Agroalimentaire : Danone / Yakult (France / Japon)
Détenteur de 6,61 % du groupe laitier japonais Yakult depuis 2018 (lire aussi notre chronique précédente), le géant coté Danone aux 25,3 Md€ de revenus a finalisé la cession de sa dernière tranche de participation, pour environ 470 M€ (58 milliards de yens). Ayant généré environ 3,3 Md€ de revenus l’an dernier via ses activités dans les alimentaires, pharmaceutiques et cosmétiques, Yakult Honsha a été fondée en 1935 pour commercialiser son produit phare, Yakult, boisson laitière fermentée avec des bactéries lactiques, une souche bactérienne découverte par Minoru Shirota dans les années 1920. Cotée à Tokyo, elle s’est alliée au groupe français en 2004 en nouant une alliance stratégique, qui a durée pour une décennie suivante. Pour mémoire, en mars 2018, conseillé par Lazard, Danone a finalisé la cession des 24,6 millions de titres de son homologue japonais Yakult, pour un total de 1,3 Md€, l’opération de cession avait fait passer sa participation dans Yakult de 21,29 % à 6,61 %. En parallèle, Yakult et Danone conservent toujours leurs activités dans le cadre de joint-ventures en Inde et au Vietnam, et maintiennent également conjointement des activités de promotion des probiotiques aux États-Unis et en Inde.
Biotech : Ynsect / Astanor Ventures, UpFront Ventures, Happiness Capital etc (France / Luxembourg, États-Unis, Chine)
Ynsect, producteur francilien d’insectes pour l’alimentation animale, finalise sa série C avec une tranche de près de 60 M€, avec l'appui d'Astanor Ventures, actionnaire historique, et les entrées d'UpFront Ventures, Supernova Invest, de FootPrint Coalition et d'Armat Group. Happiness Capital, l'investisseur hongkongais (family office de la famille fondatrice de Lee Kum Kee, producteur de sauces d'huître), a également remis un ticket. Le complément permet ainsi au troisième tour de table de dépasser les 165 M€. Le financement total surpasse les 315 M€ pour la construction de la nouvelle usine en Picardie, qui devrait être opérationnelle en 2022. Sa valorisation approche des 500 M€ (lire aussi l’artice CFNEWS : Ynsect à mi chemin du statut de licorne).
Services financiers : Amundi / BOC Wealth Management (France / Chine)
Après l’approbation des autorités chinoises en décembre dernier (lire aussi notre chronique précédente), le gestionnaire d’actifs coté Amundi et son partenaire BOC Wealth Management, filiale de Bank of China, devraient mettre leur JV aux services de clients dans le courant du mois. Immatriculée dans la nouvelle zone franche de Lingang à Shanghai, la JV est détenue à hauteur de 55 % par Amundi et 45 % par BOC Wealth Management. Elle développera dans un premier temps des produits à destination des investisseurs particuliers, en priorité les clients de BOC, puis à d'autres distributeurs locaux ainsi qu’aux plateformes en ligne, et ciblera ensuite progressivement les investisseurs institutionnels. Plus précisément, son offre sera composée d’une gamme variée de produits ouverts ou à échéance investis dans des actifs liquides en renminbi (devise chinoise), avec un profil de risque faible à modéré. Le lancement de ses premiers produits est prévu à la fin de l'année. Plusieurs gestionnaires mondiaux sont dans la ruée vers la Chine pour séduire les clients particuliers comme BlackRock et Neuberger Berman. En particulier, le secteur est depuis l’an dernier ouvert aux investisseurs ou acteurs étrangers. Pour mémoire, en août dernier, JPMorgan Chase, gestionnaire newyorkais de 2500 Md$ d’encours, avait payé au prix « fort » pour devenir actionnaire à 100 % d’un asset manager chinois (sa JV CIFM), en déboursant 7 milliards de yuans (soit environ 1 Md$) contre 49 % du capital (lire aussi notre chronique précédente). En parallèle, le même mois, le gestionnaire d'actifs américain BlackRock, le singapourien Temasek et China Construction Bank Corp (CCB) avaient également reçu l’accord de licence auprès des autorités chinoises pour la création d’une coentreprise locale dédiée à la gestion de patrimoine.
Communication: Mulan Road (France)
Mulan Road éclot. L'agence de conseil en relation publique et communication, basée à Paris, démarre ses activités le 1er octobre, le jour qui coïncide la fête de la lune et la fête nationale de la République populaire de Chine. Dédié à la communication entre la Chine et la France, elle fédère trois experts sur différentes matières : Yves de Saint-Jacob, 35 ans expérience à l’AFP et 15 ans dans la communication corporate ; Lyazid Benhami, 20 ans dans l’administration publique du patrimoine et Elsa de Saint Jacob, créatrice expérimentée de graphique et de design. La nouvelle agence, dont le nom fait référence à la fois au magnolia en langue chinoise et aux nouvelles routes de la soie, propose des services principaux comme la conduit de projets pour les entreprises françaises en Chine et chinoises en France, l’évènementiel, l’accompagnement de délégations en France, la production de contenus et la gestion de newsletters. Une newsletter au sujet de Paris-Chengdu est déjà en place.
Duty free : Dufry / Alibaba (Suisse / Chine)
Dufry, opérateur des magasins duty free, s’allie au géant de l’e-commerce chinois Alibaba. Les deux groupes vont créer une coentreprise sur le marché chinois, dans laquelle Alibaba en détient 51 % et le solde pour le groupe suisse coté, qui exploite 2500 magasins répartis dans 65 pays. En parallèle à cette coentreprise, Alibaba prévoit investir dans le suisse pour une participation minoritaire atteignant jusqu'à 9,99 %, 250 millions de francs suisses maximum (environ 230 M€). La promesse d'investissement d'Alibaba a poussé Dufry à revoir à la hausse une augmentation de capital déjà prévue, passant de 500 à 700 millions de francs suisses, qui a été approuvée par ses actionnaires lors d'une assemblée générale extraordinaire du 6 octobre. Advent International, qui s'était engagé à acheter pour 415 millions de francs suisses d'actions, à 28,50 francs suisses l'unité, reste à la même position. Les capitaux levés financeront en partie l'acquisition complète de sa filiale Hudson américaine (basée à New Jersey et cotée à New York), annoncée en septembre dernier.
Jeux mobiles : Playco (Japon)
Playco, start-up de jeux mobiles basée à Tokyo, est devenue une « licorne », dès son premier tour de table de 100 M$ sur une base de valorisation d’1 Md$. Le tour de table est emmené un tandem : Josh Buckley, fondateur de la société américaine Mino Games et maintenant un BA, et Sequoia Capital Global Equities. La société d’édition de jeux, dont le premier titre devrait sortir plus tard cette année, n’a initialement souhaité lever que 60 M$, mais a rouvert le tour pour répondre à la forte demande des investisseurs. Fondée par Justin Waldron, Michael Carter, Takeshi Otsuka, Teddy Cross, elle développe des jeux instantanés multijoueurs, permettant de jouer les uns avec les autres en ligne sans avoir à télécharger ou installer un jeu au préalable. Inspiré du modèle business de « Fortnite », le jeu gratuit propose des articles à l’achat.
Bonne semaine.
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