Chronique Asie, CFNEWS
L'actualité des deals, des investisseurs et conseils en Asie compilée par nos analystes... Quoi de neuf dans le Private Equity et le M&A en Asie cette semaine?
- Les Deals -
Mode : Naf Naf / La Chapelle Fashion (France / Chine)
Après la cession de 120 magasins de l'enseigne de chaussures André à l’e-commerçant Spartoo, Vivarte est entrée en négociations exclusives avec le chinois Shanghai La Chapelle Fashion Co pour lui céder l'enseigne de prêt-à-porter féminin Naf Naf, rentable et fort de 209 M€ de revenus, comme l'avait dévoilé le Capital (lire aussi l’article CFNEWS : André marche vers un chausseur en ligne). Créée en 1973 par les frères Gérard et Patrick Pariente, l’enseigne au « grand méchant look » était en vente depuis l’an dernier à cause de la situation financière difficile de la maison mère Vivarte. Cette dernière avait pour rappelle déjà cédé Kookaï, Pataugas, André, Accessoire Diffusion, alors qu'il compte aussi se séparer de Chevignon et de Besson. Le chinois reprendrait 500 points de ventes, dont 181 boutiques en propre (150 en France) et 123 boutiques dans les grands magasins. L’investisseur conserverait également l’intégralité des salariés, dont 826 dans l'Hexagone.
Fondé en 2001 par Jiaxing Xing, le groupe chinois, propriétaire d’une vingtaine de griffes de prêt-à-porter pour homme, femme et enfant, réalisera ainsi sa toute première acquisition dans l’Hexagone. Il coiffe principalement des marques milieu de gamme comme Naf Naf, comprenant La Chapelle, La Babité, Kin, Maria Luisa.
Cleantech : Suez NWS / SE Environment (France / Chine)
Fort d’un chiffre d’affaires de plus de 15 Md€, Suez a signé un nouvel accord pour créer une coentreprise entre une de ses filiales chinoises, Suez NWS, et SE Environment, groupe chinois présent dans la valorisation des déchets. Baptisée SE Suez Environmental Technology, la JV sera chargée de la gestion pendant 30 ans du plus grand centre de traitement et de valorisation des boues d'épuration de la ville Shenzhen. Elle est détenue à 49 % par Suez NWS et à 51 % par SE Environnement. Suez NWS est elle-même une coentreprise entre Suez (58 %) et le groupe hongkongais NWS Holding (42 %). L’opération permet de créer la cinquième usine de Suez avec sa technologie INNODRY®. 2E en Chine, après d'autres à Chongqing, Suzhou et Yangzhou.
Test pour environnement : Eurofins Scientific / Tsing Hua (France / Taïwan)
Après plusieurs acquisitions l’an dernier en Asie (Spectro Analytical Labs en Inde, Japan Analytical Chemistry Consultants (JACC) et Ecopro Research au Japon et Mechem à Singapour), Eurofins Scientific pesant 2,5 Md€ de revenus s'y renforce encore avec une acquisition du laboratoire taïwanais Tsing Hua. Spécialisée dans les tests pour l'environnement, la cible, implantée à Hsingchu et disposant des antennes commerciales dans quatre autres villes, emploie aujourd’hui 240 salariés.
Paiement électrique : Ingenico / Paymark (France / Nouvelle Zélande)
Ingenico Group va acquérir Paymark, premier réseau néo-zélandais de paiement électronique, pour 190 millions de dollars néo-zélandais (soit environ 112 M€). Basée à Auckland et employant plus de 150 salariés, la cible réalise plus d'un milliard de transactions chaque année pour plus de 80 000 commerçants. Elle est détenue jusqu'ici par quatre banques d’Océanie : ANZ, ASB, BNZ et Westpac.
Produit silice : Quechen Silicon Chemical (Implantation industrielle en France)
Basé à Wuxi (dans la province de Jiangsu, près de Shanghai), le groupe chinois Quechen Silicon Chemical, numéro trois mondial de production de silice destinée à des pneus verts s’implante sur le port français de Marseille-Fos en créant l’une de ses plus grandes usines de silice HDS au monde. L'investissement représente environ 100 M€ dans une première phase avec 130 nouveaux emplois créés.
