Le capital-investissement ne connaît pas la crise. Épanoui, il exhibe des performances supérieures aux autres classes d’actifs sur le long terme. L’étude de France Invest et EY ressort un TRI net de 14,2 % par an sur la période 2013-2022, avec un multiple attendu de 1,54 fois, contre 10,4 % de rendement ces dix dernières années pour le CAC 40 et 5,6 % pour l’immobilier. Si le rendement du private equity français marque un léger recul par rapport à 2021, dans un contexte de ralentissement économique généralisé, le TRI médian continue de grimper et s’affiche à 10,4 %. Les performances sont portées par l’infrastructure, qui prend la tête avec 16,5 % de rendement et dépasse le capital-transmission et ses 15,3 % de TRI net. Suivent le venture & growth capital (14,3 %), les véhicules mixtes (11,9 %) et le capital-développement (9,5 %). Depuis 1987, année des premier fonds pris en compte dans l’étude qui en compte aujourd’hui 875, le capital-investissement affiche un TRI net de 12,1 % par an.
Une baisse des deals en volume et en valeur
France Invest devrait publier à l’automne ses chiffres sur l’activité française du private equity, mais le rapport du britannique Centre for Private Equity and MBO Research (CMBOR) en partenariat avec Equistone Partners présente d’ores et déjà les tendances au niveau européen. Le premier semestre 2023 se révèle le plus faible depuis dix ans - hors confinement et période de Covid - en termes de volume d’activité, avec 276 rachats, pour une valeur moyenne de 120,3 M€, soit 33,2 Md€ en cumulé. Des chiffres si faibles n’avaient pas été enregistrés depuis 2016, démontrant ainsi l’inversion de la tendance aux méga-deals, dont le nombre a quasiment été divisé par deux en un an. À l’inverse, les opérations sur les small et mid-cap, bien qu’en recul, modéré, tant en volume (respectivement 188 et 76 transactions) qu’en valeur (2,1 Md€ et 8,8 Md€) se défendent, du fait de leur moindre dépendance au financement par la dette, explique l’étude. Toujours selon Equistone, c’est surtout l’offre qui fait défaut, avec des fonds qui attendent une remontée des valorisations avant de mettre les actifs sur le marché. Le rapport se montre néanmoins optimiste pour l’avenir du private equity, avec des perturbations macroéconomiques qui s’estompent et des liquidités supplémentaires issues de l’écart entre les cessions (46,4 Md€) et les acquisitions (33,2 Md€).