Peinture : Cromology, Wendel / DuluxGroup
Cromology, l'un des principaux acteurs européens de la peinture décorative est cédé par le fonds coté Wendel, son actionnaire historique depuis 2006 à l'australien DuluxGroup qui offre une valorisation de 1,26 Md€. Un mandat de vente fut confié à Rothschild & Co et Sycomore Corporate Finance avant l'été. Des industriels français et internationaux ont exprimé leur intérêt pour l'actif. Finalement, l'australien DuluxGroup emporta les enchères avec une offre valorisant l'actif 1,26 Md€ représentant un multiple d'Ebitda LTM au 30 juin dernier de 13,2 fois. Détenu par le japonais Nippon Paint, quatrième groupe mondial du secteur de la peinture, depuis 2019, le futur propriétaire entre en négociations exclusives avec un closing prévu au cours du premier semestre 2022, sous réserve des autorisations réglementaires nécessaires (lire aussi l'article CFNEWS : Cromology peint en Australie).
Corporate Finance : LBO France / Haixia Capital (France / Chine)
LBO France accélère son développement international et met le cap vers la Chine. La société de gestion tricolore aux 2 Md€ d'actifs choisit, pour ce faire, de nouer un partenariat avec un acteur local : Haixia Capital. Ce dernier, filiale de l'une des cinq sociétés de capital investissement de State Development & Investment Corporation (SDIC) et basé principalement à Pékin et Fuzhou, affiche 6,9 Md€ sous gestion à fin 2020. Les deux acteurs vont, ainsi, « renforcer leurs capacités à identifier des opportunités d'investissement », expliquent-ils dans un communiqué commun. Alliés dans une joint-venture, les partenaires entendent construire « un partenariat sur le long terme » et investir 500 M€ dans des PME et ETI à fort potentiel de développement en Chine et en Europe. Cette ambition, sur laquelle les partenaires ne peuvent pour l'heure s'épancher davantage faute d'agrément AMF, devraient selon nos informations prendre corps à travers la création d'un véhicule dédié d'ici la fin de l'année. LBO France devrait, par ailleurs, se doter prochainement d'un bureau dans l'Empire du Milieu, afin d'aider ses participations à s'y développer et sourcer de nouveaux deals avec l'appui d'Haixia.
Immobilier : Primonial REIM, EDF Invest et Samsung SRA / Tishman Speyer (France, Corée du Sud)
Un trio franco-coréen formé par Primonial REIM pour le compte de sa SCPI Primopierre (25 %), EDF Invest (25 %) et Samsung SRA (50 %) fait l’acquisition d’une partie du siège de la région Île-de-France, Influence, un immeuble core de plus de 30 000 mètres carrés. Cédé par Tishman Speyer dans le cadre d’un process off market piloté par NCT et Strategies & Corp, le complexe, livré en 2017 en certifié Breeam Very good et HQE Excellent, se valorise plus de 250 M€. Un financement a été consenti par BNP Paribas, Société Générale (arrangeurs mandatés), Bpifrance et Raiffeisen Bank (prêteurs participants) (lire aussi l’article CFNEWS IMMO : Le retour en force des asiatiques, qui signent la plus grande opération 2021 à Saint-Ouen). Pour mémoire, la Région IDF détenait une option d'achat fixée à 257,6 M€, et estimait la valeur de l'actif à 288 M€ HT en début d'année. L’opération représente le troisième investissement de Samsung SRA dans l’hexagone après l’acquisition de la tour So Ouest auprès de URW en 2016 et l’acquisition de l’immeuble Lumière aux côtés de Priomnial REIM auprès de Tishman Speyer en 2019 pour 1,2 Md€ (lire aussi : Les sud-coréens remportent les quatre plus grandes ventes du S1). Samsung SRA, filiale de Samsung Life Insurance (la plus importante compagnie d’assurance du pays avec 205 Md$ d’encours sous gestion), gère 59 fonds pour un montant total de 15,92 Md$.
