Industries: Coverguard / Safety-INXS (France / Chine)
Soutenu par le fonds d'investissement familial Dentressangle depuis 2016 (lire aussi l’article CFNEWS : Euro Protection se blinde avec...), Coverguard, puis connu sous l’ancien nom Euro Protection, a réalisé son premier build-up en Chine, en rachetant 80 % du capital de Safety-INXS. Basé à Nantong (à deux heures de route de Shanghai), le fabricant chinois de gants, réalise 50 M€ de chiffre d'affaires, en employant quelque 400 salariés. Le fondateur William Zhao, aux manettes de la société depuis 2004, conserve le solde du capital et une participation croisée dans Coverguard. L’acquisition permet au groupe français sous LBO d'amorcer un début d'intégration verticale. Étant alors un pur négociant d'équipements de protection individuelle (EPI), Coverguard aux 125 M€ de revenus a repositionné en « concepteur d'EPI » (chaussures, vêtements, casques, masques, visières, lunettes, bouchons d'oreille…), sous la marque Coverguard. Il faisait fabriquer ses produits en Asie via son bureau de «sourcing» à Hong Kong. Un premier pas industriel avait été initialisé avec l'installation au début de l'an dernier de deux lignes de fabrication de masques pour répondre à l'urgence sanitaire, moyennant un investissement d’1 M€ sur le site de l'entreprise à Miribel Les Echets (Ain), aux portes de Lyon.
Alimentaire : Danone / Mengniu (France / Chine)
Fort d’un chiffre d’affaires de 23,6 Md€ en 2020, le laitier coté français Danone anticipe la cession de sa participation dans son homologue chinois Mengniu, coté à Hong Kong. Il est parvenu à un accord avec Cofco Dairy Investments, le plus important actionnaire (16,3 %) devant Danone, en vue de la conversion de sa participation dans Mengniu Dairy, actuellement détenue indirectement, en une participation directe. Une cession par Danone de sa participation directe dans Mengniu pourrait dès lors intervenir en 2021, au travers d'une ou plusieurs opérations, en fonction des conditions de marché. Cotée à Hong Kong, Mengniu, l’un des leaders dans le secteur des produits laitiers dont Danone est actionnaire depuis 2013, affiche aujourd’hui une capitalisation boursière d'environ 18 Md€. La participation indirecte de Danone dans le capital de Mengniu a actuellement une valeur comptable d'environ 850 M€ et a contribué, en 2019, au résultat net courant des sociétés mises en équivalence à hauteur de 57 M€. Les produits attendus de l'opération, une fois achevée, seront retournés dans leur majorité aux actionnaires au travers d'un programme de rachat d'actions.
Énergie : Neoen (France / Australie)
Plus d’1,8 GW de capacité en opération ou en construction pour Neoen en Australie : le producteur français d'énergies renouvelables ne cesse de renforcer sa présence dans ce pays de l'hémisphère sud. Quelques mois après avoir financé à hauteur d'environ 362 M€ son projet Western Downs Green Power Hub dans le Queensland, Neoen s'implante cette fois dans l'État de Victoria. Ce dernier vient de recevoir un total d'environ 102 M€ (160 M$ AUD), sous la forme d'une dette senior apportée par la Clean Energy Finance Corporation (CEFC) pour le compte du gouvernement fédéral australien. Neoen complètera cet apport par des fonds propres, dont le montant n'a pas été dévoilé. Ce financement permettra de développer la Victorian Big Battery, une unité de stockage d'une puissance de 450 MWh située près de Geelong. Cette dernière sera construite en partenariat avec Tesla et l'opérateur local AusNet Services, mais sera détenue et opérée à terme par Neoen. L'opération prend fin trois mois après que le producteur d'électricité a obtenu un contrat de services réseau pour la même unité de stockage, auprès de l’Australian Energy Market Operator (lire aussi l’article de CFNEWS INFRA : Neoen se finance à nouveau en Australie).
