En juin 2011 lors de la conférence D9 organisée par All Things Digital, Eric Schmidt, l’ancien CEO de Google confessait avoir raté il y a quatre ans le tournant du web social : « I clearly knew I had to do something and I failed to do it. The CEO should take responsibility. I screwed up."
Ce n’est pas faute d’avoir lancé un certain nombre d’initiatives pour se positionner… mais Google Wave et Google Buzz se sont révélés des échecs cuisants pour le géant de Mountain View. Il y a encore quelques semaines il semblait que l’incapacité de Google à trouver la recette du web social soit une fatalité, tout comme la recette du Search semblait inaccessible à Microsoft.
Et voilà que le lancement en fanfare de Google + le 28 juin 2011 semble devoir propulser très rapidement le géant sur le devant de la scène des giga réseaux. Malgré un lancement en beta privée qui requiert des utilisateurs un accès via invitation (mécanique standard chez Google qui provoque toujours une chasse à l’invitation dans la population des geeks avides du Next Big Thing), Google est en passe de battre les records de croissance dans l’acquisition d’utilisateurs. A peine 3 semaines après le lancement, et toujours en mode beta privée, le service enregistre déjà plus de 20 millions d’utilisateurs uniques.
Source : https://plus.google.com/100612175927429294541/posts/HjwjJcxX7U4
A ce rythme on peut faire l’hypothèse que Google + rejoindra les 200 millions de comptes Twitter d’ici 8 mois et les 750 millions d’utilisateurs de Facebook d’ici deux ans et demi. Google disposant à ce jour de plus d’1,5 milliards d’utilisateurs, on peut même prendre le pari que la croissance -une fois le réseau devenu public- sera même encore plus rapide.
G+ nous rend le pouvoir
Au premier coup d’œil l’interface de Google + rappelle étrangement Facebook avec un fil d’info central encadré par une barre de navigation verticale à gauche et de l’info contextuelle à droite. Deux différences marquantes à noter cependant : il n’est pas nécessaire comme sur Facebook de recharger la page pour actualiser le fil d’info et le profil G+ vient habilement s’intégrer à une barre noire en haut du navigateur qui donne accès à Gmail, Calendar, Doc, Reader, et au moteur de recherche. Très vite on comprend que l’une des grandes forces de G+ est de proposer une intégration très poussée avec tous les outils Google créant ainsi pour l’utilisateur un environnement parfaitement complet au sein de son navigateur.
Les principales fonctionnalités de G+ viennent compléter l’offre historique du moteur avec :
- Sparks : qui permet d’historiser des recherches par centre d’intérêt créant ainsi des fils d’information personnalisés plus simple à gérer que des flux rss et qui font penser aux applications telles que Zite ou Pulse sur iPad.
- Hangouts : outil de vidéo chat / visio conférence intégré
- Huddles : outil de messagerie en groupe.
Mais nous retiendrons principalement les "cercles" qui offrent une fonctionnalité de "social graph" venant prendre Facebook totalement à contrepied. Avec une facilité déconcertante, en utilisant le drag'n drop, vous sélectionnez les contacts qui vous intéressent et les organisez en cercles d’intérêts : famille, amis, collègues de travail, club de sport… Ainsi vous maitrisez très simplement avec qui vous voulez partager vos publications et n’êtes plus soumis comme dans Facebook à un voyeurisme de tous vos « amis ». Google plus rend aux utilisateurs le pouvoir de contrôler leur exposition et la diffusion de leurs informations quand Facebook se veut le seul maitre à bord.
Chacun son rôle
Malgré toutes les qualités de G+, certains s’interrogent, avons nous le temps et l’énergie pour encore un nouveau réseau social ? Les rôles étaient jusque là relativement bien établis : LinkedIn le réseau pro, Facebook le réseau loisir et Twitter le fil d’info. Quelle place alors pour G+ ? Auront nous la patience d’investir un nouveau réseau et de créer à nouveau une communauté à partir de zéro quand nous sommes confortablement installés dans le fauteuil Facebook, Twitter ou LinkedIn ?
Concernant l’effort de constitution de sa communauté : il est grandement facilité par les mécaniques proposée par Google : d’abord vous avez directement accès aux contacts de votre carnet d’adresse Google, ensuite les fonctions de notification et de suggestions permettent très rapidement (beaucoup plus rapidement que dans tous les autres réseaux) d’attendre un très grand nombre de contacts. Ainsi en l’espace de 2 semaines ai-je réuni 400 contacts quand il m’aura fallu plusieurs années dans Facebook ou LinkedIn pour y parvenir.
Pour ce qui est de la problématique du réseau en plus (en trop ?), là encore elle peut être facilement résolue par la puissance des outils mis à disposition par G+ et le plan de marche qui annonce au travers d’une politique de croissance externe effrénée avec la mise à disposition de nouveaux services comme Pool Party (partage de photo), Photovine (partage de photo en mobilité), Fridge (outil pour les groupes), PittPatt (système de reconnaissance faciale), intégration des jeux sans compter la collection des best sellers de Google : Gmail, YouTube, Blogger, Maps…
Finalement la grande force de G+ est de proposer un service qui permette de retrouver beaucoup des usages offerts par les autres plateformes en y intégrant ses services historiques de référence. Ce n’est plus alors un réseau en plus / en trop, mais LE réseau de référence.
LE réseau de référence...
Un des atouts essentiel de G+ c’est aussi d’offrir une alternative très sérieuse à Facebook, qui en raison de sa position jusqu’à alors hégémonique et de son ADN imposait sa toute puissance aux utilisateurs et aux annonceurs au mépris de toute transparence et possibilité de dialogue. Enfin la possibilité de combiner moteur de recherche et filtre communautaire avec l’intégration de G+ dans les résultats de Google et Sparks en fait un outil d’information ultra-performant et unique en son genre.
Si l’on en croit les propos tenu par Mark Zuckerberg lors d’une conférence de presse le 6 juillet :
“When you think about what social networking meant for the last five or seven years, since Facebook has been around, the narrative has mostly been around connecting people, … So, the next five years, is no longer going to be about simply creating a place for people to get connected. It’s going to be about all the things you can do once people are connected."
Il semble bien que la stratégie de Google d’offrir un tout en un hyperfonctionnel ait beaucoup de sens.
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