Communication & Publicité : Clear Media / Aimia / JCDecaux, AntFin, JIC (Chine / Canada / France, Chine)
Basé à Montréal et coté à Toronto, le canadien Aimia, spécialisé dans la fidélisation de commerce et de voyages, a déboursé environ 75 millions de dollars canadiens (environ 50 M€) pour s’emparer de 10 % du capital de Clear Media, le principal opérateur chinois de panneaux d’affichages publicitaires coté à Hong-Kong. Ce dernier est déjà dans le viseur de la holding Ever Harmonic, composé de Zijing Han, P-dg de la structure à 40 %, Ant Financial, la fintech et société sœur d'Alibaba, JCDecaux à 23 % et une structure de JIC Capital Management à 7 % (lire aussi l’article CFNEWS : JC Decaux s'affiche en Chine). Le groupe coté canadien a acquis cette part minoritaire à travers une série d’achats de 58,8 millions de titres sur la plateforme boursière de Hong Kong, dont 19,6 millions détenues par des clients du fonds new-yorkais Mittleman Investment Management. Et le prix par titre d’achats s’élève à 7,12 HK$, s’alignant sur le prix de l’OPA amicale en cours initialisée par le consortium Ever Harmonic. Si l’OPA aboutit, le consortium international obtiendra 472 millions de titres, représentant environ 87,17 %, dont 50,9 % du capital détenus par Clear Channel KNR et le solde par le fonds britannique Mondrian Investment Partners. Les différents investisseurs souhaitent que Clear Media ne soit plus coté. Basé à Hong-Kong et en difficulté ces dernières années, Clear Media intervient dans l'exploitation de plus de 57 000 faces publicitaires dans 25 villes au 31 décembre 2019. Sur l'exercice 2019, la société a généré un chiffre d'affaires de 185,5 M€ en baisse de 20 % pour un résultat net négatif d'environ 10,8 M€.
Mode : Naf Naf (France)
Deux ans après la reprise par le groupe chinois La Chapelle, la marque Naf Naf a été mise en redressement judiciaire le 15 mai dernier par le tribunal de commerce de Bobigny. Deux offres de reprises ont déjà été déposées et seront étudiées lors d’une audience début juin. La marque a connu des difficultés avant la crise sanitaire du Covid-19. Avec 207,7 M€ de revenus en 2017, elle avait été rachetée par un consortium chinois, emmené par le groupe coté Shanghai La Chapelle Fashion, pour 52 M€ (lire aussi l’article : Naf Naf bat pavillon chinois). Et ce, auprès de Vivarte, en difficultés financières, qui avait cédé successivement Kookaï, Pataugas, Naf Naf, André, Besson, Chevignon, Cosmos et San Marina (lire aussi l’article : San Marina trouve chaussure à son pied). Naf Naf emploie aujourd’hui 1 170 personnes réparties entre 160 boutiques et 74 boutiques affiliées. Deux offres sont proposées par le turc Sy International et le français Beaumanoir (propriétaire de Cachecache, de Bonobo et de Morgan). La première prévoit le maintien de 923 salariés, 118 magasins et la totalité des boutiques affiliées, alors que la seconde entend en conserver beaucoup moins, seulement 263 salariés, 42 boutiques et 28 affiliées.
Logiciels : Dathena / CapHorn (Singapour / France)
CapHorn, dont le terrain de jeu se limite normalement à la France, signe un investissement à Singapour. Il participe à sa première opération en Asie, la série A de la start-up singapourienne Dathena. La cible, qui développe une solution permettant aux grosses structures d’identifier, classer et sécuriser leurs données confidentielles, lève 12 M$ auprès du chef de file Jungle Ventures, de Singapour également, de CapHorn, du fonds public Seeds Capital et des actionnaires existants Cerracap Ventures, VC californien premier investisseur de Dathena, et du fonds corporate de l'assureur japonais MS&AD. Cette société a été créée par Christopher Muffat il y a quatre ans, épaulé depuis 2017 par Christophe Aulnette (ancien patron de Microsoft France et Asie du Sud, de Netgem et d'Altran). Pour rappel, CapHorn avait réalisé trois investissements à l’étranger : ProcSea en Suisse, Potloc au Québec et FrenchFounders aux États-Unis (lire aussi l’article CFNEWS : Dathena donne accès à un VC français).
