Automobile : Le Bélier / Wencan (France / Chine)
Après la finalisation de l’acquisition majoritaire de Le Bélier auprès de la famille fondatrice emmenée par Phillipe Galland, et Philippe Dizier, le groupe chinois Wencan, coté à Shanghai et spécialisé dans la fonderie sous pression pour l'automobile, lance une OPA sur la totalité des titres qu'il ne détient pas encore du groupe. Fondé en 1961 et coté sur Euronext depuis 1999, Le Bélier, basé à Vérac en Gironde, était, pour mémoire, entré en négociations exclusives en décembre dernier avec Wencan, en vue d'une cession de l'intégralité de la participation des actionnaires majoritaires sur une base de valorisation de 251,3 M€. L’offre chinoise de 38,18 euros par titre, représente une prime de 29 % par rapport au dernier cours de clôture de la veille (le 6 décembre). Fort d’un chiffre d’affaires de 358,8 M€ pour un résultat net de 27,2 M€, il fabrique des composants en aluminium pour l'automobile, permettant l’allègement des véhicules et donc la réduction des émissions. Il emploie aujourd’hui 3400 salariés répartis entre douze sites de productions en France (219 à son siège girondin), Hongrie, Serbie, Chine et au Mexique. Avec 2 500 salariés pour un chiffre d'affaires d'environ 205,7 M€ l'an dernier, Wencan s'est engagé à acquérir le reste des titres pour un montant total de plus de 94 M€, au même prix de 38,18 euros par action. Pour financer l'opération, Wencan recourt à ses fonds propres à hauteur de 60 % ainsi qu'à des financements bancaires auprès de la banque chinoise Industrial Bank of China - 400 millions de yuans (51,3 M€), soit environ 20 % du montant d’acquisition- , et de la banque française Société Générale au maximum 100 M€ en quatre tranches (lire aussi l'article CFNEWS : Le Bélier conduit en Chine).
Electronique : Aledia / Bpifrance, TEL (France / France, Japon)
En vue notamment de la construction de sa première usine, le fabricant grenoblois de microLED Aledia se dote de moyens conséquents, une levée de fonds de 80 M€ dans un premier temps, avec le soutien d’un groupe de ses actionnaires historiques Bpifrance, Braemar Energy Ventures, Intel, Demeter, Sofinnova, Supernova Invest, Ikea, TEL (Tokyo Electron Limited) et Valeo (lire aussi l’article CFNEWS : Aledia illumine son avenir et l’infographie : les plus grosses levées de fonds dans le secteur de l'électronique depuis janvier 2019).
Immobilier : Hyundai Investments, La Française / immeuble du campus RWE à Essen (Corée du Sud, France / Allemagne)
La Française monte une JV européenne baptisée HILF Euro Office avec Hyundai Investments, dans laquelle l’asset manager coréen est majoritaire, pour investir dans les bureaux de taille moyenne en Allemagne, au Benelux et en Irlande, à travers un profil de risque core/core+. Ils concrétisent leur nouveau projet via une première acquisition outre-Rhin. Un immeuble de bureaux de 14 700 mètres carrés vendu et occupé par RWE à Essen est repris contre environ 60 M€ selon CFNEWS IMMO & INFRA (lire aussi l’article : Première acquisition de l’année avec un sud-coréen pour La Française). Pour mémoire, La Française et Hyundai Investments s’offraient l’immeuble Balthazar en 2019, siège d’Orange Business Services à Saint-Denis valorisé 240 M€. En juillet 2019, la société de gestion française avait accompagné un autre investisseur sud-coréen Korean Investment Management pour l’acquisition de D.Square au Luxembourg (110 M€) (lire aussi : La Française, porte d'entrée des sud-coréens pour l'immo européen). L’âge d’or des investisseurs sud-coréens s’est terminé en même temps que 2019, année où ils se sont imposés sur la majorité des plus grandes transactions en France par exemple, mettant ainsi la main sur Le Lumière, Majunga, Crystal Park, ou encore sur les tours CBX, Eqho et Europe.
