Marketing : Digital Virgo / Docomo Digital Solution Unit (France / Japon)
Digital Virgo, groupe de monétisation de contenus accompagné par Sofival et BNP Paribas Dev depuis 2016 sur une valorisation de 150 M€ (lire aussi : Digital Virgo monétise son MBO), a signé le 28 mai dernier une opération de build-up d’envergure. Le groupe lyonnais procède à l’acquisition de la division de solution de Docomo Digital, elle-même filiale dédiée au commerce en ligne de l’opérateur télécom japonais NTT Docomo (numéro un sur le marché local). L’opération lui permet de s'adjuger environ 75 M€ de chiffre d’affaires (selon les Echos), une équipe de 155 personnes réparties entre des bureaux dans 10 pays principalement en Europe (France, Royaume-Uni, Espagne, Italie, Grèce), mais aussi en Russie, Turquie, Afrique du Sud et Argentine. Fort d’un chiffre d’affaires de 270 M€ l’an dernier, le lyonnais Digital Virgo avait tenté l’an dernier sa chance sur Euronext. Toutefois, après d’abord plusieurs semaines puis des mois de report, le groupe sous LBO avait stoppé le processus au début de l’année en raison du contexte boursier difficile. Il a obtenu une ligne de financement d’un montant de 20 M€ pour assurer sa stratégie de croissance externe.
Télécom : Jio Platforms (Inde)
Le club d’actionnaires du nouveau géant télécom indien Jio Platforms accueille deux nouveaux membres : TPG Capital et L Catterton. Les deux fonds obtiendront respectivement 0,93 % et 0,39 % du capital pour 600 M$ et 250 M€. Ces nouvelles opérations portent le montant total de capitaux réunis par Jio Platforms à 13,5 Md$ depuis sa création. La semaine dernière, il a ouvert son capital à deux fonds du Moyen-Orient. Abu Dhabi Investment Authority a déboursé environ 750 M$ pour une participation de 1,16 %, tandis que le fonds souverain émirati Mubadala a acquis une part de 1,85 % pour environ 1,2 Md$. Et les opérations sont établies sur une même valorisation de 65 Md$ en equity pour une valeur d’entreprise de 68,6 Md$, tout comme les autres actionnaires minoritaires Facebook (9,99 %) avec un ticket de 6,1 Md$ en avril dernier, Vista Equity Partners (2,32 %) avec 1,5 Md$, KKR (2,32 %) pour 1,5 Md$, Silver Lake Partners (1,15 %) avec 790 M$ ou encore General Atlantic (1,34 %) avec 870 M$ (lire aussi notre chronique précédente ). En octobre 2019, Reliance Industries, dirigé par Mukesh Ambani, a créé Jio Platefroms en regroupant toutes ses activités télécom et de services numériques, la nouvelle entité aura pour ambition de devenir un groupe comparable aux géants numériques mondiaux comme l’américain Alphabet (propriétaire de Google), ou les chinois Tencent et Alibaba. Les parts détenues par des fonds et corporate s’élèvent à 21,45 %, des cessions minoritaires pourraient encore se poursuivre.
