Selon les statistiques CFNEWS, l’activité du buyout français s’inscrit en légère hausse au 1er semestre, avec 108 LBO et 60 build-up, grâce à un regain de dynamisme du mid cap. Analyse et tous les tableaux du S1.
Après un deuxième semestre 2014 en retrait, le volume d’activité du buyout français a retrouvé sa tendance haussière démarrée deux ans auparavant (voir graphique ci-dessous). La reprise reste certes modeste : 108 opérations ont été recensées par CFNEWS depuis le début de l’année, contre 99 sur les six précédents mois, soit une hausse de 8 %. Les build-up progressent aussi dans une proportion similaire, avec 60 opérations, contre 54 au semestre précédant. De fait, le regain de volume peut être attribué aux opérations de mid-cap (100 à 1 Md€ en valeur d’entreprise). Une vingtaine ont déjà été signées à fin juin dernier (voir liste ci-dessous), soit autant que sur l’exercice 2014, dont trois dans l’upper mid-cap (> à 500 M€) : l’organisateur de salons Comexposium, passé à 50 % dans le giron de Charterhouse ; la marque de pret-à-porter IKKS, rachetée par LBO France au Groupe Zannier ; et le courtier en assurances Siaci Saint Honoré, repris à 65 % par Ardian. Quant au large cap (> à 1 Md€), présent avec deux transactions, il peut de nouveau remercier le secteur de la santé – où il a comptabilisé ses deux uniques deals l’année dernière (Ceva et Sebia) –, avec la reprise du groupe de biologie médicale Labco, qui a finalement renoncé à une IPO, et ce pour un LBO de 1,2 Md€ avec Cinven. La seconde transaction, également primaire, concerne Verallia, la filiale d’emballage en verre de Saint-Gobain, qui a rejoint le fonds américain Apollo, pour une montant frisant les 3 Md€.
Nouvelle vague de LBO de LBO
Au niveau de la typologie, le marché ne varie quasiment pas, avec notamment 35 % d’opérations primaires et 27 % d’opérations secondaires. Ces dernières continuent d’alimenter le mid-cap, avec notamment deux LBO quaternaires : le spécialiste du fret cargo World Freight Company International, repris par le fonds américain Greenbriar, et le fabricant de volets Groupe Stella, racheté par Barclays PE. Ces derniers deals, à l’instar également de Vacalians, Alvest, Groupe Serma ou encore Exclusive Networks Group, marquent l’arrivée dans le deal flow d’un nouvelle vague : les LBO réalisés post-crise - sûrement plus aisés à déboucler que ceux signés avant le chute de Lehman Brothers. A noter également que le 1er semestre a été marqué par des build-up d’envergure portant sur des actifs français : notamment les laboratoires Novescia, repris pour 275 M€ par Cerba European Lab, le groupe de biologie médicale contrôlé par PAI ; et Davigel, la filiale de Nestlé spécialisée dans les produits surgelés, rachetée par le distributeur britannique Brakes (contrôlé par Bain Capital), pour un montant compris entre 200 et 300 M€.
Le large cap s’anime
S’il est trop tôt pour affirmer que le regain d’activité se poursuivra au second semestre 2015, l’espoir est cependant permis. Et notamment au vu du deal flow dans le large cap, où l’on apprend aujourd’hui la cession du fabricant de connecteurs pour cartes à puce Linxens, qui passe dans le portefeuille de CVC Capital Partners après quatre ans passés dans celui d’Astorg Partners, sur la base d’une equity value de 1,5 Md€ (lire ci-dessous). Dans les tuyaux figurent d’ailleurs un autre acteur du secteur, le fabricant de cartes à puce Oberthur Technologies, détenu depuis 2011 par Advent International. Mis en vente également, Alcatel Submarine Networks, la filiale câblier d’Alcatel-Lucent, qui favoriserait finalement un spin-off avec un fonds, plutôt qu’une IPO. Autre cible qui pourrait dépasser 1 Md€ : B&B, la chaîne d’hôtellerie économique évoluant dans le giron de Carlyle, et qui, selon nos informations, fait l’objet d’un processus de vente.
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