Corporate Finance: Eurazeo Smart City II (France / Asie)
Smart City II dépasse désormais la taille de son prédécesseur. Le FPCI d'Eurazeo visant les technologies numériques au service de la transition vers des villes plus durables a réalisé en décembre son deuxième closing à 150 M€, contre 140 M€ pour Smart City I. Sur la route depuis deux ans et piloté par les équipes de l'ex Idinvest, renommé Eurazeo Investment Manager suite à la montée à 100 % d'Eurazeo dans la société de gestion tech, le véhicule avait réuni 80 M€ lors d'une première étape début 2021. Si le hard cap avait été fixé à 200 M€, l'objectif de l'investisseur est revu à la hausse, passant de 150 M€ à 250 M€, attendu à la fin du deuxième trimestre au plus tôt. Cette seconde phase de levée fut très internationale, marquée par les souscriptions du Fonds européen d'investissement (FEI), du Korean Venture Investment Corporation (KVIC), du singapourien Momentum Venture Capital (SMRT), et de l'électricien allemand SWK et du conglomérat thaïlandais Siam Cement Group (SCG) côté industriels. Des nouveaux LPs rejoignant notamment Stellantis, EDF, Mainova, RATP, Total, le logisticien allemand Duisport, le promoteur immobilier thaïlandais Sansiri, l'assureur Pro BTP et des family office (lire aussi l’article CFNEWS : Eurazeo Smart City II poursuit sa route).
Corporate Finance : Tikehau (Singapour, France)
Tikehau Capital a réussi à faire introduire en bourse Pegasus Asia à Singapour, son troisième Spac et son premier coté à Singapour. La Spac a levé avec succès 170 millions de dollars singapouriens (environ 110 M€) via une introduction en Bourse. Pegasus Asia entend se concentrer sur les secteurs de la technologie, incluant ceux de la consommation, de la finance, de l’immobilier, de l'assurance, de la santé, et des services numériques, principalement, en Asie-Pacifique mais pas exclusivement. Neil Parekh, responsable de l'Asie, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande pour Tikehau Capital, dirigera Pegasus Asia en tant que CEO. Tout comme les SPACs Pegasus Europe et Pegasus Entrepreneurs lancés en 2021, Pegasus Asia a été lancé par Tikehau Capital avec ses co-sponsors Financière Agache (holding du patron du luxe de LVMH, Bernard Arnault), Jean-Pierre Mustier et Diego De Giorgi. Citigroup et UBS ont dirigé l'offre. L’introduction en bourse, par Pegasus Asia, a marqué l’une des premières cotations de SPAC sur une grande bourse asiatique, qui est accompagnée par une autre, Vertex Technology Acquisition Corp (VTAC), soutenue par le fonds souverain du pays Temasek. Les opérations Spac à Singapour représentent ainsi les premières dans la région depuis que la frénésie de chèques en blanc aux États-Unis il y a deux ans. Comme la réglementation américaine est devenue plus sévère, la demande s'y est ainsi calmée. Les Spac sont des holdings cotées en bourse pour fusionner avec de société afin d'introduire cette société en bourse, dans le but de réduire des délais de cotation. Les opérations interviennent après que Singapore Exchange a mis en place un cadre réglementaire assoupli l'année dernière pour stimuler un marché en déclin en terme d'IPO. La plateforme boursière de Hong Kong a, pour sa part, lancé son propre cadre au début de l’année.
Automobile : Stellantis / Dongfeng (France / Chine)
Présent au capital du constructeur automobile tricolore PSA depuis 2014, le chinois Dongfeng s’allège encore dans le capital de Stellantis, issu de la fusion du groupe PSA et de Fiat Chrysler Automobiles. Après une cession de 36,1 millions d'actions de Stellantis (1,15 %) en automne dernier (lire aussi notre chronique précédente), il a réalisé une vente de 40 millions d’actions (soit 1,28 % du capital), via un placement accéléré auprès des investisseurs institutionnels, pour un montant de 732 M€, soit 18,30 euros par action. Dongfeng, qui détenait 4,5 % du capital post-operation, ne possède plus que 3,22 % du capital de Stellantis, soit environ 100 millions d’actions. Selon le cours actuel, la valeur de ses parts représente environ 1,734 Md€. Entré au capital de PSA en 2014 pour une opération de sauvetage du constructeur - alors en difficulté - aux côtés de l’État français, le chinois Dongfeng Motor ne sera plus actionnaire du groupe Stellantis d’ici la fin d’année, conformément à l’accord lors de la fusion entre PSA et FCA. C’était une condition imposée par les autorités des États-Unis pour approuver l’opération. Les trois principaux actionnaires de Stellantis sont respectivement la famille Agnelli via Exor NV (14,4 %), la famille Peugeot via Peugeot Invest (7,2 %), qui pourra encore en racheter 1,5 %, ou encore l’État français via la Bpifrance (6,2 %).
