Avec ses 17 647 entreprises et ses 172 Md€ de chiffre d’affaires en 2016, le marché agroalimentaire reste l’un des piliers de l’industrie hexagonale. Et l’international y contribue fortement. En moyenne, l’export représente ainsi 37 % du chiffre d’affaires des grands groupes, contre 23 % à 24 % pour les PME. Mais pour s’adapter aux produits locaux et avoir rapidement accès aux circuits de distribution, la croissance externe devient clé. Le fabricant d’arômes culinaires et d’ingrédients Solina, soutenu par Ardian depuis l’automne 2015, l’a bien compris et enchaîne les acquisitions : New Ivory au Royaume- Uni, Degens aux Pays-Bas, Quomak en Belgique et Supremia en Roumanie, l’ont ainsi rejoint depuis 2016.
Et Solina, valorisé 600 M€ lors de son dernier LBO, voit désormais plus loin. « Nous souhaitons devenir une société de référence sur la zone EMEA, en nous déployant en Afrique du Nord et en Russie », explique son dirigeant, Laurent Weber, qui regarde aussi le marché américain, même s’il juge, pour l’heure, sa taille insuffisante pour s’y développer. Surtout qu’outre- Atlantique, les valorisations s’envolent. « Nous observons un décalage des multiples pour des affaires comparables en Europe et aux Etats-Unis, de l’ordre de 2 à 3 points, qui s’explique par la taille des marchés sous-jacents, une moindre concentration de la distribution alimentaire aux USA, et un potentiel de croissance plus important », indique Pierre Jourdain, président du directoire d’Azulis Capital, lequel réalise environ un quart de son activité dans l’agroalimentaire.