Fintech: Lufax (Chine)
Basée à Shanghai, Lufax, l’une des plus importantes plateformes chinoises de services financiers en ligne, a rendu les documents aux autorités américaines pour son projet d’IPO sur NYSE. Cependant, ces documents n’ont quasiment pas divulgués d'informations, ni sur le montant de levée souhaité, ni sur le planning. Le FT a indiqué que la fintech chinoise souhaite lever 3 Md$. Fondé en 2011 comme une plateforme de crédits P2P en ligne, Fufax est aujourd’hui devenu un pur acteur en ligne de services financiers pour un chiffre d’affaires de 3,6 Md$ au premier semestre de cette année pour un résultat net d’environ 1 Md$. Elle avait été valorisée 39,4 Md$ lors d’un tour de table de 1,3 Md$ au début de l’année 2019 auprès d’une dizaine d’investisseurs comme Primavera Capital Group, Goldman Sachs, JP Morgan Chase, SBI Group et UBS etc. L’assureur chinois Ping An est son plus important actionnaire.
En parallèle, l’IPO d’une autre fintech chinoise, Ant Group, a dû être reportée en raison d’une enquête sur le conflit d’intérêts lancée par les autorités boursières chinoises. La date précise de son introduction en bourse à Shanghai et à Hong Kong n’est ainsi pas connue (lire aussi notre chronique précédente). Malgré les tensions politiques et commerciales entre les deux puissances mondiales et le contexte de la pandémie mondiale, les sociétés chinoises ont réalisé plus d’IPO à Wall Street, soit 26 sociétés pour 9 Md$ de montant total de levées cette année, contre, en 2019, 25 opérations pour 3,5 Md$ levés, selon les statistiques de Dealogic. Néanmoins, le cours des sociétés chinoises cotées aux États-Unis est dans la turbulence. Les grands groupes chinois de la tech, soucieux de la sécurité financière, ont initialisé ou réalisé de retraits de la cote et de cotations secondaires, comme Alibaba, NetEase et JD.com, qui ont successivement réussi leurs cotations secondaires à Hong Kong. Le site web des petites annonces en ligne chinoises 58.com, coté sur NYSE, fait pour sa part l’objet d’une opération de LBO en vue d’un retrait de cote sur une base de valorisation de 8,7 Md$, l’opération en cours étant lancée par le fondateur s’associant à Warburg Pincus et General Atlantic.
Asset Management : Temasek (Singapour)
Le fonds souverain singapourien Temasek gérant 306 Md$S (environ 215 Md$) restructure ses entités d’asset management. Il a créé une nouvelle entité Seviora Holdings, qui offrira une large gamme d'expertise en investissement multi-actifs et multi-stratégies pour regrouper les quatre filiales à 100 % de Temasek : Azalea Investment Management (obligation aux fonds PE et fonds de fonds PE), Fullerton Fund Management Company (généraliste), InnoVen Capital (venture lending) et Seatown Holdings International (global alternative & absolute return fund). Seviora est ainsi devenu un gestionnaire doté de 75 Md$ d’actifs sous gestion (55,2 Md$). Une équipe de direction dédiée supervisera la stratégie de l’ensemble et les différentes sociétés de gestion conserveront leur autonomie opérationnelle et continueront de gérer leurs stratégies d'investissement tout en préservant leur marque respective.
Et aussi :
Suez, dans le viseur « hostile » de Véolia (lire aussi : Suez : Engie choisit Veolia), remporte plusieurs contrats aux Philippines et en Chine pour un chiffre d’affaires total de 91,7 M€. Il va concevoir, construire, exploiter et assurer pendant un an la maintenance de la station d’épuration des eaux usées d’Aglipay, dans la ville de Mandaluyong au sein de le Grand Manille. Dotée d’une capacité journalière de 60 000 m3, le site constituera la plus grande usine du pays, dont la construction, en cours, devrait être achevée début 2024. En Chine, il fournira au Wanhua Group, entreprise importante chimique, des unités intégrées de traitement des eaux usées et un ensemble complet de procédés pour le traitement tertiaire des eaux usées concentrées au parc industriel de Wanhua Yantai (province du Shandong, Est de Chine). Sur le site industriel et pétrochimique de Lianyungang (province du Jiangsu, Est de Chine), Suez fournira une solution complète de traitement des eaux, ainsi que des équipements et des services techniques au Shenghong Group, entreprise classée Fortune 500.
Basé à Strasbourg, 2CRSi, concepteur et constructeur de serveurs informatiques éco-énergétiques aux 141 M€ de revenus, a remporté un contrat auprès d’OVHcloud, pour la fourniture des serveurs à ses data centers à Singapour et en Australie. Des premières livraisons sont prévues en décembre 2020 mais la plus grande part des investissements envisagés par OVHcloud sera attendue à partir de 2021.
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