Chronique Asie, CFNEWS
Marketing : JCDecaux / APN Outdoor (France / Australie)
Fort d’un chiffre d’affaires de 3,5 Md€, le groupe coté JCDecaux, conseillé par Goldman Sachs et Herbert Smith Freehills, a officialisé son offre pour acquérir 100 % du capital de son homologue australien APN Outdoor (lire aussi l'article CFNEWS : JCDecaux s'affiche en Australie). L’offre, 6,7 Au$ par titre en numéraire soit 3 % de plus que son offre indicative faite le 20 juin dernier (lire aussi notre bulletin précédent), représente une prime de 34 % sur le cours moyen sur les six derniers mois (5,01 Au$), correspond à une valeur totale d’environ 1,119 Md Au$ (714 M€), à un multiple VE/Ebitda de 12,9 fois. La cible a affiché l’an dernier 342,9 M Au$ de chiffre d’affaires, pour un Ebitda de 90,3 M Au$.
Malgré la distance, le lien franco-australien devient plus étroit. En particulier, deux opérations d'envergure ont récemment été finalisées : dans l’hôtellerie, AccorHotels a bouclé la reprise de Mantra pour un montant de 1,3 MdAU$, soit 830 M€ (lire l’article CFNEWS IMMO & INFRA : Mantra est désormais français ) ; dans l'immobilier, Unibail-Rodamco a également clôturé l’acquisition de Westfield, pour donner naissance à Unibail-Rodamco-Westfield, le premier créateur et opérateur de centres de shopping de destination dans le monde (lire aussi l’article CFNEWS IMMO & INFRA : Unibail-Rodamco finalise l'acquisition de Westfield ).
Electronique & Informatique : SES-imagotag / E ink (France / Chine)
Coté sur Euronext, SES-imagotag, filiale du chinois BOE Technology (coté à Shenzhen) à environ 76 %, accueille un nouvel actionnaire minoritaire. Le taïwanais, E Ink, spécialiste de la technologie de l'encre électronique coté à Taipei, investit 26 Md€ (30 € par tire) dans le cadre d’une augmentation de capital réservée pour obtenir 6,01 % du capital du groupe tricolore. Cette opération avait déjà été annoncée en mai dernier et validée lors de l’AG du 22 juin dernier. E Ink est l’inventeur de l’encre électronique et du papier intelligent, technologie largement utilisée notamment pour les liseuses Kindle d’Amazon. Le partenariat établi a pour objectif d’accélérer cette application dans le commerce physique, le cœur d’expertises des deux groupes.
Énergie : EDP (Portugal)
Engie a démenti les informations de Bloomberg selon lesquelles l'énergéticien français coté lancerait une OPA sur EDP Renováveis (EDPR), filiale dédiée aux énergies renouvelables du portugais EDP. Il affirme qu'aucune OPA n'est en préparation mais il analyse en permanence les opportunités d'investissement. Cotée à Lisbonne, la cible est une filiale à environ 80 % de EDP, qui est convoité par le chinois public Trois Gorges (lire aussi notre bulletin précédent). EDPR affiche une capitalisation boursière d’environ 7,6 Md€. Certes, Engie a réuni de capitaux via son plan de rotation d’actifs polluants (soit un montant total de 15 Md€ de 2016 à 2018). Récemment, il a cédé son dernier actif de centrale charbon en Asie Pacifique, sa participation de 69,1 % dans Glow, producteur d’électricité coté à Bangkok, le montant est évalué à 2,6 Md€ (lire aussi notre bulletin précédent). Cette opération aura un impact de 3,3 Md€ sur la dette consolidée.
Du côté chinois, Three Gorges Corporation, constructeur et exploitant du barrage de centrales hydroélectriques et d'une station d'accueil de navires à cinq niveaux -qui se trouvent sur le fleuve Yang Tsé, le plus long fleuve chinois-, avait, pour rappel, soumis une offre sur EDP (Energias de Portugal) - la plus grande entreprise d’énergie du Portugal, de 9,07 Md€ (lire aussi notre bulletin précédent). À noter que le chinois est déjà le premier actionnaire du portugais à 23 %. Reuters relève que le chinois discute avec des sociétés européennes pour évaluer leur intérêt envers les actifs d'EDP dans les énergies renouvelables aux États-Unis. Ce faisant, il souhaite parer à tout objection à la reprise du groupe d'énergie portugais qui pourrait émaner d'autorités américaines devenues très tatillonnes face aux investissements chinois. Enel, Iberdrola, Engie, E.ON et RWE. Engie ont été cités par Reuters.
