Ingénierie : Assystem / Stup Consultants (France / Inde)
Assystem, groupe coté d'ingénierie d’environ 500 M€ de revenus, renforce sa présence en Asie. Il vient de conclure un accord avec les actionnaires de la société indienne d'ingénierie STUP Consultants, portant sur l'acquisition d'ici fin mai 2021 de 99 % du capital. Basée à Mumbai, la cible réalise un chiffre d'affaires d'environ 20 M€ avec un effectif de 1 100 salariés répartis sur l'ensemble du territoire indien. Elle intervient dans l'ingénierie d'infrastructures de transport comme autoroutes, infrastructures ferroviaires, réseaux métropolitains, terminaux d'aéroports, ou encore dans les domaines du traitement de l'eau et de l'énergie. Grâce à cette opération, Assystem disposera ainsi d’une base indienne existante et solide pour tirer parti de la croissance soutenue du marché indien de l’ingénierie d’infrastructures. Le gouvernement indien a lancé le programme national ambitieux NIP (National Infrastructure Pipeline) avec des investissements d’un montant de 1 400 Md$. En parallèle, l'Inde poursuit un programme visant à faire passer les capacités de production d'électricité d'origine nucléaire du pays de 7 à 63 gigawatts d'ici 2030, Assystem prévoit d'établir dans le pays un knowledge center d'ingénierie nucléaire.
Infrastructure d’énergie : Urbaser (France / Chine)
Béarn Urbaser Énergie, détenu indirectement par un consortium chinois mené par China Tianying, se finance en Nouvelle Aquitaine. La société détenue par le groupe Urbaser vient de souscrire auprès de deux prêteurs un crédit de 40 M€, dans le cadre d'une opération conseillée par DLA Piper Paris. Ce dernier est apporté par le Crédit Industriel et Commercial ou CIC, filiale du Crédit Mutuel Alliance, ainsi que par Unifergie, filiale de Crédit Agricole Leasing & Factoring. En jeu, obtenir des liquidités pour la délégation de service public relative au syndicat mixte Valor Béarn visant le traitement des déchets ménagers et assimilés. Ce financement permettra donc la conception, l'exploitation et la maintenance d'une unité d'incinération d'ordures et son évolution en unité de valorisation énergétique. Filiale d'un consortium chinois mené par China Tianying, le groupe Urbaniser compte 40 000 collaborateurs et 160 filiales réparties sur les cinq continents. Spécialiste de la collecte des déchets et du nettoiement urbain, il signe cette opération dans le cadre d'une cession de créance professionnelle, ou cession Dailly, à titre d'escompte (lire aussi l’article CFNEWS INFRA : Urbaser finance sa délégation de service public dans le Béarn).
Agriculture & Chimie : Bota Bio / BASF (Chine / Allemagne)
BASF, géant chimique allemand aux 59 Md€ de revenus, investit dans une plateforme de biologie industrielle chinoise de nouvelle génération. L’opération se réalise via son bras d’investissement BASF Venture Capital (BVC), fondé en 2001, sans toutefois préciser les termes financiers. Créée en 2019, la société chinoise Bota Bio a développé une plateforme biotechnologique permettant la production de composants durables destinées à des applications industrielles, comme la fabrication d'édulcorants, de vitamines ou de produits de protection des cultures. BASF décrit cette société issue des "biotechnologies blanches", dont l’idée consiste à utiliser des organismes vivants et des cellules pour produire de manière plus efficace. Bota Bio entend profiter du capital apporté par BASF pour financer son développement et pour renforcer de ses capacités de production. Pour mémoire, la société chinoise avait déjà réussi un premier tour de table en septembre dernier avec une levée de 15 M$, dont l’enveloppe était apportée par trois fonds Matrix Partners China, Baidu Ventures, Sherpa Venture Capital.
E-commerce : Coupang (Corée du Sud)
Coupang, le numéro un de l'e-commerce coréen, a réalisé son IPO sur le New York Stock Exchange. L’opération l'a valorisé 63 Md$ pour une levée totale de 4,6 Md$, dont 3,5 Md$ avec l’émission des nouvelles actions. Ses actionnaires existant comme son fondateur Bom Kim et le fonds BlackRock ont pu en profiter pour vendre des titres afin d'empocher de plus-value. Coupang, qui compte comme plus grand actionnaire le véhicule SoftBank Vision Fund (35 %), géré par le conglomérat japonais SoftBank, s'attendait à vendre des actions à 27-30 $ avant d'augmenter la fourchette à 32-34 $ mardi de la semaine dernière, la veille de son IPO. Fondé en 2010 par Kim, qui a abandonné ses études à la Harvard Business School après seulement une année, l’e-commerçant coréen a développé dans la péninsule un modèle de livraison ultrarapide - en une seule journée pour presque tous ses produits disponibles -, qui lui a permis de devancer son concurrent Amazon. Sa première journée de cotation a pris un bon départ à Wall Street, clôturant des négociations avec une capitalisation boursière plus de 84 Md$, représentant ainsi l’un des plus gros débuts aux États-Unis d'une société internationale depuis l’introduction de l’e-commerçant chinois Alibaba en 2014. Sa capitalisation affiche aujourd’hui plus de 80 Md$. La société coréenne, qui emploie 25 000 salariés, a presque doublé ses revenus l'année dernière à 12 Md$ tout en réduisant ses pertes d'exploitation à 527 M$.
