Les records volent de sommet en sommet pour les levées du private equity au niveau mondial, comme l’illustrent les données Preqin qui prédisent des montants sous gestion de plus de 11 000 Md$ en 2026, soit près de la moitié de la totalité de la classe d’actifs alternatifs. Dans l’Hexagone, si les chiffres de l’ensemble de l’année 2021 n’ont pas encore été publiés par France Invest, les statistiques du premier semestre augurent d’un millésime pulvérisant tous les records. Avec
10 Md€ levés pour les six premiers mois, le secteur a réalisé la prouesse de collecter 35 % de plus qu’en 2020 mais également 25 % de plus que le premier semestre 2019. Une performance d’autant plus remarquable que les levées de ces premiers mois ne sont « biaisées » par aucun gros véhicule à plus d’un milliard alors que les grosses levées pesaient près de la moitié des 8 Md€ collectés au premier semestre 2019. Ne figurent donc pas dans le décompte de France Invest le septième véhicule de buyout d’Ardian qui a explosé les compteurs avec ses 7,5 Md€ ni le dixième millésime d’Apax Midmarket qui a signé son closing final à 1,6 Md€ cet été (voir tableau ci-dessus).
Levées trustées par le smid cap
Les six premiers mois ont donc fait la part belle aux levées entre 100 et 500 M€ qui représentent 58 % des montants collectés. Cette surreprésentation des véhicules du smid cap se reflète dans la répartition des souscripteurs : les LPs internationaux et les gros institutionnels sont en retrait par rapport aux fonds de fonds, qui ont apporté 28 % du total levé ce premier semestre, se hissant à la tête des catégories de souscripteurs avec un bond de 184 %. « La montée en puissance des fonds de fonds reflète la stratégie de diversification du risque des fonds institutionnels qui privilégient cette exposition indirecte à la classe d’actifs », expliquait Simon Ponroy, directeur des études économiques et statistiques chez France Invest, à la publication des statistiques cet automne. Une autre catégorie de souscripteurs, particulièrement courtisée ces derniers mois par la profession, a répondu présent ce premier semestre : les particuliers et family offices ont apporté 17% des montants levés, en hausse de 57%. Que ce soit via des feeders mutualisés par des banques privées ou en direct dans les levées de fonds small cap, les individus fortunés comptent désormais parmi les fidèles adeptes de la classe d’actifs, a fortiori dans un contexte de taux bas et de rendements anémiques des placements de bon père de famille. C’est ce qu’a illustré par exemple la levée de la franchise small cap d’Andera qui a collecté 250 M€ fin 2021 pour Cabestan Capital 3. En hausse de 50% par rapport à son prédécesseur, ce millésime a attiré l’appétit des investisseurs privés (family offices et personnes physiques) qui ont pesé près de 15% de la taille du véhicule, dont 5% apportés par d’anciens dirigeants du portefeuille.