Électronique : Tronics Microsystems / TDK, Thalès Avionics (France / Japon, France)
Cotée sur le marché d’Euronext Growth, la PME grenobloise Tronics Microsystems lance une augmentation de capital de 28,9 M€. Filiale à 74 % du groupe japonais TDK Corporation depuis 2017 à l’issue d’une OPA (lire aussi l’article : Tronics capté par un japonais), le concepteur et fabricant de composants électroniques pour capteurs, est aujourd’hui en délicatesse financière. TDK Electronics AG, filiale allemande du groupe japonais, s’est engagée à souscrire par compensation de créances, soit un engagement de souscription compris entre 74,26 % et 100 % des actions nouvelles. Thales Avionics, autre actionnaire important qui détient 19,86 % du capital de Tronics avant l’opération, pourrait souscrire, en numéraire, une partie de ses droits préférentiels de souscription afin de conserver une participation d’environ 10 %, soit un montant d’1 M€. L’AMF a approuvé cette opération, orchestrée par Gilbert Dupont. La souscription des actions nouvelles est ouverte du 12 jusqu'au 25 novembre inclus. Les actions nouvelles sont émises à un prix de souscription unitaire de 5,40 €, dont un euro de valeur nominale et 4,40 € de prime d’émission, soit 28 948 773,60 €. L’augmentation de capital a pour but d’assainir la situation financière de Tronics en reconstituant ses capitaux propres aujourd’hui négatifs, afin de lui permettre de poursuivre la dynamique de croissance de ses activités. Au 31 août 2021, les capitaux propres de Tronics s’élevaient à -25,3 M€, l’endettement brut de Tronics, principalement lié à l’endettement vis-à-vis de sa maison-mère, atteignait 45,56 M€. La trésorerie disponible s’établissait, quant à elle, à 3,9 M€, en août dernier. Son chiffre d'affaires pour le semestre (du 1er avril au 30 septembre 2021) s’élevait à 6,4 M€, en hausse de 66 % par rapport à la même période l'an dernier. Basé à Tokyo, TDK, fondé en 1935, dispose d’une large gamme de produits dans divers secteurs électroniques pour un chiffre d’affaires 13,3 Md$ en employant 129 000 salariés dans le monde.
Infrastructure & Energie: Apex Energies / Macquarie AM (France / Australie)
Apex Energies va poursuivre son ambition de devenir leader des panneaux solaires en toiture en France, en passant sous le contrôle d'un investisseur de long terme. Le développeur d'énergies solaires, basé à Montpellier, va accueillir comme actionnaire majoritaire, à hauteur de 90 %, le fonds d'infrastructures australien Macquarie Asset Management (lire aussi l’article sur le site CFNEWS INFRA : Apex Energies sous le contrôle d'un fonds infra). La prise de participation est réalisée, en fonds propres, à l'issue d'un appel d'offres mené par BNP Paribas, mandaté par Apex pour, initialement, organiser une nouvelle levée de fonds afin de financer ses projets. Au vu des nombreuses marques d'intérêts reçues, les actionnaires du développeur - Idia Capital Investissement, Crédit Agricole et Bpifrance, Pascal Marguet, son actuel président, et Carlos Herrera Malatesta, son directeur général, ainsi que deux salariés du groupe - ont finalement décidé de s'adosser à un investisseur de long terme, à la force de frappe considérable. La prise de participation est réalisée pour le compte du Macquarie Green Investment Group Renewable Energy Fund 2 (1,6 Md€ levés pour investir les énergies renouvelables, avec un horizon de 25 ans), qui vient de signer une exclusivité avec ce consortium d'investisseurs. Tous étaient entrés au capital en 2018, lors d'une première levée de fonds de plus de 8 M€. À l'occasion de cette opération, Pascal Marguet signe sa sortie, tandis que Carlos Herrera Malatesta conserve le solde des 10 %. La valeur d'entreprise que fait ressortir cette prise de participation, dont le closing est attendu au premier trimestre 2022, n'est pas dévoilée.