Immobilier : Axa IM Alts (France / Japon / Corée du Sud)
Axa IM Alts a cristallisé sa création de valeur sur l'immeuble de bureaux de 4 000 mètres carrés que le gérant a développé ces trois dernières années, dans le quartier de Roppongi à Tokyo, au Japon. Il a cédé cet actif pour un montant confidentiel, après l'avoir entièrement pré-commercialisé auprès de Regus Japan, qui va y établir sa marque de coworking Spaces. L'acquéreur est une société d'investissement et de services financiers basée en Corée, à l'identité elle aussi non dévoilée (lire aussi l’article CFNEWS IMMO : Axa IM Alts cristallise sa plus-value au Japon). Très actif au Japon, Axa IM Alts compte près de 2,6 Md€ sous gestion dans les real assets du pays, comprenant notamment de la logistique, du commerce ou des logements. Il y a quelques semaines, la plateforme a d'ailleurs continué à faire croître son exposition au résidentiel japonais, en acquérant un portefeuille de deux immeubles de logements à Osaka pour 82 M€ (lire aussi : Axa IM Alts investit dans le logement japonais pour la deuxième fois cette année).
EV : Trustar Capital / Intramco (Chine / Pays-Bas)
Trustar Capital (ex Citic Capital Partners), investit dans Intramco, fabricant néerlandais de composants utilisés dans la recharge de véhicules électriques (VE). L’opération, dont les termes financiers restent confidentiels, se réalise via son quatrième véhicule dédié à buyout, qui a clôturé la levée à 2,8 Md$ en 2019. Basée à Almere aux Pays-Bas, Intramco a été fondée en 1994 ; en 2009, la société a installé son usine de production en Chine à Shanghai sous nom Consolida. Elle a développé des produits clés, notamment une gamme complète de câbles, de prises et de composants de bornes de recharge pour véhicules électriques. Ses produits ont obtenu des certificats sur de nombreux marchés comme en Europe et en Chine. Intramco sert des clients OEM (fabricant d'équipement d'origine) et des stations de recharge avec un réseau de vente établi en Europe. Trustar Capital, cherchant des opportunités d’investissements avec 7,7 Md$ sous gestion, a réalisé plus de 80 investissements depuis sa création en Chine, au Japon, aux États-Unis, en Europe, depuis sa création (lire aussi notre chronique précédente : Trustar Capital a finalisé son investissement de plus de 50 M$ dans la société suisse MedAlliance, devenant ainsi le plus grand actionnaire).
Automobile : Volvo Cars (Suède / Chine)
Volvo Cars, filiale suédoise du chinois Geely depuis 2010, va s'introduire en Bourse de Stockholm (Nasdaq Stockholm) le 28 octobre prochain, avec une capitalisation boursière autour de 16 à 20 Md$, contre moins de 10 milliards de capitalisation boursière de Renault, 52 Md€ de Stellantis, 55 Md€ de BMW, 87 Md€ de Daimler. Le flottant représentera entre 19,5 % et 24 % du capital total selon différents scénarios. L’offre finale d’IPO devrait être fixée la veille de la cotation, soit le 27 octobre. Pour l’exercice 2020, Volvo Cars a enregistré un chiffre d’affaires de 263 milliards de couronnes suédoises (25,9 Md€) pour un résultat d’exploitation de 8,5 milliards de couronnes suédoises (839 M€) avec 661 K de véhicules vendus. Pour mémoire, en 2010, Volvo Cars, entre les mains de son homologue américain Ford pendant une dizaine d'année (1999-2010), est repris pour 1,3 Md€ par le constructeur automobile privé chinois. Volvo Group, spécialisé dans les poids lourds avec des marques comme Renault Trucks, Mack Trucks, Volvo Trucks ou encore UD Trucks, reste coté à la Bourse de Stockholm avec une capitalisation boursière actuelle d’environ 41 Md€. Le fabricant de voiture électriques Polestar, filiale à parité de Volvo Cars et de Geely, devrait réaliser son IPO via le Spac Gores Guggenheim l’an prochain pour une valorisation de 21 Md$.
