Touché mais pas coulé. Tel peut être le résumé du marché de l’emploi dans le non-coté. Alors que les levées ralentissent, les recrutements décélèrent. Selon la base de données de CFNEWS, les sociétés de gestion établies en France ont accueilli 60 recrues dans leurs équipes front office sur le premier semestre 2023 (arrivées annoncées entre le 1er janvier et le 15 juin 2023), dont 13 associés. Lauxera Capital Partners s’est par exemple doté d’un cinquième associé avec l’arrivée de Victor Decrion en provenance de Five Arrows Principal Investments, tandis que Yotta Capital Partners a accueilli Nadia Bouzigues, une ancienne de Jolt Capital, au rang de managing partner. Un mercato qui s’avère plutôt calme puisque sur la même période l’année dernière, deux fois plus de mouvements avaient été annoncés, avec 128 recrutements dont 32 associés. « Nous constatons plus de prudence chez les fonds, remarque Martin Louvet, associé chez Vauban Executive Search. Certains préfèrent mettre en stand-by l’embauche de nouveaux associés, tandis que les autres prennent plus de temps pour concrétiser un process. La durée des missions s’allonge. »
DYNAMISME DES FO
Bien que ralentis, les renforcements d’équipes se poursuivent, notamment sur des postes d’associate et d’investment manager. « Les sociétés de gestion, dont les performances sont bonnes et qui ont des fonds à investir, restent relativement optimistes malgré un certain attentisme, remarque Thibaut Roussey, managing partner d’Alvedis Conseil. Elles continuent d’engager des juniors pour travailler sur l’analyse, le montage et le suivi des opérations ainsi que des profils plus expérimentés, capables de sourcer les deals et de faciliter les levées de fonds grâce à leur track record. » Les chasseurs de tête relèvent également le dynamisme des family offices, avec la création de nouvelles structures et le renforcement des historiques, à l’image de Téthys Invest qui a recruté Cyrielle Villepelet (ex-McKinsey) comme managing director, ou encore Dentressangle Capital qui a recruté Antoine Schouman, comme associé, et Arnault Tesnière en tant que directeur d’investissement.. « Beaucoup de candidats sont attirés par l’univers des family offices, note Muriel Moreau, managing partner France d’Heidrick & Struggles. De plus, leur clause de non concurrence ne s’applique pas toujours aux holdings familiales ce qui facilite les mouvements. » En parallèle,
les rapprochements de sociétés de gestion ont aussi généré des changements dans la composition des équipes, à l’image d’IdiCo qui a intégré dans ses rangs Stéphane Roussilhe et Camille Delibes à la suite de la reprise des activités private equity d’Omnes Capital.