Transgene, la biotech cotée dédiée aux immunothérapies contre les cancers et les maladies infectieuses aux 8,37 M€ de revenus, cède une partie de sa participation dans la biopharma chinoise Tasly BioPharmaceuticals pour 19 M€ (lire aussi l’article CFNEWS : Transgene s'allège en Chine). Filiale biotech du groupe pharmaceutique chinois Tasly, la cible s'apprête à entrer sur le Star Market à Shanghai (surnommé Nasdaq chinois) pour une valorisation de 1,9 Md€. La cession, actée en mars dernier, porte sur 10,3 millions de titres, soit 38 % des parts détenues par Transgene. Soutenue par l'Institut Mérieux, l a biotech française conserve environ 17,1 millions d’actions de Tasly BioPharmaceuticals, soit 1,58 % du capital, valorisé à environ 36,9 M$. Pour mémoire, l'entrée de Transgene au capital de Tasly BioPharmaceuticals remonte à août 2018. La biotech avait alors acquis 2,53 % du capital en contrepartie de la vente des droits chinois de ses produits T601 et T101, deux immunothérapies incorporant respectivement les technologies brevetées TG6002 (virus oncolytique contre tumeurs solides) et TG1050 (vaccin thérapeutique contre l’hépatite B chronique) de Transgene, lesquelles sont actuellement commercialisés par Tasly BioPharmaceuticals en Chine via une JV. À l'époque, ces actions étaient évaluées à 48 M$, contre aujourd’hui 59 M$ (49,9 M€) (lire aussi notre chronique précédente). Cette dernière intervient par ailleurs à l'aube de l'introduction en bourse de Tasly BioPharmaceuticals sur le Shanghai Star Market. Sa société mère Tasly Pharma, cotée à Shanghai et basée à Tianjin (près de Pékin), emploie aujourd’hui plus de 9 000 salariés pour un chiffre d’affaires de 2,3 Md€ (2019) et un résultat net d’environ 100 M€.
Analyses médicales : Eurofins / GeneTech (France / Japon)
Coté sur le compartiment A d'Euronext à Paris, Eurofins, groupe de laboratoires spécialisés dans les tests alimentaires et environnementaux, intègre GeneTech le spécialiste japonais des tests prénataux, lui apportant un chiffre d'affaires supplémentaire d'environ 10 M€ (lire aussi l’article : Eurofins s'analyse au Japon). Très peu affecté par la crise sanitaire, le groupe coté poursuit ainsi sa politique active de croissance externe à l'international. Basée à Shinjuku (Tokyo) et employant 29 personnes, la cible se revendique comme le leader local du marché des tests prénataux non invasifs (NIPT), qui était détenue jusqu’ici par Noritsu Koki un géant japonais présent dans une dizaine d'activités dont l'industrie et la santé et coté à Tokyo. Son offre comprend, également, les tests génétiques préimplantatoires pour l'aneuploïdie (PGT-A) pour des clients comme hôpitaux et cliniques sur le continent asiatique. Avec cette nouvelle acquisition, le groupe français, présidé par le docteur Gilles Martin, devient le principal acteur du NIPT au Japon tout en bénéficiant de capacités de tests supplémentaires. Il a généré, sur le premier semestre, des revenus de 2,32 Md€ en progression de 7,2 % pour un Ebitda ajusté de 493 M€.
Immobilier : Axa IM-RA / ESR (France / Japon)
Axa Investment Managers-Real Assets augmente la taille de ses actifs logistiques gérés au Japon. La société de gestion vient de faire l’acquisition d’un entrepôt de 142 000 mètres carrés, au nord de Tokyo. Et ce à travers la joint-venture formée avec ESR (e-Shang Redwood), basé et coté à Hong Kong. L’actif ultra-moderne nommé ESR Kuki, achevé en 2018, se valorise 330 M€ (39 Md¥), soit plus de 2 300 €/m2. Disposant d’une garderie pour les enfants des salariés, il est occupé par six locataires. Le nouvel investissement au Japon complète son portefeuille logistique détenu localement, via toujours la même JV avec ESR. Pour mémoire, en janvier 2019, la structure a déjà acquis six actifs pour quelque 800 M€ (plus de 100 milliards de yens) (lire aussi notre chronique précédente). Ce portefeuille d’une surface de 37 700 mètres carrés comprend 5 actifs dans la région métropolitaine de Tokyo et un dans la région métropolitaine d’Osaka, qui sont loués en moyenne à plus de 95 % et ont été construits au cours des trois dernières années. ESR, la plus grande plateforme immobilière logistique en Asie-Pacifique, s’est introduite sur la place boursière de Hong Kong (HKEx) en novembre dernier (lire aussi notre chronique précédente). Sa capitalisation boursière atteint aujourd’hui plus de 60 milliards de dollars hongkongais (soit environ près de 7,9 Md$). ESR compte de nombreux actionnaires de renom comme le fonds américain Warburg Pincus, la société chinoise JD Logistics (filiale de l’e-commerçant chinois JD.com, coté au Nasdaq et à Hong Kong), le fonds de pension canadien OMERS Administration Corporation etc.