Internet : Invesco / Swiggy (États-Unis / Inde)
L’asset manager Invesco, coté à New York, a mené un tour de table de 700 M$ pour la plateforme de livraison basée en Inde Swiggy sur une base de valorisation de 10,7 Md$ (selon la CNBC). La levée de fonds inclut notamment des nouveaux investisseurs Baron Capital Group, Sumeru Venture, IIFL AMC Late Stage Tech Fund, Kotak, Axis Growth Avenues AIF-I, Sixteenth Street Capital, Ghisallo, Smile Group et Segantii Capital. Les investisseurs existants Alpha Wave Global (ex Falcon Edge Capital), Qatar Investment Authority, ARK Impact et Prosus ont également remis au pot. L’opération a fait à la cible la troisième société la plus valorisée du pays derrière Flipkart et Byjus. La levée de fonds intervient six moins après que SoftBank Vision Fund 2 et Prosus Ventures ont mené un tour de table de 1,25 Md$, suivi par la Qatar Investment Authority (QIA), Alpha Wave Global, sur une base de valorisation de 5,5 Md$. Fondée en 2014, Swiggy compte plus de 1 85 000 restaurants partenaires et magasins dans plus de 500 villes. Il a développé plusieurs plateformes comme Instamart (épicerie en ligne), Swiggy Genie (service de ramassage et de dépôt), Swiggy One (programme d’adhésion pour ses 100 millions d’utilisateurs). Dans ce secteur, il affronte plusieurs concurrents comme Zomato, agrégateur coté de restaurants et de livraison de nourriture, Dunzo (affilié à Reliance Retail), BigBasket (propriété de Tata), Flipkart (filiale de Walmart), l’américain Amazon ou encore la startup locale Zepto, soutenue par Y-Combinator.
Immobilier & logistique : GLP Vietnam (Vietnam)
Après l’arrivée sur le marché vietnamien en 2020 via une JV créée avec SLP (SEA Logistic Partners), le singapourien GLP lance un premier véhicule dédié à logistique au Vietnam baptisé GLP Vietnam Development Partners I (GLP VDP I). Avec un objectif de capacité d'investissement de 1,1 Md$, le véhicule reçu des engagements d'un groupe d'investisseurs en Asie, en Europe, en Amérique du Nord et au Moyen-Orient, comme des fonds de pension, des fonds souverains et des compagnies d'assurance. Parmi eux, figurent-ils notamment le gestionnaire de fonds de pension néerlandais APG Asset Management et le groupe de services financiers Manulife, dont le siège social est à Toronto. GLP VDP I se concentrera sur le développement d'installations logistiques modernes et conformées aux initiatives ESG dans les deux grandes métropoles locales Hanoï et Hô Chi Minh-Ville. Son portefeuille sera doté de six sites de développement d'une superficie totale de près de 900 000 mètres carrés et disposera d'un solide pipeline de développement de d'autres opportunités.
Industries : Baring Asia / Interplex / Blackstone (Singapour / États-Unis)
Baring Private Equity Asia (BPEA), basé à Hong Kong, a cédé Interplex, entreprise d'ingénierie de précision basée à Singapour, à Blackstone Group pour une valeur d'entreprise de 1,6 Md$. Anciennement connue sous le nom d'Amtek Engineering, la cible, fondée en 1970 et basée aujourd’hui à Singapour, se spécialise dans la fabrication de composants utilisés dans les véhicules électriques, la conduite autonome, la santé ainsi que le cloud. La société a développé de solides capacités de R&D et dispose d’un portefeuille de clients de grands industriels avec une empreinte de fabrication couvrant 13 pays et un effectif de 13 000 personnes réparties entre 33 sites. Pour mémoire, Baring Asia a repris Interplex en 2016 auprès d'investisseurs dont CVC Capital Partners et Standard Chartered Private Equity, et l'a privatisé dans le cadre d'une transaction d'environ 450 millions de dollars australiens (320 M$).
Blockchain : Animoca Brands / Liberty City Ventures (Chine / États-Unis)
Le fonds américain Liberty City Ventures a mené un tour de table de 359 M$ sur la société de Hong Kong Animoca Brands pour une valorisation pré-money de 5,1 Md$, soit plus du double de sa valorisation en octobre dernier. De nombreux investisseurs ont suivi comme 10T Holdings, C Ventures, Delta Fund, Gemini Frontier Fund, Gobi Partners Greater Bay Area, Kingsway, L2 Capital, Mirae Asset, Pacific Century Group, ParaFi Capital, Provident, Senator Investment Group, Sequoia China, Smile Group, Stable Asset Management, Soros Fund Management, Wildcat Capital Management, Winklevoss Capital, etc. Fondée en 2010, Animoca Brands développe, en s’appuyant sur la technologie blockchain, des jetons non fongibles (NFT) - des actifs cryptographiques uniques - à utiliser dans les jeux. Il a progressivement étendu ce concept à des applications non liées au jeu. Pour mémoire, lors d’un tour de table en octobre dernier, la société hongkongaise avait été valorisée 2,2 Md$ avec un montant de la levée de 65 M$. Précédemment, trois mois avant, elle avait été valorisée 1 Md$. Selon les données de Crunchbase, la société a levé au total 604,5 M$ depuis sa naissance.
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