Internet : Keep (Chine)
Keep, l'application chinoise dédiée à fitness et soutenue par Tencent, entre au cercle de licornes après un tour de table de série E avec une levée de 80 M€. L’opération fait la société chinoise la première startup du pays dans les sports à atteindre une valorisation d’1 Md$. Ce tour a été mené par le fonds chinois Jeneration Capital, basé à Hong Kong et Beijing, suivi par ses investisseurs historiques GGV Capital, Tencent, Morningside Venture Capital et Bertelsmann Asia Investments (BAI), bras d'investissement en Asie du conglomérat allemand de média. Créée en 2014, Keep, qui développe et exploite une application mobile éponyme, fournit de formation vidéo des sports en ligne - couvrant la musculation, le yoga, la gymnastique, ainsi que l'échauffement et les étirements pour la course - et un réseau social sur les sujets d’entraînement physique. D’ailleurs, il propose ses gymnases sous la marque « Keepland » lancée en mars dernier, et commercialise des produits de sport de marque tels que des vêtements de sport, des substituts de repas et des équipements sportifs comme tapis roulants via son application et ses boutiques virtuelles par exemple celle dans Tmall d'Alibaba. La société, revendiquant désormais plus de 200 millions d'utilisateurs, avait enregistré une croissance de ses revenus de 286 % en 2019, tandis que ses offres hors ligne (gymnases) ont enregistré une augmentation de 300 %, elle n'a toutefois pas détaillé le chiffre d'affaires. La nouvelle opération porte son montant total de levées de fonds à 267 M$. Pour mémoire, sa dernière levée avait été effectuée en juillet 2018 auprès d’un groupe d’investisseurs, dont le lead Goldman Sachs, avec la participation de Tencent, GGV Capital, Morningside Venture Capital et BAI. Ventech China figure parmi les premiers investisseurs de Keep aux côtés de BAI. Il a participé notamment aux deux premières levées respectivement de 5 M$ et 10 M$ réalisées en avril et septembre 2015.
Internet : NetEase (Chine)
Coté au Nasdaq, le groupe chinois NetEase a réussi sa cotation secondaire à Hong Kong. Son cours à Hong Kong s’est hissé de 6 % lors de sa première journée de cotation. Connu par ses services dans l’email et le jeu en ligne massivement multijoueur en Chine, NetEase, dont la capitalisation boursière au Nasdaq atteint plus de 56,6 Md$, a ainsi réuni 2,7 Md$ sur la plateforme boursière de Hong Kong. CICC, Credit Suisse et JP Morgan ont orchestré cette opération. Un autre géant de l’e-commerce chinois, JD.com, prépare pour sa part sa cotation secondaire à Hong Kong. Il aura pour ambition de lever 3,9 Md$ avec le soutien de Bank of America, USB et de CLSA. Sa première journée sur la bourse hongkongaise serait prévue le 18 juin. En raison des tensions politiques et commerciales entre les deux puissances mondiales, plusieurs grands groupes chinois cotés aux États-Unis entendent retourner en Chine. China Renaissance, banque d’affaires chinoise, a listé une trentaine de groupe chinois qui pourrait réaliser une opération dans le même genre comme Baidu, Pinduoduo et iQiyi. Et ces groupes chinois cumulent des capitalisations boursières de plus 1 000 Md$. Pour mémoire, en novembre dernier, Alibaba était le premier à avoir réussi sa cotation secondaire dans la même place avec une levée de près de 13 Md$ (lire aussi notre chronique précédente ).
Internet : 58.com (Chine)
Le site web des petites annonces en ligne chinoises 58.com, coté sur NYSE, fait l’objet d’une opération inédite de LBO en vue d’un retrait de cote. Le consortium mené par Warburg Pincus et General Atlantic valoriserait 58.com 8,7 Md$, soit 56 $ par action dépositaire américaine, représentant une prime de près de 20 %. Il comprendra aussi le fonds Ocean Link Partners, basé à Shanghai, et Jinbo Yao, CEO de 58.com, qui détient plus de 40 % du droit de votes. Sur l'année 2019, les revenus de 58.com ont atteint 2,232 Md$, soit une hausse de 19 %, pour un bénéfice net de 1,211 Md$, ou 7,87 $ par action, contre 304 millions de dollars, ou 1,87 $ par action en 2018. La semaine dernière, le groupe chinois dédié aux informations automobiles Bitauto Holdings, coté à New York, a annoncé une privatisation pour une valorisation de 1,1 Md$, qui sera soutenu par le géant chinois Tencent (coté à Hong Kong). L’opération a été approuvée à l'unanimité par le conseil d'administration et devrait être clôturé au second semestre 2020.
