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Asie : Bureau Veritas, Ceva, GXG, Wirecard...


| 1763 mots
Shenzhen Total-Test

Shenzhen Total-Test

Chronique Asie, CFNEWS

Services & Conseil aux entreprises : Bureau Veritas / Shenzhen Total-Test (France / Chine)

Bureau Veritas, pesant 4,8 Md€ de revenus, cible, une nouvelle fois, la Chine, comme territoire pour ses opérations de croissance externe après son achat de Shandong Cigna au premier trimestre 2018. Le groupe coté de certification se dotera de 10 M€ de chiffre d'affaires supplémentaires et des 340 employés à la suite du rachat de la société chinoise Shenzhen Total-Test Technology, spécialisée dans les analyses alimentaires. Fondée en 2008 et basée à Shenzhen (près de Hong Kong), la cible dispose de nombreuses accréditations pour les analyses alimentaires et de capacités d’essais en laboratoire et mobiles, sur les sites de ses clients avec plus de 30 catégories de produits, comprenant les produits agricoles, les produits alimentaires transformés, les additifs, l’alimentation infantile et la nourriture pour animaux ainsi que les produits cosmétiques non médicaux. Elle s’adresse à l’ensemble de la chaîne de valeur, de l’agriculture à la restauration, en passant par la transformation, la distribution et les organismes publics.

L’opération renforce la présence du groupe dans le secteur de la sécurité et de qualité des aliments, dont la demande du public chinois entraîne davantage de réglementations et de services de conformité. Suite à cette acquisition, Bureau Veritas emploie désormais plus de 15 000 personnes en Chine : c'est le pays le plus important du groupe en termes d’effectifs mondial (75 000 personnes).

Parma : Ceva (France)

Ceva Santé Animale

Ceva Santé Animale

Cinq ans après son LBO quaternaire avec Temasek Holdings, CDH Investments et leurs co-investisseurs (lire aussi : Ceva boucle un important refinancement), Ceva, qui avait alors été valorisé plus de 1,5 Md€, se refinance. Le groupe girondin de santé animale dont la majorité du capital est toujours détenue par son équipe de management et ses salariés, vient, en effet, de réunir un package de 2,15 Md€ apporté par Barclays Bank, Crédit Agricole CIB, Natixis et Nomura. Comprenant un term loan B, une ligne d'acquisitions et de capex, et un RCF, ce financement doit lui permettre de refinancer sa dette existante et de poursuivre son développement. Emmené par le Dr Marc Prikazsky, Ceva a, pour rappel, engrangé un chiffre d'affaires de 1,1 Md€ en 2017, en croissance de 20 %.

Après le rachat du fabricant finistérien de machines automatisées pour les couvoirs ID Projects en début d'année 2016, puis celui des laboratoires indiens Polchem, dédiés aux secteurs avicole et laitier, il a également mis la main, en juin 2016, sur le leader français des vaccins vétérinaires sur-mesure Biovac, puis sur la société brésilienne de santé animale Hertape et sa JV Inova Biotecnologia quelques mois plus tard.

Mode : GXG (Chine)

Après un an de préparation, le groupe chinois de mode masculine GXG, aux 3,787 milliards de yuans de revenus (500 M€) devrait enfin s’introduire en Bourse à Hong Kong. Ses principaux concurrents sont tous cotés comme Shan Shan et Cabbeen à Hong Kong, et Peace Bird à Shanghai. L Catterton Asia, bras d’investissement du groupe LVMH et du groupe Arnault en Asie, est actionnaire de contrôle avec 70 % du capital, le solde étant entre les mains du management. Cette part majoritaire avait, pour rappel, été acquise en 2016, pour 600 M$ (environ 4 milliards de yuans). Fondé en 2007, GXG, qui coiffe cinq marques principales (GXG, gxg.jeans, gxg.kids, Yatlas et 2XU), emploie aujourd’hui environ 4000 salariés repartis entre 2250 boutiques ou points de vente en Chine. En Chine continentale, le portefeuille du fonds L Catterton Asia comprend principalement trois groupes : Xin Hee (propriétaire de la marque Jorya), Trendy Group (propriétaire de la marque Ochirly), dédié à la mode féminine, ainsi que Marubi, spécialisé dans les produits cosmétiques, tous planchant actuellement sur leur IPO.

Fintech : Softbank / Wirecard (Japon/ Allemagne)

Cotée à Francfort et basé à Grasbrunn (près de Munich), Wirecard, fintech allemande, va recevoir 900 M€ du conglomérat télécom nippon, Softbank, qui va souscrire des obligations convertibles à cinq ans. Il pourra les convertir en actions, au prix unitaire de 130 €, soit légèrement au-dessus du cours de Wirecard à la Bourse de Francfort de la veille à la clôture (123,50 €). Une fois que les obligations seront toutes converties, elles représenteront presque 7 millions de titres ordinaires, soit environ 5,6 % du capital. L’opération intervient dans un contexte compliqué pour le groupe coté allemand. Il a été accusé par le journal britannique Financial Times via un article paru en début de l’année de fausses écritures comptables destinées à gonfler les recettes du groupe pour attirer les investisseurs. Le mois dernier, Wirecard a déposé une plainte visant le journal britannique et l'un de ses journalistes. Ce mois-ci, la BaFin, le gendarme allemand des marchés, a également, de son côté, déposé une plainte auprès du parquet de Munich pour manipulation présumée de marché, moins de dix personnes sont visées : deux journalistes du Financial Times avec des vendeurs à découvert.

