Télécom : Cellnex / CK Hutchison (Espagne / Chine / Europe)
Cellnex, groupe espagnol spécialisé dans les infrastructures télécoms, ajoute près de 30 000 tours à son portefeuille, avec la signature du réseau européen du conglomérat hongkongais CK Hutchison Holding, contrôlé par la famille de Li Ka-shing (lire aussi l’article sur CFNEWS IMMO & INFRA : Cellnex signe la plus grande acquisition de son histoire). L’opération représente la plus importante acquisition de l'histoire de Cellnex et se chiffrant à près de 10 Md€. Le groupe espagnol s'est offert un portefeuille de 24 600 pylônes répartis dans six pays. Il va débourser 8,6 Md€ en numéraire, le solde est lui payé en nouvelles actions, qui donneront au groupe hongkongais 5 % du capital de l'opérateur. L'opération permet à Cellnex d'étendre de 40 % son emprise sur le continent, en se renforçant en Italie, au Royaume-Uni et en Irlande, et en mettant le pied sur trois nouveaux marchés, l'Autriche, la Suède et le Danemark. L’opération avec CK Hutchison Holding, qui a signé des baux de long terme sur une durée initiale de 15 ans, implique également la construction de 5 250 nouvelles tours sur les huit prochaines années, représentant un investissement d'environ 1,4 Md€. Sur le continent, l'opérateur barcelonais sera ainsi à la tête d'un réseau de 103 000 sites, un record pour un spécialiste des infrastructures télécoms. La France compte parmi ses principaux pays avec exactement 13 705 tours, après le Royaume-Uni (14 720) et l'Italie (24 549). Ses revenus, une fois les quelque 5 000 sites construits, bondiront de 1,2 Md€, pour atteindre 3,8 Md€. Créée en mars 2015 par la fusion de Cheung Kong Holdings et Hutchison Whampoa, CK Hutchison Holding, un principal conglomérat hongkongais coté sous le chiffre « 1 » sur le HKEx, opère des services télécom mobile sous la marque « 3 » en Italie, Autriche, Irlande, Suède, et au Danemark, Royaume-Uni.
Internet : Yubo / VCs historiques / Investisseur asiatique confidentiel (France / Asie)
Yubo, réseau social mobile pour les 13 à 25 ans, qui boucle l'année sur un chiffre d'affaires proche de 20 M€, relève, un après sa série B, 40,5 M€, notamment auprès de ses VCs historiques Iris Capital, Idinvest Partners, Alven Capital et Sweet Capital. Gaia Capital Partners fait son entrée au capital, sur une valorisation qui oscillerait entre 170 et 180 M€. Cependant, le plus gros investisseur de cette opération, bouclée à la fin de l'été, avec près de la moitié de l'enveloppe injectée selon nos informations, serait un industriel. Il s'agirait d'un éditeur de jeux asiatique coté, dont l’identité reste confidentielle (lire aussi l’article CFNEWS : Yubo affiche un 3ème tour d'envergure).
Services informatiques : Capgemini / RXP Services (France / Australie)
Huit mois après un premier rachat de WhiteSky Labs en Océanie (lire aussi : Capgemini se connecte en Australie), Capgemini, numéro 1 français des services numériques, valorise 58,6 M€ (95,5 M$ australiens) l'ESN cotée RXP Services pour 77,8 M€ de revenus mais déficitaire. Le groupe coté fort de 14,1 Md€ de revenus en 2019 s'apprête à signer sa deuxième opération de croissance externe en Australie. Son offre représente une prime de plus de 60 % par rapport au cours de la veille (soit le 9 novembre 2020). La législation australienne nécessite l'approbation des actionnaires réunis en assemblée générale, la finalisation de la transaction est attendue pour début 2021. Né il y a une vingtaine d'années et coté depuis neuf ans, RXP Services réunit 550 salariés au siège de Melbourne ainsi qu'à Sydney, Canberra et à Hobart en Tasmanie. L'activité du groupe australien apparaît en léger recul puisque son chiffre d'affaires annuel a perdu 10 % sur l'exercice clos le 30 juin 2020, à 77,8 M€ (126,8 M$ AUS), la perte nette se creusant à 1,2 M€ (1,9 M$ AUS) (lire aussi l’article CFNEWS : Capgemini grandit en Australie).