Internet : Gojek / Facebook, Paypal (Indonésie / États-Unis)
Facebook via sa plateforme de message instantané WhatsApp et PayPal rejoignent le 6ème tour de table de la licorne indonésienne Gojek (ancien Go-Jek), le montant des tickets respectifs restant confidentiel. Selon le DealStreetAsia, la nouvelle enveloppe portera le montant total du tour de série F à plus de 3 Md$. Fondée en 2010 par Nadiem Makarim, la cible s'est déployée dans les services de VTC, de transport de logistique, de livraison de repas, de colis ou encore de Fintech et de conciergerie à domicile, à partir de commandes en ligne. Le 6ème tour de table s’est réalisé à plusieurs tranches auprès d’un groupe d’investisseurs comme ses actionnaires Google, Tencent et JD.com, mais aussi des nouveaux entrant comme les japonais Mitsubishi Motors Corporation, Mitsubishi Corporation, Mitsubishi UFJ Lease & Finance et le géant de paiement Visa. Pour mémoire, il y a deux ans que son 5ème tour de table s’est établi avec une levée de 1,5 Md$. Via ID, holding du groupe Mobivia, avait participé à cette levée comme son premier deal en Asie (lire aussi l’article Via ID mise sur l'Indonésie).
Nomination: Searchlight (Londres)
Searchlight Capital Partners recrute pour son bureau londonien. Formé à Oxford, James Redmayne rejoindra le fonds en tant qu’associé le mois prochain, pour apporter son expertise dans plusieurs secteurs comme les services aux entreprises, TMT et consommation. Depuis 2005, il exerçait au sein de CVC Capital Partners, occupant des postes à Londres et à Hong Kong. Entre 2013 et 2020, il a contribué au développement de CVC Asie en tant que Senior Managing Director, en charge de l'exécution des transactions cross-border dans la région. En parallèle, Giles Marshall rejoint la firme en tant que Managing Director, après avoir passé quatre ans en tant que directeur chez Bregal Freshstream. Cofondé en 2010 par Eric Zinterhofer, Oliver Haarmann, le fonds dispose de trois antennes à New York, Londres et Toronto. Son portefeuille en France comprend la société l'équipementier aéronautique toulousain Latécoère (lire aussi l’article CFNEWS : Latécoère s'envole aux États-Unis)
Et aussi :
Consortium Asia Direct Cable (ADC)
Le Consortium Asia Direct Cable lance la construction d’un nouveau câble sous-marin en Asie-Pacifique. Ce projet reliant la Chine (Hong Kong et la province de Guangdong), le Japon, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam, d'une longueur de 9 400 kilomètres sera géré par NEC. L’achèvement est prévu pour le quatrième trimestre 2022. Le consortium est composé de grands acteurs du secteur des télécom, dont CAT (Thaïlande), China Telecom (Chine), China Unicom (Chine), PLDT (Philippines), Singtel (Singapour), SoftBank Corp (Japon), Tata Communications (Inde) et Viettel (Vietnam).
Fujifilm (Danemark)
Fujifilm réalisera un important investissement d'environ 100 milliards de yens (928 M$) dans le site danois de Diosynth Biotechnologies, façonnier (contract development and manufacturing organization ou CDMO) pour les produits biologiques et thérapeutiques. Avec cet investissement, le japonais doublera la capacité de fabrication de substances du site, et étendra en même temps ses capacités pour le remplissage, la finition, l’assemblage, l'emballage. Dans le détail, 6 bioréacteurs pour des cultures de cellules de mammifères seront installés aux côtés de 6 bioréacteurs existants pour une capacité totale de 20 000 litres d'ici à l'automne 2023. Pour mémoire, le site danois a été acquis en août 2019 avec le rachat de la filiale de Biogen au Danemark pour 98 milliards de yens (890 M$).
Bonne semaine !
Une information à nous soumettre pour cette chronique Asie ? Écrivez nous à : chao.zhang@cfnews.net
- Retrouver également les précédentes chroniques Asie, Amérique Latine et Afrique et toutes les Chroniques
- Aussi sur Twitter , et LinkedIn