Santé : EQT / Icon Group (Suède / Australie / Chine)
EQT, GP suédois gérant 70 Md€, va acquérir le groupe australien spécialisé dans le traitement de cancer Icon Group, auprès d’un consortium composé de Goldman Sachs Asset Management, QIC (Queensland Investment Corporation) et Pagoda Investment, fonds chinois du secteur de la santé, sur une base de valorisation 2,3 milliards de dollars australiens (1,67 Md$). EQT acquerra une participation de 70 %, tandis que Goldman en conservera 17 % et que la direction de l'entreprise et les médecins réinvestiront aux côtés d'EQT, en prenant 13 %. Icon a été conseillé par Goldman Sachs, Jefferies Australia, KWM et PwC. EQT a été représenté par Morgan Stanley, Herbert Smith Freehills, Deloitte et PwC. Morgan Stanley et les cinq autres banques - Barclays, Crédit Agricole, MUFG, HSBC et ING - devraient fournir environ 1 Md$ de dette pour soutenir l’opération. Fondée en 2015 et basée à Brisbane (Queensland), la cible fournit de soins contre le cancer, et s'est développée à Singapour, en Chine continentale, à Hong Kong et en Nouvelle-Zélande. Gérant actuellement le plus grand programme privé d'essais cliniques sur le cancer en Australie, elle possède 48 centres de cancérologie et centres spécialisés, dont des hôpitaux de jour du service d'oncologie médicale, des installations de radio-oncologie et des centres complets qui réunissent les deux disciplines. Elle propose également Epic et Slade Pharmacy avec de services de gestion des médicaments et de services pharmaceutiques aux secteurs hospitalier et oncologique, et Slade Health : le plus grand préparateur de chimiothérapie d'Australie, avec trois sites de fabrication sur la côte est approuvés par la TGA (Therapeutic Goods Administration) et un projet en développement en Nouvelle-Zélande. Pour mémoire, Goldman Sachs a investi dans Icon en 2017, à la tête d'un consortium qui comprenait également QIC et Pagoda pour une valorisation de 1,1 Md$, soit 16 fois l’Ebitda. Le fonds australien Quadrant Private Equity, qui s’était invité au capital via une opération majoritaire en 2014, a réalisé sa sortie à travers cette transaction, les fondateurs d'Icon, Stuart Giles et Cathie Reid, ont également réduit leurs participations.
Internet: Paytm (Inde)
La fintech indienne Paytm a levé 2,47 Md$ lors de la plus grande IPO inédite en Inde sur la plateforme boursière de Mumbai. Néanmoins, les actions de la société indienne de paiement numérique Paytm ont déçu leurs débuts dans sa première journée de cotation, soit jeudi 18 novembre dernier, avec une chute de 27 % en dessous de son offre initiale. D’après des analyses, les investisseurs s'inquiètent de ses perspectives à long terme et de sa capacité à réaliser un profit. Son cours a augmenté depuis le début de la semaine pour atteindre plus de 1750 roupies indiennes, mais est toujours en baisse de plus de 18 % par rapport à son prix d'offre, soit 2150 roupies indiennes par titre. Fondée en 2010 par Vijay Shekhar Sharma et basée à Noida, dans la banlieue de Delhi, la fintech a développé une plateforme financière en ligne et mobile que les Indiens utilisent pour des services quotidiens tels que l’achat et le paiement pour des services publics comme facture d'électricité etc. Elle a réduit sa perte d'exploitation à 16,55 milliards de roupies indiennes (220,6 M$) au cours de l'exercice clos en mars 2021, contre 24,68 milliards (329 M$) il y a un an. Il compte son homologue chinois Ant Group, le fonds Vision de Softbank et Berkshire Hathaway parmi ses investisseurs.
Nomination Fonds : Vision Fund (Inde et Chine)
SoftBank Vision Fund a nommé Sumer Juneja, qui dirige ses investissements en Inde, et Dennis Chang, sur les investissements en Chine, au rang de managing partner. Ces derniers sont deux des quatre personnes promues, aux côtés de Lydia Jett et Vikas Parekh, basés aux États-Unis. Diplômé de London School of Economics and Political Science, l’Indien a rejoint SoftBank en 2018 en tant qu'associé pour créer l’implantation locale pour le fonds gérant plus de 100 Md$. Il a dirigé des investissements dans la plateforme de livraison de plats Swiggy, la startup de l'e-commerce Meesho et d'autres comme la société d'ingénierie Eruditus. Avant de rejoindre SoftBank, il exerçait chez Norwest Venture Partners où il était directeur du bureau indien. Formé à Stanford University, Dennis Chang a intégré le fonds en octobre 2019 en tant qu’associé. Basé à Hong Kong, il a travaillé pour la banque d’affaires Goldman Sachs pendant plus de 14 ans. En Chine, Chang a réalisé des investissements dans l'application d'entraînement Keep, la plateforme de livraison d'épicerie Dingdong Maicai etc.
Études : Capital-innovation en Chine 2021
Les jeunes sociétés chinoises ont levé 80,6 Md$ dans la catégorie de capital-innovation entre janvier et octobre 2021, a révélé GlobalData, société d'analyse de données et de conseil, basée à Londres. Selon l’étude, malgré le contexte de la pandémie de covid-19, la Chine reste toujours la destination d'investissement préférée des investisseurs mondiaux en capital-innovation dans la région Asie-Pacifique. Entre janvier et octobre 2021, un total de 3 340 levées ont été annoncées dans le pays. Des grosses levées ont été réalisées en octobre dernier, comprenant 1,2 Md$ levés par T3 Travel (plateforme de VTC), 563 M$ pour Dreame (fabricant d’électroménager) et 500 M$ pour HT Aero (mobilité aérienne urbaine, en anglais Urban Air Mobility).
Et aussi :
Engie Lab Singapour, une entité de la Recherche et de l'Innovation du Groupe Engie, a obtenu un nouveau contrat de subventions gouvernementales de plus d’1 M€ pour une durée de trois ans. Cette subvention soutiendra le développement de nouvelles compétences autour de systèmes de refroidissement bas carbone, du verdissement des data centers et de l’intégration des énergies renouvelables au mix énergétique local.
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