Toursime : Thomas Cook (Royaume-Uni)

Agée de près de 200 ans, l’agence de voyages Thomas Cook pourrait être cédée après une année difficile l'an passé, d’après Sky News. Sa capitalisation boursière avait perdu 80 % de valeur sur l'année. La chaîne de télévision britannique a relevé une liste de prétendants potentiels comme les fonds KKR, EQT et le conglomérat privé chinois Fosun. Ce dernier est connu pour son rachat de la marque emblématique française Club Méditerranée et aussi de la québécoise, Cirque du Soleil. La difficulté de la vente de Thomas Cook repose sur ses activités de transports aériens, qui seront obligatoirement cédées à investisseurs européens. Il y a deux mois, le groupe de tourisme a lancé un projet d'évaluation pour cette entité en vue d’une cession potentielle. Lufthansa a manifesté son intérêt pour les activités allemandes de transport aérien.

Restauration : Luckin (Chine)

Luckin Coffee

Luckin Coffee

Luckin Coffee, dont l'ambition est de détrôner Starbucks en Chine, a effectué une demande officielle d'introduction en Bourse aux États-Unis. Âgé d'à peine deux ans, le groupe chinois possède déjà plus de 2 300 points de vente à travers l'empire du milieu. Il vient de boucler son tour de table de série B de 150 M$, mené par BlackRock. L’opération a valorisé la cible 2,9 Md$ avant son IPO. Créé en 2017, Luckin propose en majorité des points de vente minimalistes (sans fauteuil), avec des cafés préalablement payés sur une application mobile, puis à emporter ou à se faire livrer à la maison ou au bureau. Un modèle, qui séduit aussi bien les jeunes que les cols blancs, mais qui a entraîné en même temps des pertes considérables. En 2018, elles se sont élevées à 241 M€, pour un chiffre d'affaires de 125 M€. Depuis sa création, il a levé au total 550 M€ via trois tours de table, auprès des investisseurs comme BlackRock, CICC, GIC et Centurium Capital.

Internet : Douyu (Chine)

Douyu, plateforme de streaming dédiée aux jeux-vidéo, vise une IPO à 500 M$ aux États-Unis. Soutenue par le géant de l’internet chinois Tencent, elle a en effet déposé une demande d’introduction sur le NYSE. Fondé en 2013, Douyu, à l’image de Twitch d’Amazon, a levé au total 1,1 Md$ via cinq tours de table depuis sa naissance. La cible a enregistré un chiffre d’affaires de 3,57 milliards de yuans (470 M€), en hausse de 48 %, mais pour une perte de 818 millions de yuans (108 M€). Le marché chinois du streaming jeux-vidéo est très dynamique, comptant presque cinq fois plus d’utilisateurs actifs quotidiens qu’aux Etats-Unis en 2018. Au premier trimestre, Douyu revendiquait 159,2 millions d’utilisateurs actifs mensuels. Pour rappel, son concurrent Huya a déjà réussi son IPO en mai 2018 avec une levée de 327 M$. À noter que son cours a augmenté de presque 90 % par rapport à l’offre de son introduction, soit 12$.

Et aussi :

Coté sur Euronext et détenu majoritairement par le chinois Shandong Ruyi, le groupe de la mode SMCP a signé un partenariat avec JD.com, e-commerçant chinois qui est également un actionnaire important de Farfetch. Le partenariat s’inscrit dans la stratégie digitale du groupe en Asie-Pacifique également la stratégie omnicale visant à conjuguer le meilleur de ses ventes en ligne et en magasins. Fort d’un chiffre d’affaires de plus d’1 Md€ l’an dernier, le groupe tricolore compte aujourd’hui 137 points de vente dans 23 villes chinoises depuis son premier à Shanghai qui avait ouvert ses portes en 2013.

Après son rachat par Shanghai La Chapelle en 2018 pour environ 56 M€ (lire aussi Asie : Axa, PSA, Saint-Gobain, TNP, Naf Naf...), la marque de la mode féminine Naf Naf a ouvert les portes de son premier magasin à Shanghai le 19 avril dernier. Une deuxième boutique sera ouverte dans la capitale chinoise Beijing. La marque française entend atteindre 500 points de ventes à travers le monde dont 200 dans l’Hexagone sur son prochain plan quinquennal.

Malgré la pression commerciale aux États-Unis sur les équipements pour le réseau 5G et l’arrestation de sa CFO Meng Wanzhou à Vancouver, Huawei, l'équipementier télécom et fabricant de smartphones, a enregistré un chiffre d’affaires de 26,8 Md$ pour le premier trimestre, soit une hausse de 39 %. Par ailleurs, il a remporté 40 contrats pour la construction du réseau 5G.

Theranexus, biopharmaceutique dans le traitement des maladies neurologiques et dans le développement de candidats-médicaments agissant sur l'interaction entre neurones et cellules gliales, a obtenu un brevet en Chine pour son candidat-médicament THN102. Ce brevet a été octroyé au Commissariat à l'Énergie Atomique et aux Énergies Alternatives (CEA) par l'Office Chinois des Brevets (SIPO). La taxe de délivrance a été payée le 27 mars 2019. Theranexus jouit d'une licence exclusive sur ce brevet.

Coté à Hong Kong, le géant chinois Tencent a investi dans le service bancaire mobile en Argentine Uala pour un montant resté confidentiel. La cible a déjà établi trois tours de tables avec une levée totale de 44 M$ depuis sa naissance. Elle compte déjà des investisseurs de renom comme George Soros, Goldman Sachs et Point72 Ventures etc.

Bonne semaine !

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