Internet : Baidu (Chine)
Après Alibaba, JD.com et NetEase, un autre géant chinois, Baidu, moteur de recherche chinois, devrait réaliser sa cotation secondaire à Hong Kong. Déjà coté au Nasdaq depuis 2005, le groupe chinois, s’appuyant sur l’expertise de CLSA et de Goldman Sachs, ambitionnerait de vendre 95 millions d’actions pour une levée de 3 Md$. Baidu, qui s’est diversifié dans des domaines prometteurs, à l’instar de la production de véhicules électriques, autonomes ou encore l’intelligence artificielle et le cloud, a cependant souffert des tensions actuelles entre la Chine et les États-Unis, qui ont fait chuter ses actions en début de semaine. Sa capitalisation boursière affiche aujourd’hui près de 90 Md$. Pour mémoire, en novembre 2019, coté à New York, Alibaba était le premier à avoir réussi sa cotation secondaire dans la place boursière hongkongaise avec une levée de près de 13 Md$ (lire aussi notre chronique précédente ). Coté au Nasdaq, le groupe chinois NetEase, connu par ses services dans l’email et le jeu en ligne massivement multijoueur en Chine, a réussi sa cotation secondaire à Hong Kong en été dernier avec une levée de 2,7 Md$. En raison des tensions politiques et commerciales entre les deux puissances mondiales, plusieurs grands groupes chinois cotés aux États-Unis entendent retourner en Chine. Selon les statistiques de l’AFP, depuis le début de l’année, les sociétés chinoises, qui se sont introduites à la Bourse de Hong Kong, ont levé au total 9,6 Md$ à travers 22 opérations, un record pour cette période de l’année.
Venture : Source Code Capital (Chine)
Le VC chinois Source Code Capital prévoit de lever 1 Md$ pour ses deux nouveaux véhicules, selon les documents déposés auprès des autorités des États-Unis. Il aura pour objectif de lever 420 M$ pour Source Code Venture Fund V et 580 M$ pour Source Code Growth Fund II, sans révéler plus de précisions. Le lancement des deux véhicules intervient après la clôture de la levée pour son véhicule IV libellé en devise chinoise à 3,8 milliards de yuans (584 M$), qui a porté le montant total de tous ses véhicules libellés en yuan à 8,8 milliards de yuans (1,3 Md$). En parallèle, le VC chinois gère également 1,5 Md$ avec des véhicules libellés en dollars. Fondé en 2014 par Charlie Cao (un ancien de Sequoia Capital), fort d’une expérience de 15 ans, Source Code Capital investit dans des startups en early ou late stage, tout en se concentrant sur ses principes «3 +», soit Internet +, AI + et global +. Son portefeuille comprend ByteDance (propriétaire de TikTok), le fabricant chinois de véhicules électriques Li Auto, la plateforme de livraison de repas et de réservation d'autres services Meituan et la plateforme immobilière en ligne Beike Zhaofang.
Et aussi :
Contrôlé par Idinvest Partners avec 49 % des parts, devant l'investisseur japonais Mitsui (20 %) et Bpifrance (15 %), Forsee Power, fabricant de batteries lithium-ion notamment pour des constructeurs de bus, a bouclé un financement de 105 M€. La dernière tranche de 50 M€ a été obtenue fin février auprès de la Banque européenne d'investissement (BEI), au titre du programme sur la réduction des émissions de CO2. Pour rappel, basé à Poitiers, le fabricant s’est récemment implanté en Inde pour équiper progressivement les deux roues, trois roues et, les bus électriques. Forsee Power India sera pleinement opérationnel en mars 2021 et comprendra la production locale à Pune, les ventes, l'intégration et le SAV. En mars 2019, le fabricant de batteries avait levé 51 M€, l’enveloppe avait été apportée par Bpifrance, Idinvest, et le japonais Mitsui & Co. (lire aussi l’article CFNEWS : Forsee Power continue de se charger).
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