Looping a effacé la crise du covid-19 très rapidement. Le groupe parisien à la tête de 18 parcs de loisirs affiche aujourd’hui 200 M€ de chiffre d’affaires, pro forma de la récente acquisition du parc aquatique croate Aquacolors. Il est ainsi parvenu à presque doubler sa taille depuis 2019, malgré une baisse de ses ventes durant l’exercice 2020 due à la pandémie. De quoi pousser Mubadala Capital et Bpifrance, qui détenaient respectivement 45 % et 10 % du capital depuis fin 2019, de remettre leur participation en jeu. Ces deux investisseurs se sont entourés de Natixis Partners afin d’animer le processus de vente. Celui-ci se solde par la signature d’un nouvel LBO au profit de PAI Partners, qui valoriserait Looping entre 650 et 700 M€, contre 330 M€ fin 2019, selon nos informations. Ce prix est à mettre en rapport avec un Ebitda pro forma 2022 qui tournerait autour des 60 M€. Côté financement, le gérant tricolore ferait de nouveau appel à Hayfin, qui avait déjà financé le précédent buy-out, avec une unitranche qui serait de l’ordre de 250 M€ pour un multiple d’environ 4,5 fois l’Ebitda.
25 % pour le management
L’opération, encore soumise à l’accord des autorités de la concurrence et du processus d’information consultation, se traduirait par l’acquisition de 75 % du capital par PAI Partners. Le management, regroupant une quarantaine de cadres derrières les deux co-fondateurs, Laurent Bruloy et Stéphane Da Cunha, jusque-là à la tête de 45 % des titres, conserverait un quart du capital, alors que le cercle de managers au tour de table devrait être élargi. Si le processus de vente était large, Laurent Bruloy, le président co-fondateur de Looping, explique ce qui a fait pencher la balance en faveur de PAI : « Dès les premiers échanges, nous avons senti une motivation très prononcée de leur part et une fine connaissance du secteur, notamment via leurs expériences dans le tourisme avec ECG et B&B Hotels. C’est un fonds français, avec des interlocuteurs français, qui est une marque reconnue pour transformer des entreprises en leaders européens. Nous sentons que c’est le bon partenaire pour échanger et réfléchir sur la stratégie qui doit nous permettre de nous structurer pour maintenir notre trajectoire. »
Doubler de taille
Comprenant aujourd’hui 18 parcs animaliers, d’attraction, aquatiques ou aquarium à travers la France, la Suisse, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, l’Espagne, le Portugal, l’Allemagne et la Croatie, Looping devrait officialiser une nouvelle acquisition dans les semaines à venir. Cette quatrième et – probablement - dernière opération de croissance externe de l’ère Mubadala devrait renforcer la présence du groupe dans le sud de l’Europe. Accueillant chaque année plus de six millions de visiteurs, l’opérateur de parcs, notamment à la tête du Zoo de la Flèche dans la Sarthe et de Bagatelle dans les Hauts de France, joue sur la carte de la proximité et de l’authenticité. Cela lui a permis de regagner très rapidement sa clientèle dès la fin des restrictions liées à la crise sanitaire. « Mubadala, Bpifrance et Hayfin ont tous joué un rôle important durant le Covid, en étant vraiment disponibles et présents afin de nous aider à traverser la pandémie, souligne Laurent Bruloy. Ils nous ont soutenus dès l’été 2020 dans notre volonté de nous projeter vers l’avant avec une première croissance externe et la reprise de Drayton, en Angleterre. L’État français et les autres pays où nous sommes implantés ont aussi été à nos côtés, en aidant notre secteur durant cette période difficile avec divers mécanismes (Prêt Atout, report de TVA, subventions…). » Looping espère continuer d’alimenter sa plateforme par de nouvelles acquisitions, tout en travaillant au développement de ses parcs en portefeuille, via des investissements pour offrir une expérience différenciante (lodges, attractions…) mais aussi améliorer le merchandising, la billetterie ou encore l’offre de restauration sur place. Son plan à cinq ans devrait lui permettre de doubler une nouvelle fois de taille.