« Déclencher l’innovation est vital pour nos sociétés », estimait l’économiste Philippe Aghion lors de sa Leçon inaugurale au Collège de France, le 1er octobre dernier. Selon lui, l’innovation serait l’antidote par excellence à la « stagnation séculaire », ce risque lié à la raréfaction des ressources naturelles et à la montée des inégalités. La même devise pourrait figurer sur les logos des grands fonds corporate, convaincus que l’innovation est également vitale pour leurs sociétés mères. Et qui savent qu’elle peut devenir létale lorsqu’elle leur échappe, comme ont pu le constater les fabricants d’appareils photos argentiques effacés par le numérique.
Pour les grands groupes de l’énergie et pour les utilities, la question climatique, la montée en puissance des énergies renouvelables, du recyclage et de l’économie circulaire représentent un défi majeur et, sans doute, une opportunité. Ce secteur dominé par les majors mais grignoté par les cleantech réunit toutes les conditions pour « les percées technologiques et les nouveaux modèles économiques qui peuvent nous faire évoluer », selon les termes en forme d’euphémisme de François Badoual (photo ci-contre), directeur général de Total Energy Ventures.