Électroménager : Haier (Chine / France)
Le groupe d’électroménager chinois Haier entend stopper la production dans son usine française basée à Lunery (Cher) et dédiée à la marque Rosières d’ici un an, 72 emplois sont ainsi menacés. La direction de Haier Europe, qui cherche un repreneur, justifie sa décision, « les coûts sont élevés alors que les ventes ont baissé de 40 % entre 2016 et 2019 ». Elle souhaiterait toutefois renforcer l’activité logistique sur le site français avec un investissement de 2 M€ pour 26 nouveaux emplois. Quant à la production, Haier vient d’investir 50 M€ en Roumanie et ouvrirait la porte à une sous-traitance pour une partie de sa gamme de fours, d’après l’enquête de l’Usine Nouvelle. Pour mémoire, le site pour Rosières, marque emblématique, née en 1869, d'appareils de cuisson et d’autres produits d'électroménager, avait rejoint le groupe chinois en 2018 après l’acquisition du groupe italien Candy Hoover par Haier (lire aussi notre chronique précédente) pour 475 M€.
Basé à Qingdao (province du Shandong, Est de Chine), le groupe chinois dispose de deux entités principales cotée, Haier Smart Home (cotée à Shanghai et sur le China Europe International Exchange – CEINEX à Francfort, lire aussi notre chronique précédente) et Haier Electronics Group (cotée à Hong Kong). Elles ont enregistré en 2019 respectivement 25,7 Md€ et 9,7 Md€ de chiffres d’affaires, dont presque 50 % du montant total provenant des marchés internationaux. Néanmoins, il peinait à faire émerger ses marques (Haier, l’américaine GE Appliances, la néo-zélandaise Fisher & Paykel, la japonaise Aqua, et la chinoise Casarte et Leader) sur le vieux-continent. Il a ainsi acquis la marque italienne auprès de la famille fondatrice il y a deux ans pour son plan d’expansion en Europe. Par ailleurs, le groupe Haier étudie depuis longtemps le retrait de la cote hongkongaise de sa filiale Haier Electronics Group afin de mettre le groupe intégral coter sur trois plateformes boursières, à savoir Shanghai, Hong Kong et Francfort.
Beauté : Marubi / L Catterton Asia (Chine)
L Catterton Asia, bras d’investissement de LVMH et du Groupe Arnault en Asie et gérant 3 Md$, devrait céder d’ici sept mois sur le marché public au maximum 24,06 millions titres de Marubi, spécialiste de produits de soins pour la peau coté à Shanghai. Selon son cours actuel (environ 70 yuans), cette cession progressive pourrait rapporter à L Catterton Asia plus de 200 M€. Le fonds détient jusqu’à ce jour environ 36 millions de titres, soit environ 8,98 % du capital de la société chinoise. Pour mémoire, L Catterton Asia avait acquis 10 % du capital de Marubi en 2013 pour environ 300 M¥ (37 M€) auprès de la famille fondatrice, sur une valorisation de 370 M€, en devant le deuxième actionnaire (lire aussi notre chronique précédente). Fondée en 2002, Marubi a réalisé en 2019 1,8 milliards de yuans (230 M€) de chiffres d’affaires (815 millions de yuans en 2012) pour un résultat net de 515 millions de yuans (66 M€). Affichant près de 30 milliards de yuans (3,8 Md€) de capitalisation boursière, Marubi est aujourd’hui la plus importante société chinoise dans le secteur de beauté en termes de capitalisation. Selon les chiffres d’Euromonitor, le marché chinois de produits de soins pour la peau représentait 244,4 milliards de yuans (31 Md€), soit une hausse de 14,71 %, dont environ une moitié pour les marques locales.
Éducation : Permira / EF Kids & Teen (Royaum-Uni / Chine, Indonésie)
Le fonds britannique Permira gérant 44 Md$ mène une opération de spin-off sur les cours d'anglais EF Education First. Il acquiert l’activité en Chine et Indonésie pour enfant et adolescent, entité sous le nom de EF Kids & Teens, pour 1,5 Md$, contre l’estimation initiale de 2 Md$, selon le Financial Times. Fondé par le suisse Bertil Hult en 1965, le groupe familial, présent dans 50 pays avec 600 implantations, est impacté de plein fouet par la crise sanitaire. Conseillé par JPMorgan Chase, le fonds reprend 288 centres de formations en Chine et 79 en Indonésie. Son portefeuille comprend notamment deux sociétés dans le secteur de formation : l’américain Curriculum Associate, éditeur de logiciels pour éducation, et le groupe ibérique Universidad Europea (Madrid, Valence, Îles Canaries et Lisbonne).
Je vous souhaite une bonne fin de semaine et un très bel été. La prochaine chronique Asie paraitra au début de septembre.
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