Le 11 mars 2020, le microcosme lyonnais du Private Equity se pressait encore à l’inauguration des bureaux d’un cabinet d’avocats. Gaité frondeuse, ambiance animée, on parle Covid, confinement, deals. Dix-huit mois plus tard, on pourrait penser que rien n’a changé et pourtant la scène s’est transformée. Côté conseils (lire page 50 et suivantes) mais aussi du côté des investisseurs. Avec la montée en puissance de certains d’entre eux, l’arrivée de nouvelles équipes et la création de nouveaux véhicules, parfois un peu hors des chemins battus… sans qu’on sache toujours précisément d’ailleurs ce qui est imputable à la crise ou non.
First time funds et succès des fonds d’entrepreneurs
En route pour collecter son first time fund, l’équipe d’Albarest - créée par des anciens du bureau lyonnais de MBO&CO, qui avaient pris leur indépendance à l’été 2019, a vu ses plans contrariés par la crise sanitaire. Rien qui la retienne de continuer, mais de quoi remanier sa copie dès l’été 2020 pour s’adapter aux circonstances en choisissant d’allouer une poche de 30 % de son fonds de LBO qui vise 100 M€ à des opérations de capital développement. Aujourd’hui, les investisseurs qui octroient des tickets de 5 à 12 M€ indiquent avoir collecté 80 M€. « Le profil de nos souscripteurs n’est pas exactement celui que nous imaginions au départ, reconnait Edouard Malandrin, son président. Avec la crise Covid, les fonds de fonds internationaux se sont montrés craintifs vis-à-vis des first time funds. Les assureurs sont très sollicités par les différents programmes de relance (prêts participatifs, obligations relance), certains groupes bancaires ont gelé leurs encours en PE. En revanche, nous avons reçu un intérêt marqué d’entrepreneurs et family offices, ainsi que de grands institutionnels français (fonds de fonds ou mutuelles) et européens. Au final, nous atteignons notre objectif de levée, avec la frustration que notre projet à forte vocation locale n’ait pas trouvé plus d’écho auprès des...