Matériel médical : Safe Orthopaedics / Kisco (France / Japon)
Fort d’un chiffre d’affaires de 3,11 M€, Safe Orthopaedics, société cotée d’implants et instruments stériles pour la chirurgie du dos, réalisera une augmentation de capital de 8,4 M€ prime incluse, avec offre au public et maintien du DPS pouvant être porté à 9,6 M€ en cas d’exercice intégral de la clause d’extension. L’opération a pour objectif de renforcer l'activité en France, Allemagne et au Royaume-Uni, de lancer des études marketing structurantes ou encore de développer de nouveaux produits. Kisco, filiale du groupe japonais Otsuka, investit aux côtés d’investisseurs de renom tels que Idinvest, Ostrum ou Keren Finance, pour plus de 6 M€. En parallèle, conseillée par Altana, la société tricolore a signé un accord de commercialisation exclusif avec Kisco pour le marché japonais, lequel - après les États-Unis et la Chine- représente 400 M€ de chiffre d'affaires. Récemment, elle a également acquis la société britannique Qspine, distributeur de ses produits du pays.
Pharma : iTeos / MPM, 6 Dimensions, Curative, Vives (Belgique / Etats-Unis, Chine, Suisse)
Basée à Gosselies (Belgique), la biotech iTeos Therapeutics, développant des petites molécules immunomodulatrices pour le traitement du cancer, s’entoure d’un groupe d’investisseurs internationaux pour son premier tour de table de 64 M€. Le consortium, mené par MPM Capital (États-Unis), est composé d’HBM Partners (Suisse), 6 Dimensions Capital (Chine) et Curative Ventures (États-Unis). Les actionnaires historiques ont également remis au pot : Vives Louvain Technology Fund, Fund+, SRIW et SFPI-FPIM. Spin-off en 2011 de l’UCL et du Ludwig Institute for Cancer Research (LICR), spécialisée dans l’immunothérapie, la cible, comptant aujourd’hui 40 salariés chercheurs, va pouvoir entamer les phases cliniques pour deux médicaments prometteurs. Elle projette également d’installer des bureaux aux États-Unis. Auparavant, elle n’avait reçu qu’un soutien financier de 2,9 M€ en 2015 auprès de la région wallonne.
Internet : Meituan-Dianping (Chine)
L’une des licornes chinoises Meituan-Dianping, plateformes de vente en ligne, prépare son IPO à Hong Kong, contrairement au projet initial qui visait les États-Unis. D’après Reuters, elle vise une valorisation d’environ 60 Md$. Issue de la fusion des deux applications ultra-populaire en Chine Meituan et Dianping, dont le modèle de business équivaux à la combinaison de Groupon et Yelp, la cible, revendiquant 320 millions d’utilisateurs actifs et 4,4 millions de commerçants actifs, a enregistré un volume d’affaires de record l’an dernier de 357 milliards de yuans (soit 54,9 Md$). La plateforme est devenue un one-stop-shop pour l’achat de nombreux services en ligne : restaurant, billets, massage, voyage, vacances, location de voiture… Mais la perte se creuse malgré une popularité. Elle a affiché l’an dernier 2,92 Md$ de perte, contre 890 M$ de l’an précédent.
Pour mémoire, elle a finalisé son méga-tour de 4 Md$ en octobre dernier sur une base de valorisation de 30 Md$, le tour étant menée par le géant chinois d’internet Tencent Holdings (lire aussi notre bulletin). Sur le marché chinois, Meituan, adossé à Tencent, compte notamment deux concurrents, Ele.me et Koubei, tous les deux soutenus par Alibaba.
Et aussi :
Agroalimentaire
Interdit en Chine depuis 2001, le bœuf français pourra de nouveau être commercialisé, selon un accord signé lundi dernier à Pékin en présence du Premier ministre français Edouard Philippe et son homologue chinois Li Keqiang. Cet accord met fin à 17 ans d’embargo lié à la crise de la vache folle. Il concrétise un engagement obtenu par Emmanuel Macron lors de sa visite en Chine en janvier dernier. Un objectif de 30 000 tonnes exporté vers la Chine est fixé par le président de la filière bovine française Dominique Langlois.
GNL
Le pétrolier Total a signé un accord avec le singapourien Pavilion Energy en vue de développer une chaîne logistique d'avitaillement en gaz naturel liquéfié (GNL) dans le port de la Cité-État. Cet accord porte sur l'affrètement en commun d'un navire avitailleur de nouvelle génération, mis en service par Pavilion Gas à partir de 2020. Il prévoit également le développement d'infrastructures permettant à Total de fournir ses clients en GNL soute.
Bonne semaine à tous.
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