Agroalimentaire : C3C / Nishimoto (France / Japon)
Déjà détenteur de 20 % du Comptoir des 3 Caps (C3C), le négociant japonais Nishimoto, coté à Tokyo, acquiert 70 % du capital du transformateur et distributeur du thon et du saumon frais. L’opération s'est réalisée via sa filiale néerlandaise NTC Wismettac Europe pour 35,7 M€ sur une valorisation de 51 M€, portant les parts détenues par le japonais Nishimoto à 90 %. Basée aujourd’hui à Thiais, la cible avait été fondée en 2004 par ses dirigeants Alain Bailly, Alireza Mohammady. Coiffant trois marques : Comptoirs océaniques, Cap cavally et Tropic Fish, le groupe, employant un effectif de 93 personnes, a enregistré une croissance consécutive de chiffre d’affaires depuis 2017 pour atteindre 124,6 M€ l’an dernier, pour un résultat net de 4,28 M€ (soit une hausse de 113 %). Pour mémoire, en février dernier, le groupe japonais, fort d’un chiffre d’affaires de 1,5 Md€, venait d’acquérir les 80 % restant de l’allemand SSP Konsumgüter pour lui faire une filiale à 100 %. Sa plateforme commerciale est ainsi renforcée par trois filiales dans les principaux pays européens : Royaume-Uni (Wismettac Harro Foods, filiale à 100 %), Allemagne (SSP Konsumgüter, filiale à 100 %), France (C3C, filiale à 90 %). Pour cette opération, l’acquéreur nippon s’est appuyé sur DS Avocats avec Bernard Tézé, Reiga Shimizu et Emma Quercy, les cédants (managers et fondateurs) étaient conseillés par Lincoln avec Ludovic Rodié et Frieh avec Emmanuel Scialom.
Biotech : Enterome / SymbBiosis, Takeda (France / États-Unis, Japon)
La biopharma Enterome, qui se base sur sa compréhension de l’interaction microbiome intestinal / système immunitaire pour développer des candidats médicaments, se finance à hauteur de 46,3 M€ pour son cinquième tour de table. La levée est principalement effectuée auprès de deux nouveaux entrants : SymBiosis LLC, un fonds basé à Washington, spécialisé dans le microbiome (et déjà actionnaire, en France, de Maat Pharma) et Takeda, son partenaire industriel depuis 2018. La plupart de ses actionnaires historiques - Seventure, Health for Life Capital, Principia, Omnes Capital et Nestlé Health Science contribuent aussi. Seuls Lumbeck et BMS (partenaire industriel de la société lui aussi) passent leur tour. Ce financement comporte également une tranche de la ligne de crédit que lui avait allouée la Banque Européenne d’Investissement lors du tour précédent (lire aussi l’article CFNEWS : Enterome avale un tour de série E).
Distribution : Bio c’ Bon (France / Japon)
Avec un chiffre d'affaires d'environ 150 M€, Bio c’ Bon, troisième acteur français de la distribution alimentaire biologique devrait intégrer le périmètre de la famille Zaouri, déjà actionnaire de Picard, qui est entré en négociations exclusives afin de prendre une participation majoritaire (lire aussi l’article CFNEWS : Bio c' Bon alimente une famille). Le solde est réparti entre des particuliers et le géant japonais de la grande distribution Aeon. Pour mémoire, le distributeur japonais s’était invité au capital du français à la hauteur de 19,9 %, en parallèle, il avait noué une joint-venture pour son développement au Japon (lire aussi : Bio c' Bon partage son caddie).
Mode : SMCP (France)
SMCP, le groupe à la tête de quatre marques de luxe accessible (Sandro Maje Claudie Pierlot De Fursac) coté sur Euronext Paris et contrôlé par le chinois privé Shandong Ruyi, renforce sa liquidité en mettant en place d’un PGE d’un montant de 140 M€, dont 90 % avec une maturité d’un et une option d’extension pouvant aller jusqu’à 5 ans additionnels. L’opération réunit un pool bancaire de 12 établissements : BNP Paribas, Crédit Agricole CIB, Société Générale, HSBC France, Commerzbank, Bank of America Merril Lynch International, LCL, Crédit Agricole IDF, Crédit du Nord, Arkea Banque Entreprises et Institutionnels, BRED Banque Populaire et Caisse d’Epargne IDF. Le groupe de la mode coté a enregistré un chiffre d’affaires de 228,7 M€ au T1 dernier, soit en baisse de 16,7 %. Son chiffre d’affaires a été pénalisé par le covid-19 en France, En Chine continentale, les ventes se sont améliorées depuis mars dernier avec les premiers signes d’une reprise. SMCP s’appuie également sur d’autres initiatives pour renforcer sa flexibilité financière. Il s’engage à ne pas verser de dividendes pour les années 2020 et 2021. Il a par ailleurs obtenu une suspension de ses covenants financiers (covenant Holiday) pour l’exercice 2020 et un assouplissement de ses covenants financiers pour l’exercice 2021.