Data: Montagu / ISI Emerging Markets Group / Citic Capital, Caixin Global (Royaume-Uni / Chine)
Montagu Private Equity va acquérir via son sixième véhicule closé à 3,5 Md€ au T2 cette année, ISI Emerging Markets Group, fournisseur de données macroéconomiques, commerciales et industrielles sur les marchés émergents. Et ce, pour un montant confidentiel, auprès du fonds chinois Citic Capital -gérant 32 Md$- et Caixin Global, un groupe de média. Une ancienne division de data financier d’Euromoney, la cible est reconnue mondialement comme le principal fournisseur de données, d'analyses et de recherches pour les pays « émergents ». Exploitant deux plateformes de données sur la macro et la microéconomie (CEIC et EMIS) disponible en 15 langues, ISI Emerging Markets Group, sur abonnement, dispose d’une clientèle large et diversifiée composée d'institutions financières, de multinationales, de consultants et de chercheurs. Pour mémoire, en 2018, Citic Capital s’était associé à Caixin Global pour mener une opération carve-out pour une valorisation de 180 M$ (lire aussi notre chronique précédente).
Smartphone : Huawei, Honor (Chine)
Le géant chinois des télécoms Huawei a vendu sa marque d'entrée de gamme de smartphones Honor. L’acquéreur est un consortium chinois composé d’une trentaine de structures comme des distributeurs, investisseurs comme Suning et Sundan, et la mairie de Shenzhen. Le montant de la cession reste confidentiel. Fondé en 2013, Honor réalise aujourd’hui une vente de 70 millions d’appareils dans le monde, ses concurrents étant principalement ses compatriotes Xiaomi, Oppo et Vivo, le prix de ses appareils allant de 100 euros à plus de 500 euros. Le modèle le plus populaire reste Honor 30. La sortie du portefeuille de Huawei pourrait permettre à la marque de bénéficier des approvisionnements de puces américaines, car Huaiwei est interdit d'achat de puces américaines en raison des sanctions en cours. Mais la marque subirait également la pression de maîtrise de coût d'opérations puisque Honor perdrait la protection de supply chain, assuré jusqu’à présent par Huawei.
Distribution : KKR, Rakuten / Seiyu / Walmart (États-Unis / Japon)
Le distributeur américain Walmart cède sa majorité au capital de son homologue japonais Seiyu, fondé en 1965 et filiale de Walmart depuis 2002. Le fonds KKR s’associe à l’e-commerçant Rakuten pour s’emparer respectivement de 65 % et de 20 % du capital, l’américain en conservant 15 %. L’opération valorise la cible avec un réseau de 300 magasins physiques dans l’Archipel 172,5 milliards de yens (1,6 Md$). Elle aura pour objectif de combiner la force d’e-commerce et du retail traditionnel. Pour mémoire, très récemment, une opération du même genre s’est réalisée en Chine. Alibaba, le géant d’e-commerce chinois coté à New York et à Hong Kong, a déboursé 28 Md HK$ (soit 3,6 Md$ ou 3 Md€) contre 36,18 % du capital de Sun Art Retail Group (484 hypermarchés), cotée à Hong-Kong, pour détenir au total plus de 72 % du capital du distributeur chinois. L’opération a signé notamment le retrait du groupe français Auchan de la Chine (lire aussi notre chronique précédente).
Acier : Vallourec (France)
En mandat ad hoc depuis fin septembre, Vallourec, spécialiste coté des tubes sans soudure pour l’industrie pétrolière et gazière, tente de convaincre ses créanciers de convertir en capital plus de la moitié de sa dette d’un montant de 3,5 Md€ au 30 septembre 2020, dont 1,7 Md€ venant à échéance en février 2021. C’est une des plus importantes restructurations de dette scrutées avec attention par le marché, après celles de Technicolor et Solocal cet été, rappelant par son ampleur celle de CGG il y a trois ans. Les actionnaires de référence du groupe, Bpifrance et le japonais Nippon Steel & Sumitomo Metal détenteurs d’environ 15 % du capital chacun, ont cette fois-ci refusé de remettre au pot après avoir souscrit à une augmentation de capital d’1 Md€ en 2016 (lire aussi l’article CFNEWS : Vallourec négocie un lender-led).
Candidats vaccins chinois en phase III des essais cliniques
Parmi les onze candidats vaccins actuellement en phase III des essais cliniques dans le monde, quatre sont chinois. En outre, Fosun Pharma, coté à Shanghai et affilié au conglomérat privé Fosun (lire aussi notre chronique précédente), est impliqué commercialement (pour sa diffusion en Chine) et opérationnellement dans le projet de vaccin porté par l’allemand BioNTech et l’américain Pfizer, basé sur la biotechnologie de l'ARN messager, ARNm (en anglais mRNA, lire aussi les articles ci-dessous).
