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Le vin de la semaine : Grand Puy Ducasse 2006, dans la cour des grands


| 806 mots

Nous passons souvent des soirées d’été autour du salon de jardin de notre petite cour à Paris, protégés par une haie de bambous. Dans cette cour, il y a des rituels de passage : l’ouverture et la fermeture de la saison sont l’occasion de boire de belles bouteilles en bonne compagnie. Fin septembre nous avons ainsi fermé la cour avec un ami d’enfance exilé en Nouvelle Zélande (voir une précédente chronique sur le Cloudy Bay...). Grand défenseur des vins naturels, il connait tous les vignerons qui en font et tous les bistrotiers qui en servent. En fin d’après midi, il se reposait souvent dans la cour de ses tournées avec ses amis restaurateurs. Il n’y avait jamais d’heure pour cuisiner les magrets, servir le fromage et déboucher une bouteille. Nous avons fermé la cour avec lui, trinquant à une des meilleures nouvelles qu’il nous ait été donné d’entendre depuis un an.

Dans la cour des grands

Le temps de préparer la table, nous avions fait honneur à un bourgogne grand ordinaire (un BGO) râpeux comme il se doit. Puis nous avons solennellement trinqué avec un beaujolais blanc, du domaine des Terres Dorées de Jean Paul Brun. Servi très frais dans de grands verres, ce chardonnay moins gras, plus minéral que ses confrères bourguignons nous replissait d’émotion. Il avait une saveur particulière, celle de la délivrance.

En ce mois d’avril exceptionnellement ensoleillé, nous venons d’ouvrir la cour sur une note plus solennelle. Il fallait de grands flacons pour l’accompagner. J’ai sorti un Grand Puy Ducasse 2006 et un château Meyney 2005. Deux beaux représentants de Pauillac et de Saint Estèphe. Ces deux domaines ont profité ces dernières années des efforts d’investissement de leur propriétaire, le Crédit Agricole Grands Crus. Avant même d’ouvrir, on se dit que la banque n’a pas mis que de l’argent. Dirigée par le passionné Thierry Budin, cette filiale a investi en talents en s’adjoignant les conseils de Denis Dubourdieu, propriétaire de Doisy Daëne à Barsac et du Château Haura, un Céron dont je vous ai déjà parlé (voir une précédente chronique ). Si Pauillac est le seigneur du médoc, j’ai toujours eu une petite préférence pour Saint Estèphe. Nous avons respecté la hiérarchie.

Un grand charmeur

Un cru bourgeois, même exceptionnel, se déguste avant un cru classé. Et c’est bien ainsi, car le château Meyney est un grand charmeur. Sa robe est profonde, son nez puissant propose immédiatement ses fruits noirs. L’œil et le nez alertés, la bouche se régale d’avance. La suite tient ses promesses avec une belle amplitude, des tanins suaves qui se distillent longuement en bouche. Il y eut autour de la table une belle unanimité. C’est le grand vin qui apaise les esprits, nous commande de prendre son temps autour de la table. Il nous invite à parler de chose profondes et justes.

Plus rigoureux

La justesse est le qualificatif qui me vient à l’esprit pour le deuxième flacon. Le Grand Puy Ducasse 2006, est plus rigoureux que son cousin. Plus complexe aussi. Je suis surpris d’un premier nez de réglisse qui évolue vite vers des notes épicées. La bouche est plus fraîche, plus droite que celle de château Meyney. Une différence de millésime sûrement, mais aussi une autre histoire à raconter. Ce vin apporte des notes claires, qui sonnent juste. Le fruit est en équilibre, l’acidité encore présente mais déjà les tanins s’adoucissent. On sent que ce vin a de belles histoires en réserve. On sent qu’il les a puisés dans une belle maîtrise de la vigne, une rénovation du chai et une nouvelle rigueur dans la vinification. On sent que dans la bouteille, toutes les histoires qui ne sont pas toutes écrites.
La soirée peut s’éterniser, ma compagne se retire sans pour autant donner le signal de départ. On sait qu’il faudra travailler demain, repartir au combat, développer des projets. On sait que l’été nous aménagera d’autres belles soirées, qu’il y aura encore une fermeture et encore une ouverture de la cour.

  • Beaujolais Blanc : Domaine des terres dorées : 13,50 euros
  • Saint Estèphe : Château Meyney : 25 euros
  • Pauillac Grand Puy Ducasse : 30 euros

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