Unither, Biomnis FDS et Courtepaille ont été financés avec cet instrument remboursable in fine qui s'invite dans le mid cap et pourrait représenter 20 % du financement d'acquisition LBO.
En cette période de vaches maigres pour le financement des entreprises en LBO, trouver des alternatives est indispensable. Pour pallier une offre en dette senior plus contrainte, certains fonds se tournent de plus en plus vers la dette privée et notamment vers le second lien et l'unitranche (Lire l'enquête : Financement des LBO : une rentrée à tâtons (6 septembre 2011)). Plus souple qu'une dette senior amortissable ou qu'une obligation publique, ce dernier qui regroupe dette senior et dette subordonnée en un seul et même instrument, est remboursable in fine. L'entreprise qui en bénéficie est ainsi libérée du poids de l'amortissement de la dette senior puisqu'elle n'a plus d'annuité à rembourser. Bien que plus cher que le financement traditionnel, cet outil dont le taux unique est de l'ordre de 11%-12 % avec une partie d'intérêts cash, une partie d'intérêts capitalisés et des warrants au cas par cas, permet donc aux sociétés de consacrer leurs cash-flows aux investissements tout en contribuant à la création de valeur.
555 M€ investis en unitranche en 2011
Une offre bien ficelée qui commence déjà à séduire puisque l'an passé 555 M€ ont été investis en unitranche en France. Axa PE, dont le fonds est en mesure de structurer des unirate allant de 30 M€ à 200 M€ à taux compris entre 9 % et 12 %, a d'ailleurs contribué à plus de 70 % de ce montant en apportant "155 M€ à FDS Group aux côtés de Capzanine en novembre dernier, 100 M€ à Unither Pharmaceuticals en octobre, ainsi que 150 M€ à Biomnis six mois plus tôt", rappelle Cécile Mayer-Lévi (photo ci-contre), managing director mezzanine chez Axa PE (lire ci-dessous). Les 160 M€ restants ont quant à eux été injectés dans Courtepaille par ICG (lire ci-dessous), autre acteur qui peut mobiliser de gros moyens sur une transaction.
Delsey, première opération en 2007
Utilisé aux États-Unis depuis la fin des années 1990, l'unitranche, qui a également l'avantage de réduire à un le nombre d'interlocuteurs et ainsi d'abaisser le temps de négociation, a, pour rappel, fait son apparition en Europe au début de l'année 2007. Et ce, à l'occasion de la reprise du groupe de bagagerie Delsey par Argan Capital. Une opération pour rappel financée à hauteur de 120 M€ par European Capital. "Ce taux de 11%-12% est envisageable et justifié pour des LBO mid cap dont l’actif croît à plus que 5 % par an et requiert du capex pour financer son développement", analyse Tristan Parisot, directeur général d'European Capital (photo ci-contre) qui finance jusqu'à 40 M€ pour un deal. Analyse partagée par Cesar Rodriguez-Montes (photo ci-dessous), directeur général adjoint chez LFPI, en charge des financements, qui pour autant n'en a pas souscrit l'an passé. "Nous l'utilisons pour les sociétés dont la forte croissance entraine la consommation de trop de cash pour payer (et amortir) la dette tous les ans", dit-il.
Représenter 20 % des financements
Mais le risque étant plus élevé, il faut être vigilant sur la cible. Selon lui, l'unitranche a aussi été plus à la "mode" car les banques voulaient limiter leur investissement. L'équipe mezzanine d'Axa Private Equity, très active cette année sur le sujet, est certaine que cette alternative va être de plus en plus utilisée par les fonds de private equity. "Compte tenu de l'environnement bancaire actuel, l'unitranche, dont la maturité est comprise entre six et neuf ans, pourrait, dans un avenir proche, représenter jusqu'à 20 % du financement d'acquisition LBO, estime Cécile Mayer-Lévi, managing director mezzanine chez Axa PE. Cette solution avérée et facile à mettre en œuvre devrait être durable dans le temps."
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