Matériel médical : Lumibird / Ellex (France / Australie)
Fort d'un chiffre d'affaires de 110 M€, Lumibird, fabricant breton coté de lasers à usage professionnel, a finalisé l’acquisition du pôle laser et ultrason d’Ellex, pour 62 M€ (100 MAUD) (lire aussi : Lumibird en bon chemin vers l'Australie). Ayant généré 65,5 MAu$ (environ 38 M€) de revenus pour un Ebitda de 9,5 MAu$ (environ 5,55 M€) sur l’exercice clos en juin 2019, la cible comprend la marque Ellex, le site de R&D et production situé à Adelaïde (Australie) et le réseau commercial en Australie, au Japon, aux États-Unis, en Europe (France et Allemagne). L’opération permet au groupe français de doubler la taille de la division médicale à environ 80 M€ de revenus et de tabler 90 M€ à horizon 2021. Il y a trois semaines, le fabricant breton coté de lasers à usage professionnel a bouclé une augmentation de capital sur-souscrite à hauteur de 195 % pour un montant global de 36,5 M€ et destinée à financer sa future politique de croissance externe (lire aussi l’article : Lumibird finance sa croissance externe).
Imagerie : Olympus (Japon)
Coté à Tokyo, Olympus Corporation, acteur majeur dans l’imagerie, s’est retiré du marché photographique, en cédant ses activités d’appareils photo au fonds compatriote Japan Industrial Partners pour un montant confidentiel. Présent sur ce marché depuis 1936, le groupe japonais se concentre sur ses divisions de l’imagerie médicale et de matériels industriels. Ayant les smartphones comme concurrents, les appareils photo de la marque Olympus sont déficitaires consécutivement pour les trois dernières années, son chiffre d’affaires s’élevait à environ 364 M€ pour une perte de plus de 83 M€. La transaction devrait être signée fin septembre pour une finalisation à la fin de l’année.
Services informatiques : Iris Group / Livia Group (Japon, Belgique / Allemagne)
La holding industrielle allemande Livia Groupe acquiert, via Westpole -société italienne dans son portefeuille depuis 2018-, l’activité Hybrid Technology Solutions (HTS) d’Iris Group, filiale belge du japonais Canon Group, pour un montant confidentiel. La cible comprend des activités HTS en Belgique, Italie et à Luxembourg ou encore une entité destinée aux institutions européennes nommée « International Organizations » pour un effectif de 320 personnes. La marque italienne Westpole emploie aujourd’hui 250 salariés pour un chiffre d’affaires de 40 M€. Présente uniquement en Italie avec quatre bureaux (Rome, Milan, Vénice et Bologne), elle accélère ainsi son développement en Europe grâce à cette acquisition. Pour cette cession, Iris Group a été conseillée par Bryan, Garnier & Co et KPMG.
Internet : Tencent / Warner et Iflix (Chine / États-Unis et Malaisie )
Pour renforcer sa présence, le géant chinois Tencent, coté à Hong Kong effectue deux opérations. D’une part, il a pris une participation de 1,6 % dans Warner Music, la troisième maison d’édition de disques, lors de son IPO au Nasdaq en juin. Tencent, déjà actionnaire du numéro 1 du monde Universal Music Group (UMG) depuis peu de temps (lire aussi notre chronique précédente), a déboursé 200 M$ contre ces 1,6 %. D’autre part, il a acquis la plateforme de streaming malaisienne Iflix pour « plusieurs dizaines de millions de dollars », selon le Variety. Cette acquisition complète sa propre plateforme WeTV lancée l’an dernier pour couvrir l’Asie du Sud-Est. Fondé en 2014, Iflix a levé au total 348 M$ depuis sa création, selon le Crunchbase. La plateforme a souffert de difficultés en raison de la crise sanitaire du covid-19.
Corporate Finance : Nanfeng Capital (Chine)
Jennifer Yu Liping, présidente non exécutive de Rothschild en Grande Chine, a créé une société de gestion, baptisée Nanfeng Capital et dotée de trois antennes à Shanghai, Londres et Hong Kong. Le fonds a annoncé un premier closing pour son premier véhicule à 500 M$, selon le journal chinois PE Daily. Rothschild est en même temps actionnaire minoritaire de la société de gestion et LP du premier véhicule. Récolté principalement auprès des institutionnels et family office, le véhicule, dédié à LBO en Chine, a pour ambition de lever jusqu’à 1 Md$ et d’investir dans les trois secteurs principaux : l’industrie, la santé et la consommation, avec des tickets entre 50 M$ et 200 M$. Diplômée de l’Université des finances et de l'économie de Shanghai, Jennifer Yu a précédemment dirigé les activités chinoises de la banque Rothschild jusqu'en décembre 2017, date à laquelle Elizabeth Wang lui a succédé. Pendant sa carrière d’une dizaine d’année chez Rothschild, elle a impliqué dans une quarantaine de projets d’envergure, comme l’acquisition de Pirelli par ChemChina pour 7,1 Md€, l’acquisition minoritaire de PSA Group par Dongfeng Corporation, et l’achat de SGD Pharma par China Jianyin (JIC) en 2016. Notamment, elle avait joué un rôle important, aux côtés de Meyrick Cox, Hans-Olov Olsson, Pehr Gyllenhammar, dans les négociations de l'acquisition emblématique de Volvo Cars pour 1,8 Md$ par le constructeur privé automobile Geely en 2010, et aidant Geely à obtenir le soutien/financement du gouvernement chinois.
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