Sinopharm, entreprise publique, travaille sur le développement de deux vaccins inactivés (ils contiennent un fragment ou la totalité de l’agent infectieux qui ont été tués par un processus physique ou chimique) pour lesquels les essais clinique de phase III ont déjà commencé. L'essai clinique de phase III a commencé pour l'un d'eux en juin dernier et se déroule actuellement dans une dizaine de pays tels que le Pakistan (3 000 volontaires), l’Indonésie, le Brésil, la Russie, les Émirats arabes unis (31 000 volontaires), Bahreïn (7 700 volontaires), l’Égypte, la Jordanie, le Pérou, l’Argentine ou encore le Maroc. A la fin du mois d’octobre dernier, ce vaccin a été répertorié par deux pays au Moyen-Orient (les Émirats arabes unis et Bahreïn) dans le cadre de la procédure d’évaluation et d’homologation pour les situations d’urgence, devenant ainsi l’un des premiers vaccins à être reconnu à l’international. En août dernier, Sinopharm a reçu l’approbation des autorités de la Chine pour la construction de sites de production. Situés à Beijing et Wuhan (le premier épicentre de la covid-19), ses deux sites de productions classés P3 (en anglais biosafety level 3) ont d’ores et déjà été achevés pour une capacité de production annuelle d’1 milliard doses de vaccins.
Coté à Hong Kong et basé à Tianjin (près de Beijing), CanSino Biologics (CanSinoBIO), fondé en 2009, s’associe à l’équipe de Wei Chen (Académie des sciences militaires de l'Armée populaire de libération) pour mener ses recherches. Le candidat, nommé Ad5-nCoV, est entré en phase I d’essais cliniques en mars, puis en phase II en avril. Les essais cliniques de phase III ont débuté en septembre dernier en Russie et au Pakistan. Pour mémoire, le produit aurait dû être testé au Canada mais n'avait pas reçu, in fine, le feu vert de la douane chinoise concernant le transfert des échantillons. La phase III de ce vaccin à vecteur adénovirus recombinant se déroule en Arabie saoudite (5 000 volontaires), au Mexique (plus de 10 000 volontaires), au Pakistan (40 000), ou encore au Chili (plus de 5 000). Selon une interview de Wei Chen accordée à l’agence Xinhua, la capacité de production pourrait atteindre 300 millions de doses. Pour mémoire, CanSino Biologics collabore notamment avec le Conseil national de recherches du Canada (CNRC) depuis 2013 pour développer un vaccin contre Ebola. La biotech chinoise dispose ainsi d’un candidat vaccin, baptisé Ad5-Ebov pour prévenir Ebola.
Coté au Nasdaq, Sinovac Biotech, fondé en 1999 à Beijing, développe son vaccin baptisé CoronaVac. Il utilise la technologie traditionnelle du virus désactivé à l'instar de Sinopharm, dont la production est plus lente. Ses phase I et II ont été réalisées sur plus de 700 volontaires, selon une publication dans la revue « The Lancet », et on mis en évidence un déclenchement rapide d’une réponse immunitaire avec un niveau d’anticorps produit toutefois plus faible que celui des patients infectés puis rétablis. Depuis mi-2020, les essais cliniques de phase III se mettent en place successivement au Brésil, au Chili, en Indonésie, aux Philippines, et en Turquie. Un produit d'ores et déjà controversé au Brésil, où les essais conduits en collaboration avec l'institut Butantan de Sao Paulo ont été suspendus pour un jour en raison du « suicide » d’un volontaire, comme l'a rapporté l’autorité sanitaire locale l’ANVISA. La construction d'un site de production de Sinovac dédié au candidat vaccin a été démarrée en mars dernier pour une commercialisation en 2021 avec une capacité de production de 100 millions par an. Sinovac Biotech commercialise aujourd’hui des vaccins comme Healive (hépatite A), Bilive (hépatite combinée A et B), Grippe, Panflu (H5N1) et Panflu.1 (H1N1).
Et aussi :
Orchestré par la Chine, quinze pays d’Asie-Pacifique ont signé dimanche dernier un important accord commercial. Ce Partenariat régional économique global (en anglais RCEP, Regional Comprehensive Economic Partnership), est un projet d'accord de libre-échange entre quinze pays dans cette zone. Il est ainsi l'accord commercial le plus important du monde, en termes de Produit intérieur brut, et concernera 2,2 milliards d’habitants (un tiers de la population de la planète). L’accord vise à créer une gigantesque zone de libre-échange entre les dix états de l’Asean (Indonésie, Thaïlande, Singapour, Malaisie, Philippines, Vietnam, Birmanie, Cambodge, Laos et Brunei), la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Néanmoins, cet accord n’a pas inclus une puissance régionale, l’Inde.
Les Galeries Lafayette ouvriront un troisième site en Chine en 2022, à Guiyang (sud-ouest de Chine). Après ses deux premiers magasins à Beijing, ouvert en 2013 et à Shanghai, en 2019, l’enseigne de grands magasins poursuit son ambition dans l’empire du milieu. La prise de bail vient d’être signée dans le quartier de Nanming de la ville. L’opération se réalise toujours à travers la JV créée entre l’enseigne du boulevard Haussmann et la société hongkongaise IT. Toutefois, le futur magasin sera beaucoup plus petit au niveau de la superficie, soit un quart de celui de Beijing et une moitié de celui de Shanghai.
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