Industries : Verescence / Pacificglas (France / Corée du Sud)
Verescence, fabricant de flacons en verre pour la cosmétique et la parfumerie de 309 M€ de chiffre d’affaires, se dote d’une tête de pont en Asie en prenant 60 % du verrier Pacificglas, filiale du géant coréen de la cosmétique, Amorepacific (lire aussi l’article : Verescence enflaconne un coréen). Implanté en Europe et aux États-Unis où il s’appuie sur trois centres de production et quatre sites de décoration, Verescence s’offre une base en Asie. Il avait annoncé son intention d’accélérer son déploiement international en déployant son nouveau projet d’entreprise via "Verescence 2022-Forming the Future" avec l’arrivée de son nouvel actionnaire, Stirling Square Capital Partners, en 2019, prend le contrôle de 60 % du capital de Pacificglas, la filiale packaging du groupe coréen de cosmétique Amorepacific. Il s’offre ainsi accès à un site qui maîtrise la conception, la production et la décoration de bouteilles de verre et réalise environ 60 M€ de chiffre d’affaires en fournissant plus de 2000 références à ses 110 clients parmi lesquels sa maison-mère.
Industrie : Air Liquide / Air Liquide Munay Tech Gases (ALMTG) (France / Kazakhstan)
Air Liquide se renforce au Kazakhstan. Détenue à hauteurs respectives de 75 % et 25 % par Air Liquide et KazMunayGaz (KMG), cette co-entreprise investira jusqu'à 86 M€ pour acquérir et moderniser des unités de production d'hydrogène et d'azote auprès de la raffinerie de Atyraou, détenue majoritairement par KazMunayGas. Par ailleurs, dans le cadre d’un nouveau contrat de long terme, ALMTG exploitera ces actifs pour fournir des gaz industriels à la raffinerie d’Atyraou. Jusqu’à 200 millions Nm3 d’hydrogène et jusqu’à 50 millions Nm3 d’azote seront produits annuellement sur le site pour différents procédés de production, parmi lesquels la désulfuration de carburants. Pour mémoire, depuis plus de deux ans, ALMTG exploite avec succès des unités de production d’hydrogène et d’azote pour la raffinerie de KMG située à Pavlodar. Dans le cadre d’un contrat annoncé en octobre 2019, ALMTG construit actuellement une unité de production d’azote pour un nouveau complexe pétrochimique à Karabatan, près d’Atyraou, dans le nord de la Mer Caspienne. Le démarrage de cette unité est prévu en 2021.
Biens de consommation : L Catterton (Asie)
Gérant 22 Md$, L Catterton, sponsorisé par LVMH, a enregistré en février un SPAC (special purpose acquisition company) nommé L Catterton Asia Acquisition Corp en vue d'une cotation au Nasdaq. Conseillée par Credit Suisse, l’opération a pour objectif de lever sur la plateforme boursière au moins 250 M$, soit sur un pricing de 10$ par titre, afin d’investir dans des sociétés technologiques asiatiques dédiées aux biens de consommation. Une SPAC lève des fonds dans le cadre d'une introduction en bourse pour fusionner avec une société privée qui devient ensuite cotée en bourse. Les SPAC sont devenus une alternative populaire aux introductions en bourse pour les entreprises qui cherchent à entrer en bourse avec moins de contrôle réglementaire. Actif en Asie via sa branche dédiée L Catterton Asia, le fonds vient de recruter de Yock Siong "Song" et de Anjana Sasidharan, respectivement pour ses bureaux de Singapour et de Mumbai (lire aussi notre chronique précédente). En parallèle, il récolte son fruit d’investissement via des cession sur le marché boursier de Shanghai, en cédant 5,3 millions de titres de Marubi, spécialiste de produits de soins pour la peau, -1,3 % du capital - pour encaisser 380 millions de yuans (48 M€) (lire aussi notre chronique précédente).
Pour mémoire, récemment, Tikehau Capital, société de gestion cotée, a initié un véhicule (SPAC) aux cotés de Financière Agache, une holding de Bernard Arnault et du duo de banquiers Jean-Pierre Mustier, ex-Unicredit et Diego De Giorgi, ex Bank of America. Coté à Amsterdam, ce SPAC vise une cible dans les services financiers (lire aussi l’article : Tikehau Capital se lance dans les SPAC).
Et aussi :
BeiGene, société biotechnologique chinoise, a conclu un accord avec Novartis sur un projet de développement d’un anticorps monoclonal destiné au traitement du cancer. Aux termes de l'accord, Novartis sera chargé de déposer les demandes d'enregistrement concernant le produit, baptisé Tislelizumab, et d'assurer sa commercialisation en cas d'approbation par les autorités sanitaires. En contrepartie, BeiGene recevra un paiement initial de 650 M$, qui pourrait s'accompagner du versement de 1,3 milliards de dollars en cas d'autorisations de mise sur le marché. L'accord exclut la Chine, où Tislelizumab a récemment été approuvé dans le traitement du lymphome de Hodgkin classique, du cancer de la vessie et du cancer du poumon.
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