Vélo : VanMoof / Balderton Capital, Sinbon Electronics (Pays-Bas / Royaume-Uni, Taïwan)
La marque néerlandaise de vélo électrique VanMoof établit un nouveau tour de table de 12,5 M€. L’enveloppe est apportée par deux investisseurs, le VC londonien Balderton Capital et le groupe électronique taïwanais Sinbon Electronics. Fondée en 2009 par les frères Taco and Ties Carlier, la marque possède des boutiques à Amsterdam, Londres, New York, Paris et Tokyo. La nouvelle levée permet à VanMoof de poursuivre son expansion à l’international. Le fabriquant néerlandais a récemment lancé deux nouveaux modèle S3 et X3 à seulement 60 % du prix de leurs prédécesseurs, soit inférieurs à 2 000 euros, afin d'obtenir des nouveaux clients. Pour mémoire, la marque avait levé pour sa série A en juillet 2017 un montant de 4 M€. Deux ans plus tard, elle avait réalisé une opération de crowdfunding sur la plateforme en ligne Oneplanetcrowd.
Corporate Finance : CMC Capital (Chine)
La société de gestion chinoise CMC Capital Group a clôturé la levée pour son troisième véhicule à 950 M$. Baptisé CMC Capital Partners III, le véhicule, libellé en dollars américain, a dépassé sa taille initiale d’environ 800 M$ après avoir obtenu des engagements des investisseurs mondiaux. Ses LPs comprenaient des fonds de pension, des fonds souverains, des assureurs, des fonds de dotation et des family offices en Amérique du Nord, en Europe, au Moyen-Orient et en Asie-Pacifique. Comme ses deux fonds en dollars précédents, ce véhicule continuera à investir dans des sociétés innovantes dans divers secteurs, notamment les médias et le divertissement, la technologie et la consommation. idi Emerging Markets Partners s'est engagé à injecter 10 M$, via le véhicule Idi EM IV (lire aussi notre chronique précédente). Pour mémoire, ce dernier a annoncé un premier closing à 103 M$, en provenance d’investisseurs institutionnels et privés européens. Le hard cap a été fixé à 350 M$ (lire aussi l’article CFNEWS : Premier closing pour le fonds idi EM IV).
Fondée en 2010 par Ruigang Li et basée à Shanghai, Beijing et Hong Kong, la société de gestion chinoise gère désormais 2,5 Md$ via trois véhicules libellés en dollar américain et deux véhicules en yuan. La société a investi dans plus de 50 sociétés, comme par exemple, le fournisseur de technologie cinématographique IMAX China (coté à Hong Kong), les plateformes vidéo de Bilibili (coté au Nasdaq) et Kuaishou, et Perfect Diary, une marque de produits cosmétiques.
Restauration : Luckin Coffee (Chine)
Le Nasdaq a demandé à la chaîne chinoise de cafés Luckin Coffee de se retirer de la plateforme boursière, suite à un scandale autour d'une fraude massive ayant secoué la société. Lancée en 2018, la chaîne chinoise de cafés s'était donnée pour objectif de détrôner son rival américain Starbucks en Chine en poursuivant une stratégie de croissance agressive : la vente à emporter et très généreux bons de réduction. En à peine de deux ans, l’enseigne chinoise s’est dotée de 4 500 points de vente contre 4 300 établissements de son rival américain dans le pays. En mai 2019, elle s’est introduite au Nasdaq à 17 $ par titre pour une capitalisation boursière de 2,9 Md$. Mais la jeune société cotée a été accusée d’avoir falsifié son chiffre d’affaires ventes à hauteur de 2,2 milliards de yuans (environ 300 M€) en 2019, ses actions ont chuté depuis 25 $ à environ 3 $. Sa capitalisation boursière s’élève ainsi à 1,11 Md$.
Corporate Finance : SoftBank / Alibaba (Japon / Chine)
SoftBank, conglomérat télécom japonais et gestionnaire du plus grand fonds tech doté de près de 100 Md$ Vision Fund, vient de publier ses comptes clos en mars dernier avec une perte de 12,7 Md$ sur le compte de SoftBank et 18 Md$ sur le compte de Vision Fund. Le groupe japonais entendrait céder des "trésors" pour racheter ses propres titres et réduire significativement sa dette d’un montant total de 55 Md$. Il cèdera des titres d’Alibaba d'une valeur de 1 250 milliards de yens (11,5 Md$). En parallèle, Jack Ma, fondateur d'Alibaba, a décidé de quitter le conseil d'administration du géant japonais. Par ailleurs, SoftBank pourrait également céder une grande partie de titres de T-Mobile US (fusionné en avril dernier avec Sprint, filiale de SoftBank) à l’opérateur allemand Deutsche Telekom AG, mais aucun détail n’est encore dévoilé.
Et aussi :
Récemment implanté en France (Lieusaint, Seine-et-Marne), le groupe japonais Iris Ohyama, spécialisé dans la plasturgie et des boites de rangement en plastique pour 4,5 Md€ de chiffre d’affaires (en 2019), va créer une usine dédiée à la production de marques. Il investira environ 8 M€ pour installer 18 machines pour équiper cette nouvelle usine, qui devrait fabriquer entre 50 et 70 millions de masques par mois à partir d’octobre prochain avec 70 nouveaux emplois créés.
Bonne semaine !
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