Mode : Kidiliz (France)
L’ancien leader européen de la mode pour enfants avec les marques Catimini, Absorba, Z, Paul Smith Junior ou Kenzo Kids, Kidiliz Group a mis la clé sous la porte. Après la mise en RJ le 10 septembre dernier, le groupe a été démantelé à la suite du jugement du tribunal de commerce de Paris le 23 novembre dernier. Faute de candidat à une reprise portant sur l’ensemble du groupe, ses actifs sont attribués à sept entreprises différentes, dont les trois plus importantes : ID Kids (Jacadi, Okaïdi) ; Children Worldwide Fashion (CWF) – gestionnaire de licenciement de distribution des marques d’enfant comme Hugo Boss, DKNY, Little Marc Jacbos, Givenchy, en LBO avec le soutien des fonds Dzeta PE, Arkéa Capital et Raise depuis l’an dernier (lire aussi CWF fait défiler deux nouveaux actionnaires) -, ou encore le groupe italien Vincenzo Zucchi. Propriété du groupe chinois Zheijiang Semir Garment (Semir) après une acquisition de 110 M€ il y a deux ans (lire aussi : Kidiliz rejoint l'Empire du Milieu), le groupe dédié à la mode enfantine n’a pas pu garder son rythme de croissance. Déjà fragile bien avant la pandémie, il n’a pas réussi à surmonter à l'heure de l’épidémie de Covid-19. Son chiffre d’affaires est passé de 427 M€ en 2017 à 391 M€ en 2019 (dont 48 % réalisé en France et 52 % à l'international). Cette année, le chiffre d'affaires aurait dû avoisiner les 260 M€. La cessation de paiement n’a pas pu être évitée au T3 de l’année. Selon le jugement, seulement 497 sur 2 600 emplois au monde seront conservés, dont près de 350 sur 1 500 en France. ID Kids (Jacadi, Okaïdi) aux 892 M€ de chiffres d’affaires s’est engagé à reprendre 229 salariés répartis entre 79 magasins, contre 615 sur son offre initiale, les marques comprenant Catimini et Absorba. CWF de 160 M€ de revenus conservera 87 emplois contre 200 dans sa première offre, incluant notamment les marques Paul Smith Junior et Kenzo Kids. L’italien Zucchi et l’américaine reprennent respectivement 173 (principalement en Italie) et 87 salariés. L’unité de Saint-Chamond (Loire), où le groupe a été fondé en 1962 par Roger Zannier avec la création de la marque Z, sera fermée avec 200 emplois perdus et la marque Z n’a pas trouvé preneur.
Logiciel et services informatiques : Material Exchange / Partech (Suède / France, Asie)
Material Exchange, plateforme suédoise Saas mettant en relation les marques de mode avec des fournisseurs, relève auprès de quatre VCs 5 M€ auprès de Norrsken VC, Partech, Day One Capital, Lyra Ventures (VC asiatique visant l'innovation dans la mode et basé à Singapour) et Inventure. La start-up suédoise développe une plateforme dédiée aux acteurs de la mode permettant notamment aux marques et fabricants de gérer en ligne l'approvisionnement de matières et leur relation avec les fournisseurs. Alors qu'elle avait levé en amorçage 2 M$ il y a tout juste un an auprès du VC finlandais Inventure, présent aussi en Suède, l'arrêt des déplacements et des salons professionnels dû au Covid-19 a fait décoller l'activité du jour au lendemain, la poussant à accélérer ses plans de financement (lire aussi l’article CFNEWS : Material Exchange s'approvisionne).