Télécom : PPF Group / Cetin / GIC (Pays-Bas / Singapour)
GIC, fonds souverain de Singapour gérant 744 Md$, va acquérir 30 % de Cetin Group auprès de PPF Group, contrôlé par l’homme d’affaires tchèque Petr Kellner (propriétaire de TV Nova, chaîne de télévision privée du pays et de Česká Pojišťovna, premier assureur local). Conseillée par BNP Paribas, ce dernier, holding financière implantée à Amsterdam, conserve sa part majoritaire. Le fonds souverain singapourien a été représenté par la banque d’affaires japonaise Nomura. Aucun détail financier n’a été dévoilé mais l'agence de presse Bloomberg a rapporté en mars dernier qu'une transaction pourrait valoriser Cetin 6,7 Md€. Pour mémoire, Cetin a été né d'une scission en 2015 du groupe de télécommunications tchèque O2 Czech Republic. Il dispose d'un large portefeuille d'infrastructures de télécommunications en République Tchèque avec 34% de part de marché, Hongrie (28 % du marché local), Bulgarie (32 % du marché local) et Serbie (30 % du marché local). Son portefeuille d'actifs comprend environ 11 200 sites, dont 3 400 tours, 13 700 points of presence (POP) et 69 700 kilomètres de câbles à fibre optique. Il gère 36 datacenters (11 principaux et 25 Edge computing) d'une superficie d'environ 11 411 mètres carrés. Le groupe a enregistré un Ebitda de 297 M€ au premier semestre cette année, soit une hausse de 86 % .
Services Financiers : Goldman Sachs (États-Unis / Chine)
Après l’accord conclu en décembre dernier (lire aussi notre chronique précédente), Goldman Sachs a reçu le feu vert des autorités chinoises pour acheter les 49 % du capital détenus par son partenaire local Beijing Guo Hua dans leur JV Goldman Sachs Guohua (GSGH). L’opération permettra au groupe financier américain de posséder 100 % du capital de sa JV, alors qu’aujourd’hui il n’en détient que 51 %. GSGH, qui offre des services de courtage, de conseil financier et de conseil en placement de titres, sera rebaptisé Goldman Sachs (China) Securities Company. La Chine a longtemps imposé aux investisseurs étrangers des restrictions les empêchant de posséder une participation majoritaire dans des banques et des structures financières. Ces restrictions ont progressivement été levées depuis 2018. Un investisseur étranger peut désormais posséder la totalité des parts dans le courtage, la gestion d’actifs, le négoce de contrats à terme ou l’assurance vie. La restriction reste toujours dans le secteur bancaire, à raison, une entité étrangère ne pouvait détenir que 20 % au maximum du capital d’une banque chinoise.
Aéroport : Airport Francfort-Hahn (Allemagne)
L'aéroport de Francfort-Hahn, détenu par le groupe chinois HNA depuis 2017, qui s’est déclaré en faillite en janvier dernier, vient de déposer son bilan. La pandémie de Covid-19 a porté un coup à l'activité des compagnies à low-cost comme Ryanair, dans lequel l’aéroport allemand s'est spécialisé. Le groupe chinois HNA, qui en détient 82,5 %, a demandé, en février dernier, une procédure de cessation de paiement. Le tribunal de Bad Kreuznach a désigné le cabinet d'avocat Brinkmann & Partners pour administrer provisoirement le processus. Ouvert en 1993 sur une ancienne base américaine (situé à quelque 130 kilomètres de Francfort), l’aéroport a été acquis en 2017 pour 15,1 M€ contre 82,5 % du capital par HNA à la région de Rhénanie-Palatinat, qui en a gardé 17,5 %. Il accueillait uniquement les opérateurs low cost Ryanair et Wizz Air et des avions de fret. Malgré une licence autorisant les activités 24/24, la piste de 3800 mètres ou encore des taxes moins élevés, l’aéroport n’a pas pu retenir ses clients, la quasi-totalité des opérations de fret ont été transférées vers la plateforme de Francfort. Il a attiré, en 2019, près de 1,5 million de passagers, contre 70 millions à l'aéroport de Francfort. La pandémie a encore affaibli son activité, avec une baisse d'environ 70 % du nombre de passagers en 2020. L’un de ses clients Ryanair a connu le pire exercice de son histoire, avec une perte de l'ordre 1 Md€. Quelque 3 000 emplois, soit 15% de ses effectifs, devraient être supprimés.
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