Si les stratégies ESG des investisseurs se déclinent sur plusieurs nuances de vert, l’impact est incontestablement la version la plus verdoyante du spectre. Encore embryonnaire il y a quelques années, l’impact investing, qui reflète un engagement actionnarial en affichant l’intention de générer, en plus du rendement financier, un impact social et environnemental positif, connaît un fort engouement depuis trois ans. D’après les statistiques publiées par le GIIN (Global Impact Investing Network), ses actifs sous gestion dans le monde ont dépassé le seuil symbolique des 1 000 Md$, toutes classes d’actifs confondues. En France, plus de 190 véhicules distribués par 60 sociétés de gestion et représentant un total supérieur à 35 Md€ d’AUM sont associés à la définition de l’investissement à impact établie par France Invest et par le Forum pour l’Investissement Responsable (FIR) (voir encadré page 23). Sans surprise, les véhicules cotés se taillent la part du lion dans ce montant, la proportion de non-coté s’élevant à environ 5 Md€ pour une quarantaine de sociétés de gestion, ce qui représente déjà une hausse significative par rapport aux 1,6 Md€ et 26 sociétés de gestion recensées par la commission Impact de France Invest en 2018. Si l’on remonte encore plus loin dans le temps, seule une poignée d’acteurs atypiques revendiquaient cette terminologie. Considérés il y a à peine une décennie comme de doux rêveurs par leurs congénères du LBO, ils inspirent aujourd’hui les nouvelles stratégies de ces mêmes acteurs qui mettent désormais l’impact à toutes les sauces, parfois ad nauseam…