Excellence Imagerie est proche d’un nouvel LBO. Depuis l'entrée d'UI Investissement à son capital en 2019, la plateforme parisienne d’imagerie médicale a signé plusieurs acquisitions, comme celle de CSE fin 2020, en bénéficiant du soutien de son actionnaire financier. Mais ce dernier était arrivé à la limite de ses capacités d’investissement, avec près de 50 M€ injectés dans cette participation. Cela a permis au groupe, qui réalisait alors quelque 2 M€ d'Ebitda il y a un peu moins de cinq ans, de tripler la taille. Il compte désormais 60 radiologues pour 400 000 actes pratiqués par an, et peut tutoyer les 50 M€ d'Ebitda grâce à deux opérations en cours (lire plus bas). Rothschild & Co a donc été mandaté il y a un an afin d'accompagner la société qui afficherait un peu plus de 30 M€ d’Ebitda actuellement, selon nos informations, dans la recherche d’un nouveau partenaire. Alors que deux offres indicatives ont été sur la table fin septembre - une troisième était en préparation -, c’est Antin Infrastructure Partners, conseillé par Natixis Partners, qui est parvenu à convaincre les radiologues emmenés par Alain Dana et Patrick Toubiana. La valorisation ressortirait autour de 500 M€ avec des radiologues majoritaires, Antin IP en tant qu’investisseur de référence et UI Investissement qui réinjecte une partie de son produit de cession.
200 M€ d’Unitranche
Le fonds d’infrastructure cotée et l’ensemble des parties liée à cette opération préfèrent rester discrets à ce stade. En effet, la transaction doit encore franchir les étapes réglementaires, dont l’approbation de l’Ordre départemental des Médecins dans un contexte où l’inscription de nouvelles sociétés d’exercice libéral sont bloquées et un premier contentieux a éclaté. « Excellence Imagerie se distingue d’autres plateformes par la prédominance des radiologues, qui sont majoritaires au capital et conservent la main sur la gouvernance », glisse un proche du dossier. Antin IP n’a pas attendu le closing pour assurer le financement de ce LBO bis. L’investisseur a opté pour une unitranche apportée par Arcmont AM. Celle-ci serait d’environ 200 M€ pour un levier net de l’ordre de cinq fois l’Ebitda. Mais ce montant inclut deux acquisitions structurantes. En effet, en plus de sa réorganisation capitalistique Excellence Imagerie a aussi signé pour l’intégration de Gima, un acteur basé à Angers comprenant 23 radiologues, et Duroc, un parisien fort d’une vingtaine de médecins. Tous les deux présents sur quatre centres médicaux, ils afficheraient chacun entre 20 M€ et 25 M€ de chiffre d’affaires pour un Ebitda proche de 7,5 M€ pour Duroc et proche de 10 M€ pour Gima. Cette double acquisition serait nouée pour un total d'environ 150 M€, portant la valorisation consolidée d’Excellence imagerie à un montant proche de 650 M€, a-t-on appris.
Un projet de longue date
Les radiologues de Gima et Duroc sont associés dans la plateforme parisienne. Celle-ci va ainsi compter plus de 100 radiologues repartis sur une quinzaine de centres et un Ebitda total de 45 M€ à 50 M€. « Antin cherchait une plateforme d’acquisition dans le secteur depuis plusieurs années, il s’est notamment appuyé sur le radiologue Mehdi Mejdoubi et l’ancien directeur d’AniCura en France Pierre Tardif dans le cadre de ce projet. » Mehdi Mejdoubi déclare travailler pour NexRAD et le compte d’Antin IP depuis 2021, alors que Pierre Tardif a rejoint cette aventure un an plus tard. Ces deux professionnels seraient bien impliqués dans l’opération Excellence Imagerie, en profitant de l’arrivée d’Antin pour entrer au capital du groupe. Ce projet ressemble à celui mené discrètement par Montefiore avec ImaGen, une plateforme constituée from scratch avec l’aide de Philippe Durant (ex-dg France de Capio). Ce groupement fédère désormais plus de 100 radiologues répartis entre Paris et l’Est de la France.