Les chiffres donnent tort aux pessimistes. Alors que le ralentissement des transactions depuis quelques mois laissaient présager d’une baisse des valorisations, celles-ci se sont en réalité plutôt bien maintenues. C’est le constat, surprenant, de l’Argos Index® du dernier trimestre 2022, publié en partenariat avec Epsilon Research. Mesurant l’évolution des valorisations des PME non cotées de la zone euro ayant fait l’objet d’une prise de participation majoritaire au cours des six derniers mois l’indice, qui s’établissait à 10,6 fois l’Ebitda sur le trimestre précédent, passe à 9,9 fois l’Ebitda. « Nous nous attendions à une baisse significative, reconnait Louis Godron, président d’Argos Wityu. Or, le repli est limité. Il n’y a pas d’effondrement du non coté. »
Une chute en valeur de 43 %
Le bilan n’est pas tout rose pour autant. Si le volume de transactions (sur des cibles valorisées entre 15M€ - 500M€) demeure stable, la valeur en cumulée chute de 43 % par rapport au troisième trimestre 2022 (lire ci-dessous). En cause ? Une raréfaction des deals sur l’upper-mid cap, tandis que le bas du marché se montre plus résilient. « Pour les plus grosses opérations, il y a une difficulté à faire rencontrer les vendeurs, dont les attentes restent élevées, et les acheteurs plus prudents en raison du contexte macroéconomique » poursuit l’investisseur.
De fortes disparités entre le bas et le haut du marché
Et en termes de prix, fonds et stratégiques sont relativement alignés, les premiers payant 10,5 fois l’Ebitda, tandis que les seconds s’ajustent à 9,8 fois. Les disparités entre les actifs sont par contre bien plus fortes. Si les deals upper mid sont rares, ils restent chers avec un multiple médian de 12,6 fois l’Ebitda, soit un écart record de 4 fois l’Ebitda comparé aux prix pratiqués sur le lower mid-cap qui enregistrent une nouvelle baisse. La part des opérations menées sur une valorisation inférieure à 7 fois l’Ebitda connait d’ailleurs une augmentation, passant de 15% à 19%. Au contraire, celles conclues à un prix supérieur à 15 fois l’Ebitda représentent 14 % des transactions, un niveau proche du début d’année 2022. A noter qu’une fois encore, les deals les plus chers se concentrent dans les secteurs des technologies et de la pharmacie.