Matériel médical : Eurazeo / DORC (France / Pays-Bas)
Le véhicule franco-chinois Eurazeo China Acceleration (ECAF), doté de 400 M€ de dry-powder, réalise son premier investissement (lire aussi notre chronique précédente). Il injecte 80 M€ dans DORC, un fournisseur néerlandais d'instruments et d'équipements pour la chirurgie ophtalmique, contre une part minoritaire. L’opération n’aura pas d’impact sur les autres véhicules gérés par Eurazeo, dont notamment Eurazeo Capital IV, qui avait, pour mémoire, racheté la part majoritaire en avril 2019 avec un investissement de 300 M€ sur une valorisation de 430 M€ auprès de Montagu (lire aussi l’article CFNEWS : Nouveau champ de vision pour Dorc). En réalité, lors de cette transaction, il y a un an, Eurazeo avait fourni 50 % des engagements pour le compte de l’ECAF, ce nouvel investissement donnera ainsi un impact positif sur la trésorerie d’Eurazeo de 40 M€. Basé à Zuidland, la cible emploie 500 salariésrepartis entre 80 pays et dispose de solides positions de marché en Europe et aux États-Unis pour un chiffre d’affaires de 135 M€ (2019). L'investissement du véhicule ECAF pourrait bénéficier à la société néerlandaise de réseaux d'experts locaux de ses LPs, à savoir, le fonds souverain China Investment Corporation, le groupe bancaire BNP Paribas ou encore Eurazeo. Selon l’estimation du gestionnaire coté, la croissance du marché de la chirurgie vitréo-rétinienne en Chine dans les prochaines années devrait être de 15 à 20 %.
Le GP coté vient de publier son bilan du premier semestre avec une perte de 390 M€ contre un résultat positif de 163,6 M€ au premier semestre 2019. Son cours fluctue mais reste toujours supérieur à 40 €. L'ANR (actif net réévalué) par action s'est établi à 70,7 € par action à fin juin, contre 80,3 € par action à la fin 2019, la chute étant due aux secteurs de voyages et loisirs dans le contexte de la crise sanitaire au monde. Dans ces segments, son portefeuille comprend notamment quatre sociétés : Planet Payment (détaxe touristique), WorldStrides (voyages d'étude), Grape Hospitality (hôtelier) et Europcar (transports).
Énergie : EDF / Jinko (France / Chine / Émirats arabes unis)
Connus pour ses ressources en pétrole et gaz, les Émirats Arabes Nnis vont construire la centrale solaire la plus puissante au monde. Emirates Water and Electricity Company (EWEC) a organisé l’appel d'offres lancé en juin 2019, et a attribué le contrat au consortium constitué du Groupe EDF, via sa filiale EDF Renouvelables, et du chinois Jinko Power Technologie. Ces derniers détiendront chacun 20 % des parts du projet réalisé sous forme d'un PPPaux cotés de deux acteurs à Abu Dhabi : TAQA et Masdar, qui posséderont les 60 % restants. Le consortium a remporté le projet grâce à son offre la mieux-disante avec un coût moyen de production de l'électricité de 13,5$ par kilowattheure. Ce PPP bénéfice également d’un contrat d’achat d’électricité d’une durée de 30 ans. Installée à Abu Dhabi dans la région d’Al Dhafra (à 35 km au sud de la ville), la centrale d’une capacité installée de 2 GW (équivalent de 160 000 foyers chaque année) sera la première au monde à doter des modules bi-faciaux, dont La technologie consiste à capter le rayonnement solaire par les deux faces des modules photovoltaïques, augmentant la puissance de l'installation. La construction devrait être commencée à la fin de l'année en vue d'une mise en service en 2022 avec la création de 4 000 emplois.
Énergie : Total / Indian Oil Corporation (France / Inde)
Le groupe pétrolier coté crée une JV à parité avec son homologue indien, Indian Oil Corporation, leader du marché local. Les deux groupes, partenaires commerciaux en Inde de longue date notamment dans les GPL et additifs pour carburant, vont fabriquer et distribuer des bitumes de spécialité comme bitumes modifiés à base de Polymère (PMB) et de poudrette de caoutchouc (CRMB), émulsions de bitumes etc. La nouvelle co-entreprise explorera également les possibilités de développement vers d’autres marchés en Asie du Sud. Présent en Inde depuis 1993, le groupe français, qui y emploie aujourd’hui 900 salariés, se développe activement sur ce marché en croissance. Plus récemment, il s’était associé au Groupe Adani pour créer plusieurs coentreprises dans les secteurs gaziers et solaires (lire aussi notre chronique précédente).
Industries : Antalis / Kokusai Pulp & Paper (KPP) / Sequana, Bpifrance (France / Japon / France)
Après l’annonce en mars dernier, le groupe japonais Kokusai Pulp & Paper (KPP), coté à Tokyo et fort d’un chiffre d’affaires d’environ 3,3 Md€, a finalisé l’achat des titres d'Antalis détenus par Sequana et Bpifrance (lire aussi l’article : Antalis emballe un industriel japonais). L’opération s’est réalisée dans le cadre de la liquidation judiciaire de Sequana prononcée 15 mai 2019, dont l’une des filiales était Antalis. L’acquéreur japonais a déboursé un prix de 0,10€ par action pour 53 395 148 actions ordinaires d'Antalis, représentant environ 75,2 % du capital et 82,5 % des droits de vote, soit un montant total de 5,34 M€. D’ailleurs, il a payé à Bpifrance 0,40€ par action pour 6 064 946 actions ordinaires (environ 8,5% du capital et des droits de vote) d'Antalis, soit pour 2,43 M€. Sur l’ensemble, il a payé 7,75 M€ contre 83,7 % du capital d'Antalis aux 2,07 Md€ de revenus (2019). Ensuite, le japonais KPP va déposer un projet d’OPA au prix de 0,73 euro par action visant l’intégralité des titres Antalis non détenus pour un retrait de la cote.
Parallèlement à l’opération capitalistique, un accord de restructuration financière a également été signé entre KPP, Antalis et les créanciers d'Antalis, prévoyant un refinancement de 100 M€ auprès de la banque japonaise Mizuho, ainsi que l'abandon du montant de créance restante. À titre de référence, le montant du crédit syndiqué au 31 décembre 2019 était de 287,1 M€. Les prêteurs étaient composés des fonds Kartesia, CVC, Cheyne et Whitebox, ainsi que les groupes bancaires comme BNP Paribas, Natixis et HSBC. La société Antalis renouvelle ainsi sa gouvernance avec la démission de l’ancien conseil d’administration. Le nouveau board sera présidé par Madoka Tanabe et Hervé Poncin.
Et aussi :
Le groupe coté Suez a remporté un nouveau contrat en Chine. Il va construire et exploiter, dans le cadre d'une co-entreprise, une usine de traitement des déchets industriels dangereux dans la ville de Huaibei, dans la province d’Anhui (Est de Chine). Le contrat représentera un chiffre d'affaires cumulé d'environ 700 M€ sur une durée de 30 ans. La construction sera démarrée au second semestre et la finalisation et la mise en service de l'usine sont prévues fin 2021.
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