ces dernières ne sont-elles pas amoureuses de la technologie ? Combien d’entrepreneurs ou de financiers figurent parmi elles ?
En effet, si les équipes de ces fonds sont constituées de personnes de grande qualité sur le plan technique avec des CVs impressionnants (genre gendre idéal pour mon vieil oncle Hugo qui a fait l’X), combien de ces personnes ont-elles une vraie appréciation du marché, de la création de valeur financière et des possibilités de sortie (concurrents, IPOs…) ? En d’autres termes savent-elles, derrière l’évaluation de la techno, développer concrètement une société sur son marché et la revendre le moment opportun ? Ce point est à mon avis la raison qui a permis aux FCPI, (bien moins composés de compétences techniques) de prendre une vraie avance par rapport aux FCPR sur des sociétés d’e-commerce par exemple. Lire aussi dans CFnews le bilan Venture du 1er semestre 2011 et nos enquêtes FIP/FCPI dans la rubrique correspondante.
Axa Private Equity :
Lundi soir, AXA aurait reçu cinq propositions pour Axa Private Equity à l’expiration du délai fixé pour le dépôt des offres (lire l'article du 23/09). Ces cinq offres ont été soumises lors du premier tour d'enchères par Kohlberg Kravis Roberts & Co., BlackRock Inc., le gestionnaire de fonds canadien Onex Corp., la Caisse des dépôts et consignations et le fonds souverain Government of Singapore Investment Corp. Axa pourrait aussi conserver une participation minoritaire dans sa branche de capital-investissement. Tout le tintamarre médiatique, dont surtout celui d'une réunion à l'Elysée est rocambolesque, assure t-on dans l'entourage proche du management d'Axa PE qui s'est défendu de toute rencontre avec les hautes autorités de l'Etat. Il parait même qu'Eurazeo a très vite indiqué se retirer de l'enchère.
Mais de quoi parle-t-on ? On savait que le management d’AXA PE avait déjà subi des pressions pour le dossier Skyrock (lire l'article du 20/04), mais là, on ne peut qu’être abasourdi de cette démarche affichée. Pourtant personne n’a réagi à cette info, aussi démentie soit-elle, et surtout, à ce qu’elle sous entendrait en termes de pratiques, à ce quelle impliquerait en terme d’usages. Ah, je comprends, il faut être prudent ! me dit-on. Mais la prudence, n’est-ce pas de ne pas traverser une bretelle d’autoroute à 5h du matin, ou de ne pas aller se baigner en face de Fukushima avec une simple ombrelle ? Il ne peut y avoir de prudence devant une telle palinodie. Et bien moi Diogène, je trouve que Dominique Senequier est une grande dame, qu’elle a remarquablement développé son activité pour en faire un vrai succès, et qu’elle mérite nos encouragements pour lui trouver le partenaire de son choix.
CASA :
Cela bouge vraiment partout. Ainsi du départ annoncé de Gilles de Margerie, directeur depuis 2007 du pôle banque privée, capital-investissement et immobilier de CASA, lequel devient président de Ricol Lasteyrie (lire dans CFnews l'article du 04/10). Rappelons que l’activité de CASA de capital investissement a souvent été confronté à des rumeurs sur la cession. Est-ce les prémices ?
LBO :
Selon une étude de Fitch, les LBOs vont être grandement affectés par la crise actuelle- sans blague, sans Fitch personne n'y aurait pensé - et l’agence s’attend à une vague de restructuration notamment de leurs financements dettes et high yield au niveau mondial dans les mois à venir. D’une part, les doutes qui assaillent les investisseurs sur les marchés de dette et la pression qu’exerce la future réglementation prudentielle bancaire rendent les financements plus difficiles à obtenir et plus onéreux. D’autre part, la perspective d’une croissance économique en berne rend aléatoire les BP des sociétés sous LBO. Alors que, d’après Fitch, les entreprises les mieux notées ont repoussé les échéances de remboursement grâce à des refinancements en 2010, les autres feraient face à des perspectives sombres pour 2013 et 2014. Le portefeuille de plus de 300 emprunts à effet de levier suivi par Fitch dépasse les 200 Md€ de dette arrivant à maturité en 2012 ou 2013. Nous ne pouvons que faire confiance à ces agences de notation qui gouvernent le monde (avec ceux qui les paient). Mais à quand une bonne nouvelle ?
Désinvestissement :
HSBC a annoncé céder son activité canadienne de Private Equity et de dette mezzanine à ses managers (lire l'article du 26/09). Quelqu’un avait-il eu l’aval de l’Elysée ?
France :
Pour la première fois la France aurait dépassé cette année l’Angleterre en terme de montant de deal de Private Equity avec 9,3 Md€ de transactions cette année. La France compte ainsi pour 23 % des deals en Europe. La voilà la bonne nouvelle qui devrait aussi réjouir les plus hautes autorités de l’Etat.
Lagardère :
L'ancienne danseuse Hélène Martini, a cédé son théâtre au groupe d'Arnaud Largardère et au producteur de Nicolas Canteloup pour 9 M€. Agée de 86 ans, l’ancienne propriétaire, Hélène Martini cède donc le cabaret dans lequel elle fut elle-même danseuse. Rappelons que Les Folies Bergères a été l’une des plus célèbres revues parisiennes depuis la fin du 19e siècle et le temple des "petites femmes de Paris", et a présenté Mistinguett, Raimu, Maurice Chevalier en tête d’affiche. Ah, nous sommes contents pour Arnaud. Est-ce pour divertir sa compagne?
Ainsi va la vie dans le non coté. Bonne semaine à tous,
Diogène (diogene@cfnews.net)
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