Chronique Asie, CFNEWS
L'actualité des deals, des investisseurs et conseils en Asie compilée par nos analystes... Quoi de neuf dans le Private Equity et le M&A en Asie cette semaine?
- Les Deals -
Énergie & Utilities : Engie E&P International (EPI) (France)
L'énergéticien coté Engie est entré en négociations exclusives avec le groupe britannique Neptune Energy- soutenu par Carlyle et CVC Capital -, pour lui céder la totalité de ses parts (70 %) dans Engie E&P International (EPI), sa division regroupant ses activités mondiales dans l’exploration et la production hydrocarbures et de gaz naturel (lire aussi l'article: EPI quitte Engie). C'est le fonds souverain chinois China Investment Corporation (CIC), qui possède les 30 % restants, acquis pour 2,3 Md€ en 2011, l’opération représentant toujours le record des investissements chinois en France. La nouvelle opération valorise cette fois EPI 4,7 Md€, incluant 1,1 Md€ de provisions de démantèlement déconsolidés du bilan d’Engie. Neptune devrait racheter les 30 % d’EPI détenus par le fonds CIC, qui prendra 49 % du nouvel ensemble.
Pharma : Pharnext / Tasly (France / Chine)
Moins d’un an après être entré en bourse, Pharnext signe un partenariat avec le groupe chinois coté à Shanghai Tasly, conseillé par DS Avocats et KPMG. La biopharma présentée comme une pionnière de la médecine combinatoire (combinaison de médicaments existants à faibles doses) pour traiter les maladies neurologiques reçoit 20 M€ de son partenaire avec lequel elle entend développer un nouveau pipeline de combinaisons synergiques au sein d’une JV (lire aussi la fiche d'opération dans le référentiel de CFNEWS).
L’investissement de Tasly est réalisé sous forme d’actions pour 5 M€ au prix unitaire de 12,5 € contre 3,57 % du capital, et d’OC de 15 M€ rémunérées à un taux d’environ 5 % à un prix de conversion de 13 €/action (équivalent à 9,02 % du capital). En cas de conversion, le chinois possédera 12,59 % du capital de la biopharama tricolore. La co-entreprise sera détenue à 30 % par Pharnext et le solde pour Tasly, lequel assure son financement lors de sa création avec un apport en numéraire de 9,3 M€ pour les nouvelles recherches et au moins autant pour le développement de PXT3003 (un traitement pour la maladie de Charcot-Marie-Tooth de type 1A) sur le marché chinois.
Agroalimentaire : Stonyfield / Yili / Danone (États-Unis / Chine / France)
L’un des plus importants groupes laitiers chinois Yili (avec Bright Food et Mengniu), basé sur la prairie mongole, devrait faire une offre pour racheter à Danone le producteur américain de yaourts bio Stonyfield, pour 850 M$ (soit 780 M€). Danone a fait savoir en mars dernier qu'il vendrait Stonyfield afin de faciliter la finalisation de son acquisition du spécialiste américain du bio WhiteWave Foods pour 11,3 Md€ (lire aussi : Danone finance son acquisition américaine). Fondée en 1983 et dirigée par le militant écologiste Gary Hirshberg, la cible avait cédé 40 % de son capital à Danone en 2001, deux ans plus tard, le groupe agroalimentaire tricolore a remonté ses parts à 85 %. Spécialisé dans le yaourt et les produits laitiers bio, Stonyfield est présent essentiellement aux États-Unis, au Canada et en Europe avec des marques comme YoBaby, YoKids, Oikos, Brown Cow et une française, Les 2 Vaches, créée en 2006.
Services informatiques: Improbable / Softbank (Royaume Uni / Japon)
Le conglomérat télécom japonais SoftBank mène un tour de 502 M$ au profit de la jeune société britannique Improbable, valorisée 1 Md$. Le fonds californien Andreessen Horowitz et le fonds du magnat hongkongais Li Ka-Shing - Horizons Ventures - ont participé également à cette opération inédite dans le secteur techno au Royaume Uni. Fondée en 2012 par Herman Narula, Rob Whitehead, Peter Lipka, la cible développe la plateforme SpatialOS, permettant de créer un univers virtuel en ligne doté des caractères vivants, dynamiques et évolutifs, qui serait initialement appliqué dans la prochaine génération de jeux vidéo. Pour mémoire, la pépite britannique s’était déjà entourée en 2015 d’Andreessen Horowitz (20 M$), de Horizons Ventures (30 M$) ou encore du fonds souverain singapourien Temasek (5 M$).
Parking : Indigo (France)
Le conglomérat sidérurgiste pékinois Shougang, appartenant à la municipalité de Beijing, a fait une offre vendredi dernier pour le gestionnaire des parkings Indigo (ex Vinci Park), selon les Échos. Numéro un du secteur du stationnement en France, la société de 795 M€ de revenus (2015) a été mise en vente par Ardian et Predica (Crédit Agricole Assurances), qui ont mandaté Morgan Stanley et Rothschild pour ce dossier en février dernier (lire l’article de CFNEWS Immo et Infra : Indigo est en vente). D’après les Échos, le fonds de pension canadien PSP, gérant 125 Md$ d'actifs, est également sur les rangs. Pour mémoire, entrés en 2014, Ardian et Predica détiennent chacun 49,2 % du capital d’Indigo suite à la sortie de Vinci, le solde étant détenu par les employés et le management, emmené par Serge Clémente. Valorisé 1,96 Md€ en 2014, lors de l’ouverture de son capital, l’opérateur pourrait aujourd’hui valoir plus de 3 Md€ (4 Md€ cité par les Echos).
Formé en 1919, le prétendant chinois s’était fait connaître pour le déplacement de ses usines polluantes de la capitale chinoise avant les JO 2008. Il s’est ainsi transformé en un conglomérat, investissant dans les parkings, les véhicules électriques et la gestion des déchets. Pour rappel, le chinois s’était récemment penché sur la vente d’un autre acteur important de parking, le néerlandais Q-Park, le numéro 3 en France. L'accord devrait être conclu d'ici peu, et selon plusieurs sources, c'est le fonds KKR qui remporterait les enchères pour une valorisation d'un peu moins de 3 Md€, face aux deux finalistes Blackstone et l'australien Macquarie.
Pharma : Stada Arzneimittel (Allemagne)
Basé à Bad Vilbel (Allemagne), Stada Arzneimittel, producteur de médicaments génériques pesant 2,14 Md€ de revenus, a fait l’objet d’une OPA lancée en avril dernier par le tandem Bain Capital et Cinven, le valorisant 5,3 Md€, soit 65,28 euros par titre s’ajoutant un dividende de 0,72 euros. D’après Bloomberg, le chinois Shanghai Parma Holdings (SPH), coté à Hong Kong et à Shanghai, et le fonds Advent ont récemment discuté d'une contre-offre de l'ordre de 70 euros par action, soit près de 5,4 Md€, avec le conseil de Lazard. Le chinois, dont le chiffre d'affaires a atteint 120 milliards de yuans (17,4 Md$) l'an dernier pour une capitalisation boursière d'environ 9 Md$, a confirmé les discussions mais a démenti le montant évoqué par l’agence américaine, ajoutant qu'il n'avait encore formulé aucune offre ferme.
Bonne semaine à tous.
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