Électronique : Sierra / Fibocom (Canada / Chine / France)
Coté au Nasdaq, l’équipementier canadien de communications sans fil Sierra Wireless, basé à Richmond (Colombie-Britannique), cède sa ligne de produits de modules embarqués pour l'automobile, basée à Shenzhen, pour 165 M$ en espèces. Et ce, à un consortium chinois emmené par Fibocom Wireless -coté à Shenzhen- aux cotés de 3 investisseurs locaux. En se concentrant sur son segment d'activité solutions objets connectés (IoT), le groupe canadien entend agrandir le centre de R&D au siège en Colombie-Britannique, grâce au gain de cette cession, afin d'accélérer l’innovation dans les solutions IoT intégrées et les modules, passerelles et routeurs 5G, selon Kent Thexton, P-dg du groupe canadien. Le périmètre cédé représente 166 M$ de chiffre d’affaires, en employant 150 employés, dont 120 en Chine et 30 en Europe (France incluant) ou dans d’autres pays en Asie-Pacifique. Il compte des clients comme les constructeurs automobiles Volkswagen, PSA, FCA etc. Fibocom Wireless s’est ainsi implanté en France via cette acquisition avec la création d’un nouveau bureau à Issy-les-Moulineaux. L’investisseur chinois aux 230 M€ (1,9 milliards de yuans) de revenus projette investir massivement dans le secteur de véhicules connectés et autonomes notamment en s’appuyant sur la technologie 5G. Pour cette transaction, Jefferies Group, Blake, Cassels & Graydon LLP ont conseillé Sierra Wireless. Huatai Securities et Osler, Hoskin & Harcourt ont représenté Fibocom Wireless. Pour la partie française, DS Avocats Paris a conseillé le groupe chinois et Linklaters pour le cédant canadien.
Immobilier : Axa IM-RA (France / Japon)
Axa Investment Managers - Real Assets (IM-RA), filiale de l'assureur français, vient de reprendre un data center à Tokyo pour un montant total d'environ 180 M€ (≈ 22 Md¥). Elle met ainsi la main sur une infrastructure de 20 000 mètres carrés implanté dans le district de Koto Ward, à 7 kilomètres du centre financier de la capitale. Seulement deux autres data centers comptent par ailleurs plus de 10 000 mètres carrés dans la zone. Suite à cette opération, le volume sous gestion de la structure atteint les 1 Md€ à travers le monde pour les seuls data centers. Pour mémoire, Axa IM-RA se renforce depuis plusieurs années sur ce secteur, notamment depuis avoir repris en 2018 l’opérateur européen de centres de données Data4 auprès de Colony Capital. Récemment, en mai dernier, Data4 a d'ailleurs selon nos informations, réalisé une augmentation de capital valorisant la société entre 800 M€ et 1 Md€, et permettant l'entrée de deux investisseurs minoritaires, dont Predica, la filiale de Crédit Agricole Assurances.
Véhicule de dette dédié à l’énergie en Asie : ADM Capital (Chine)
La Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures (BAII ou AIIB) injecte 100 M$ dans un véhicule de dette dédié aux projets d’énergies renouvelables en Asie-Pacifique. Nommé ADM Capital Elkhorn Emerging Asie Renewable Energy Fund et libellé en dollar américain, ce dernier est lancé et géré par le GP hongkongais ADM Capital gérant 1,6 Md$. Ce véhicule, la dixième génération sur les crédits privés et prêts directs gérée par le fonds ADM, visera à un closing final de 500 M€ en 2021. ADM a entamés des discussions avec divers investisseurs institutionnels et privés. La souscription de l’AIID dans ce véhicule est le tout premier investissement indirect de la banque asiatique dans le private equity depuis sa création en 2014 sur la proposition de la Chine.
L’institution a pour objectif de répondre au besoin croissant d'infrastructures en Asie du Sud-Est et en Asie centrale sur le financement de projets d'infrastructure dans des secteurs tels que l'énergie, les transports et l'eau. Elle concurrence directement l'action du FMI, de la Banque Mondiale ou encore de la Banque asiatique de développement, bailleurs de fonds internationaux qui comptent les États Unis et leurs alliés. De nombreux pays européens comme le Luxembourg, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, l’Italie et la Suisse y sont pourtant membres fondateurs. En avril dernier, la banque a octroyé pour une première fois dans le secteur de santé, en accordant des crédits d’urgence de 355 M$ à deux villes chinoises Beijing et Chongqing afin leur aider à maîtriser l’épidémie de la covid-19. Une division dédiée à l’infrastructure de santé au sein du bailleur sera créée après le constat de faiblesse de ce domaine depuis la pandémie.
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