Alors que l’environnement a assis son hégémonie dans les stratégies ESG, les récentes crises ont eu pour vertu de rappeler l’importance des enjeux sociaux. Les grèves envahissant le Vieux Continent sur fond d’inflation en sont certainement l’une des expressions les plus criantes. « Au coeur des problématiques sociales en Europe de l’Ouest, les notions de pouvoir d’achat et de création d’emplois résonnent plus que jamais cette année en raison de l’évolution du coût de la vie », souligne Emmanuel Daull, responsable de la dette non cotée de Groupama AM qui a initié l’an passé l’un des premiers fonds de dette à impact social du marché en misant sur son ADN de filiale de groupe mutualiste avec un premier closing de 150 M€ soutenu par deux souscripteurs externes. D’abord chasse gardée de certains fonds quasi-philanthropiques ou d’institutionnels souhaitant nourrir leur mission à travers leur activité d’investisseur (Harmonie Emplois Durables, confié par Harmonie Mutuelle à Eiffel, Maif Impact Social et Solidaire…), la thématique intéresse en effet, depuis quelques mois, des fonds traditionnels en quête de LPs. Ces nouveaux acteurs l’ont d’abord appréhendée à travers la mixité. Mais face à l’étroitesse de cet univers d’investissement - qui a notamment eu raison de Women Equity et de Women Leadership Capital, lancé par Apicap - certains ont élargi leur champ d’action. C’est ainsi qu’est né Care Capital cette année, avec la volonté de promouvoir l’Homme dans toute sa dimension. « La performance financière des entreprises passe par le souci du capital humain. Or, pour libérer son plein potentiel, il est nécessaire de travailler sur l’épanouissement de chaque talent en vue de lui donner l’envie de s’engager à long terme », énonce Claire Gomard, co-fondatrice de cette société d’investissement indépendante avec Philippe Franchet.