E-commerce : SoftBank / Auto1 (Japon / Allemagne)
Le conglomérat télécom japonais SoftBank investit 460 M€ (560 M$) via son fonds Vision Fund (90 Md$ sous gestion) dans la licorne allemande Auto1, plateforme de vente de voitures d’occasion, la valorisant 2,9 Md€. Il en acquiert ainsi 20 % du capital. Fondée en 2012 à Berlin et réalisant un chiffre d’affaires d' 1,5 Md€ (2016), elle met en relation acheteurs professionnels et particuliers vendeurs de véhicules d’occasion à travers le continent européen mais pas le Royaume Uni.
IPO 2018 en Asie
Smartphone : Xiaomi (Chine)
Le petit grain de riz Xiaomi devrait réaliser son IPO au second semestre de cette année. Il a déjà mandaté Morgan Stanley, Goldman Sachs et Citic Securities pour orchestrer cette opération de 100 Md$. En cas de succès, ce sera la plus importante IPO après celle d’Alibaba à New York en 2014. Le lieu n’est pas encore déterminé, à Hong Kong ou à New York. Créé par Lei Jun en 2010, Xiaomi avait, pour rappel, été valorisé 45 Md$ en 2014, lors de sa levée de 1,1 Md$ réalisée notamment auprès du fonds russe DST et du fonds souverain singapourien GIC Private (lire aussi notre bulletin précédent).
Accessoires connectés : Huami (Chine)
Huami, le fournisseur exclusif d’accessoires connectés (bracelet, montre, balance etc.) de Xiaomi, ambitionne de lever 150 M$ lors de son IPO aux États-Unis. La jeune société chinoise fondée en 2013 se distingue de ses concurrents (Apple et Fitbit) avec une stratégie low-cost. Revendiquant plus de 50 millions d’utilisateurs pour ses objets connectés, elle est ainsi au premier rang mondial dans son secteur en termes d’unités expédiées. Xiaomi détient aujourd’hui environ 20 % du capital de Huami.
Télécom : SoftBank Corp (Japon)
SoftBank souhaiterait introduire en Bourse sa filiale de téléphonie mobile SoftBank Corp. Softbank pourrait mettre sur le marché 30 % du capital du troisième opérateur mobile du pays, pour lever quelque 2 000 milliards de yens (14,75 Md€), a rapporté le Nikkei. Si l’opération réussit, elle sera l’une des plus importantes IPO dans l’histoire du pays, comparable à celle de 2 200 milliards de yens de Nippon Telegraph and Telephone (NTT), entrée en Bourse en 1987, ou de 2100 milliards de yens de NTT DoCoMo en 1998.
Fintech : Lufax (Chine)
La fintech chinoise Lufax, plateforme de prêt entre particuliers, devrait s’introduire en Bourse à Hong Kong en cherchant une levée de 6 à 9 Md$ sur une base de valorisation de 60 Md$. Fondée en 2011, la cible est aujourd’hui classée en deuxième position dans le secteur fintech derrière Ant Financial, société affiliée d’Alibaba. Pour rappel, il avait réussi son dernier tour de table de 1,2 Md$ début 2016 avec une base de valorisation de 18,5 Md$. Ce sera la deuxième IPO fintech chinoise après celle de Zhong An, assureur en ligne qui avait réussi une levée de 1,5 Md$ pour une valorisation de 13 Md$.
Mode : Trendy Group (Chine / France)
Trendy Group, propriétaire des marques comme Ochirly, Five Plus et distributeur exclusif des marques MissSixty, Killah, Energie et Superdry, devrait réaliser son IPO à Shanghai. Fort d’un chiffre d’affaires de 6,4 milliards de yuans (820 M€), le groupe chinois souhaiterait lever 3,2 milliards de yuans (410 M€) pour ouvrir 356 boutiques et sa capitalisation boursière devrait s’élever à 20 milliards de yuans (environ 2,6 Md€). Fondé en 1999 par Yu Xu et sa femme Shanhu Li à Wenzhou, le groupe était le créateur de la marque milieu haut de gamme Ochirly, dédié à la mode féminine. En 2012, L Catterton Asia avait déboursé 200 M$ pour s’emparer du 10 % du capital, le valorisant 2 Md$ (lire aussi l'article CFNEWS : L Capital Asia s'invite dans un géant textile chinois).
Bonne semaine à tous.
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