Le rythme des LBO d’Infra Group est presque aussi soutenu que celui de la croissance de son chiffre d’affaires. Le spécialiste belge des travaux d’installation et de maintenance des réseaux se dirige vers un troisième LBO en quatre ans. En 2019, il passait sous le contrôle d’Andera Partners, alors que le groupe dirigé par Tom Vendelmans affichait 160 M€ de revenus. Deux ans plus tard, c’était au tour d’ICG de devenir actionnaire majoritaire d’un acteur affichant alors 350 M€ de recettes, en permettant à Andera de réinvestir à ses côtés. C’est désormais PAI Partners qui prend le relais, alors qu’Infra Group a de nouveau doublé ses ventes avec désormais 750 M€ de chiffre d’affaires. Le process orchestré par Amala Partners était resserré autour de quelques prétendants, tous financiers, dont CVC Capital Partners dans la dernière ligne droite face au fonds tricolore, selon nos informations. Conseillé par Natixis Partners, PAI Partners aurait valorisé le groupe belge environ 1,25 Md€. Un prix à rapprocher des 400 à 500 M€ du LBO de 2021 et des quelque 120 M€ d’Ebitda 2022-2023 d’Infra Group. Le gérant tricolore doit encore franchir les étapes réglementaires usuelles avant de prendre officiellement le contrôle, aux côtés des investisseurs sortants, ICG et Andera, qui vont l’accompagner en tant que minoritaires dans cette nouvelle étape.
600 M€ de TLB
Le financement reposerait notamment sur une TLB arrangé par Goldman Sachs et Citigroup de l'ordre de 600 M€ - hors lignes de capex comittés mais non engagées -, représentant un levier de 4,5 fois l’Ebitda. Plus d'une centaine de cadres et dirigeants du groupe profite de cette opération pour entrer au capital ou réinvestir. « C’est une équipe de direction exceptionnelle qui a mené son business plan en deux ans au lieu de quatre, glisse un proche du dossier. Le management arrive parfaitement à saisir toute la croissance de ses marchés sous-jacents. C’est aussi une machine à M&A. » Infra Group a ainsi réalisé huit build-up sous l'ère d'Andera, et une vingtaine sous la houlette d'ICG. Et il disposerait déjà d'un pipeline très fournit de dossiers. Employant aujourd’hui 3 000 collaborateurs en Belgique - qui tire encore 60 % des revenus -, mais aussi en France, en Allemagne et aux Pays-Bas, Infra Group se présente ainsi comme un partenaire intégré pour la réalisation et l’entretien des réseaux.
Doubler l'activité
le groupe couvre tous types de travaux d’infrastructure pour les réseaux télécoms, électriques, de gaz, d’eau, de voirie ou encore de chauffage urbain, en étant à même de prendre en charge les étapes préalables (études, autorisations…) et ultérieures (réparations, remise à niveau…). « Au-delà du management, qui est de très grande qualité, Infra Group dispose d’un positionnement d’acteur multi-technique recherché, car dans plusieurs pays, les régulateurs imposent aux différents opérateurs de travailler de manière coordonnée explique Guillaume Leblanc, associé chez PAI Partners. Infra Group est par ailleurs positionné sur des marchés en forte croissance, notamment poussés par la transition énergétique et les changements climatiques, avec une forte visibilité sur les revenus futurs. Enfin, la société est un acteur majeur de la consolidation actuellement à l'œuvre en Europe. » « Une de ses forces réside dans la formation de ses salariés, qui sont formés pour être polyvalents et ainsi, pouvoir intervenir sur plusieurs types de réseaux, renchérit une source proche de la société. Cela lui permet d'optimiser ses ressources. » Son objectif serait de nouveau de doubler de taille, d'ici quatre à cinq ans.