En 2017, c’est carbone toute », annonce Sophie Flak, directrice de la RSE d’Eurazeo. Une formule qui correspond en fait à une question. « Face au changement climatique, le modèle d’affaires de nos participations est-il résilient ou vulnérable ? La réponse guide de manière de plus en plus prégnante nos décisions d’investissement et l’accompagnement de nos participations », explique-t-elle. Cet acteur phare dans la démarche ESG a dans un premier temps travaillé sur l’empreinte carbone de son portefeuille, qui est désormais consolidée et publiée dans le rapport annuel. Il passe aujourd’hui à l’étape suivante consistant à réduire progressivement le budget carbone des sociétés. Un des objectifs à long terme ? Amener les PME et ETI industrielles - par exemple le chimiste Novacap qu’elle vient d’acquérir auprès d’Ardian - à évoluer vers des usines à énergie positive, qui produisent plus qu’elles ne consomment.
Mais cet objectif encore lointain de réduction forte de l’empreinte carbone est-il vraiment compatible avec une durée d’investissement comprise entre 5 et 7 ans en moyenne ? « Oui, car au-delà de cette période, il y a les perspectives pour le futur investisseur, qui font que l’on parle plus de 10 à 14 ans finalement. Par ailleurs, les projections des grandes entreprises sur la question du climat se font aujourd’hui à l’horizon 2025, soit dans 8 ans », répond Sylvain Lambert, associé responsable du département développement durable de PwC France.