On prend les mêmes et on recommence. Deux ans après avoir levé 44,5 M€ auprès de Jeito Capital, dont c’était le premier investissement en France, du britannique 4BIO Capital, de l’américain University Pittsburgh Medical Center Enterprises (UPMC Enterprises) et du VC espagnol Ysios Capital accompagnés d’investisseurs historiques tels que Bpifrance et de la Foundation Fighting Blindness, via RD Fund, (lire ci-dessous), Sparing Vision collecte aujourd’hui 75 M€ auprès des mêmes investisseurs. Une série B co-managée par Jeito Capital, qui pour la première fois depuis sa création dirige le 2ième tour d’une biotech dans laquelle il est déjà investi, et UPMC Enterprises et ce, pour sécuriser les premiers essais cliniques des deux premiers traitements de thérapie génique à destination des patients atteints de rétinite pigmentaire développés par la biotech de 35 collaborateurs répartis entre la France et les États-Unis
Deux candidats médicaments pour les essais cliniques
A l’issue de son tour de financement de série A, la biotech issue de l’Institut de la Vision de Paris visait déjà une entrée en phase clinique. « Sparing Vision a pris un peu de retard ayant dû reprogrammer une étude pré-clinique avec des doses moins importantes que celles qui avaient été prévues initialement, explique Sabine Dandigian, managing partner de Jeito qui précise que « tous les travaux nécessaires au développement du processus de fabrication ont, eux, continué comme prévu. » Sous la houlette de Stéphane Boissel, son P-DG, Sparing Vision s’est transformée depuis 2020. La biotech a ainsi acquis sa consœur Gamut Therapeutics, elle aussi centrée sur le traitement de la rétinite pigmentaire, et conclu un partenariat avec Intelia Therapeutics, un leader mondial de l’édition génomique au stade clinique. « De fait, Sparing Vision n’est plus une petite société de recherche mais une biotech internationale qui a doublé le nombre de ses candidats médicaments prêts à entrer en clinique, élargi le champ de ses indications thérapeutiques à certaines formes de DMLA et réalisera ses premiers essais sur les patients en fin d’année » insiste l’investisseuse.
Des thérapie géniques agnostiques des mutations génétiques
Pour l’accompagner dans sa levée de fonds, Jeito Capital a travaillé avec la société « afin de redéfinir ses priorités pour qu’elle se concentre sur l’essentiel » et soit en mesure d’avoir deux premiers produits en phase clinique en 2025. La particularité des thérapies développées par Sparing Vision -SPVN06 et SPVN20- tient au fait qu’elles sont agnostiques des mutations génétiques. Autrement dit, elles permettraient de traiter la rétinite pigmentaire, quelle que soit la mutation génétique à l’origine de la maladie. Et il y en beaucoup (65) ! SPVN06 devrait entrer en phase clinique en fin d’année. Il vise à ralentir la progression de la maladie chez les patients récemment diagnostiqués. Prévu pour entrer en phase clinique en 2024, SPVN20 cible les patients à un stade avancé de la maladie, au moment où ils deviennent aveugles. La rétinite pigmentaire touche 2 millions de personnes dans le monde, parmi lesquelles 400 000 en France et 200 000 en Europe. «Notre ambition ne s’arrête pas là, prévient Stéphane Boissel. Nous allons poursuivre le développement de SparingVision autour des trois axes stratégiques que nous nous sommes fixé : la thérapie génique, l’édition génomique et la reprogrammation cellulaire in-vivo.»