Deux ans et demi après sa reprise en LBO bis, le fabricant d’équipements aéroportuaires de piste, fort de 350 M€ de revenus, passe du giron de LBO France à celui de Sagard.
Sur le chemin de la sortie, les LBO bouclés post-crise finissent par rattraper et griller la politesse à ceux réalisés avant la chute de Lehman Brothers - toujours nombreux en portefeuille. Ainsi, après Exclusive Networks ou Groupe Serma, c’est au tour d’Alvest de signer son LBO ter, à peine deux ans et demi après sa reprise par LBO France (lire ci-dessous). Le fabricant d’équipements aéroportuaires de piste passera en effet sous le contrôle de Sagard, qui, à l’issue d’une période d’exclusivité, vient de signer son rachat pour une valeur comprise, selon nos informations, entre 250 et 300 M€. « Sagard nous a directement et spontanément sollicité, et ce avec une offre attrayante - conforme aux valorisations du marché et entièrement financée - et avec un projet qui a la confiance du management. Les conditions étant réunies et ayant d’ores et déjà atteints nos objectifs, nous avons saisi cette opportunité d’apporter de la liquidité à nos LPs », commente Jérôme Guez (photo ci-dessous), associé de LBO France, qui cède sa participation d'environ 90 % en gardant confidentiel son TRI.
165 M€ de prêt senior
Sagard, qui a ainsi réussi à préempter l’opération et négocier la reprise en un temps record de huit semaines, connaissait bien la cible, il est vrai. « Son président Jean-Marie Fulconis et moi-même avons siégé ensemble au conseil d’administration de Souriau - une participation de Sagard revendue en 2011. De plus, Sagard s’était déjà intéressé de près à la société en 2012, lors du LBO bis, mais le timing ne nous convenait pas à l’époque » rapporte Frédéric Stolar, associé fondateur de Sagard. Aujourd’hui, le fonds s’adjuge plus de 50 % du capital aux côtés du management, qui réinvestit fortement pour contrôler le solde. « Nous avons pu financer l’opération avec le même pool de prêteurs historiques - qui a arrangé une nouvelle dette senior de 135 M€, en partie remboursable in fine, et mis en place des lignes capex et revolving pour un montant de 40 M€ », précise Frédéric Stolar (photo ci-contre).
Leader mondial des équipements
Groupe de 1 500 personnes, Alvest se compose de trois filiales, dont TLD et Sage Parts, respectivement spécialisées dans la fabrication d’équipements pour les pistes d’aéroports - un secteur où elle figure comme le leader mondial avec environ 20 % de part de marché - et la distribution de pièces de rechange. A travers sa troisième filiale - Adhetec -, il produit aussi des films et adhésifs techniques pour le marché aéronautique. Avec des clients répartis dans 150 pays, son chiffre d’affaires a atteint 350 M€ en 2014, soit environ 40 M€ de plus qu’en 2010. « En plus d’être sur un marché porteur, Alvest parvient à ‘‘superformer’’ la concurrence grâce notamment à deux éléments différenciants : son service technique après-vente, doté d’un réseau mondial particulièrement dense, et un fort potentiel d’innovation, nourri par d’importants investissement en R&D », signale Jérôme Guez (photo ci-contre).
Pays émergents et secteur militaire
Avec Sagard, Alvest entend poursuivre son développement dans les pays émergents. « Bien que le groupe y réalise déjà deux tiers de ses revenus, sa couverture de l’Asie du Sud-Est, de l’Amérique Latine et de l’Afrique n’est pas encore optimale et uniforme. Dans certains pays, il a y a encore beaucoup de potentiel à réaliser », indique Frédéric Stolar. De même aussi que dans le domaine militaire, « un marché qui a d’énormes besoins en termes d’équipements de piste et où Alvest ne réalise encore que 10 à 15 % de son activité », ajoute t-il. Enfin, le groupe mise sur le succès commercial de ses innovations, en particulier celui du TaxiBot, un tracteur pour avions qui permet à ceux-ci de se déplacer jusqu’au point de décollage sans utiliser leurs réacteurs.
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