On ne découvre plus les vins du Languedoc, on les célèbre. Et déguster un Mas Champart, Clos la Simonette 2007, est une belle expérience. Je suis allé à Saint Chinian, au milieu des montagnes calcaires arides. Mais le Mas d’Isabelle et Mathieu Champart était fermé. J’ai poussé jusqu’à la ville de Saint Chinian nichée dans une cuvette, avec sa place de village et sa maison des vins. Toutes les cuvées du Mas Champart étaient exposées. Sauf une, le Clos de la Simonette, qui ne se vend que sous le comptoir comme on se refile une bonne adresse.
Ensuite, il faut savoir choisir sa table, ses convives et le plat pour dialoguer avec le mourvèdre parfaitement élevé du Clos de la Simonette. Car sa conversation est élégante, pleine de charme de surprises et de finesses. Dans la cour du très beau château d’Agel voisin, cette bouteille rend intarissable un psychiatre suisse grand amateur de vin et ennemi juré de la petitesse d’esprit. Le clos la Simonette, bien ancré dans son terroir, prend parfois des accents l’italien. Il est capable de tenir tête à des figues à la mozarella.
S’appuyant sur sa superbe structure tannique, ce vin offre généreusement ses épices tout en conservant une belle fraicheur. Ce n’est pas un vin d’esbroufe, c’est un vin de travail. Le mourvèdre (70%) est planté sur des coteaux pentus et écrasés de soleil. On dit que ce cépage aime voir la mer et s’épanouie à Bandol. A Saint Chinian, pas de grande Bleue, pas de plages, de parasols, ni de crème solaire. Mais les plants qui viennent du domaine Tempier à Bandol, puisent dans ce sol pauvre du Languedoc toute leur noblesse. Le rendement est faible et il faut élever le raisin patiemment pendant 18 mois pour affuter le vin. Enfin, la Grenache, viendra adoucir l’ensemble.
Saint Chinian, Mas Champart, Clos de la Simonette, environ 18 euros.